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Grand sit-in à Strasbourg pour soutenir les grévistes kurdes

par Maxime Azadi

Publie le mercredi 4 avril 2012 par Maxime Azadi - Open-Publishing

Au 35e jour de grève de la faim illimitée à Strasbourg, des milliers de kurdes se sont rassemblés vendredi 4 avril pour un sit-in devant le Conseil de l’Europe, appelant les institutions européennes à prendre leurs responsabilités face à la répression anti-kurde en Turquie.

La grève de la faim illimitée observée par plus de 400 prisonniers politiques kurdes depuis 15 février en Turquie est entrée dans une phase critique, au 50e jour. Le nombre de détenus en grève illimitée atteint 1500 personnes après la participation de 600 prisonniers le 8 mars et de 500 autres le 1e avril.

En Europe, 15 personnes dont cinq femmes poursuivent leur grève de la faim depuis 1e mars devant l’Eglise St. Maurice de Strasbourg, en attendant une réponse favorable de la part du Conseil de l’Europe à leurs revendications légitimes.

Pour soutenir les grévistes, quelque dix mille manifestants, selon les organisateurs, venus de France, d’Allemagne, de Belgique, d’Autriche, de Pays-Bas et de Suisse, se sont réunis devant le Conseil de l’Europe et ont fait un sit-in, à l’occasion du 63e anniversaire de leur leader historique Abdullah Öcalan.

Brandissant des drapeaux des mouvements kurdes qui sont actifs en Turquie, Iran et en Syrie, et des drapeaux à l’effigie de leur leader Abdullah Öcalan, ils ont appelé le Conseil et le CPT, seule organisation à pouvoir visiter la prison d’Imrali où le chef du PKK est détenu depuis 1999, à agir auprès de la Turquie afin de mettre fin à l’isolement d’Öcalan et une résolution pacifique à la question kurde.

Gultan Kisanak, la co-présidente du principal parti kurde BDP en Turquie était présent au rassemblement, ainsi que les autres représentants des mouvements kurdes, comme Remzi Kartal, président du Kongra Gel, Zubeyir Aydar, membre du conseil du KCK et Hadji Ahmadi, chef du PJAK, mouvement armé et politique kurde iranien. MLKP, Devrimci Cephe et SDP, les mouvements de gauche turque, ont participé à la manifestation aux cotés des kurdes.

Les kurdes ont également reçu le soutien de la députée européenne «  Front de gauche  », Marie-Christine Vergiat, de la députée du parti de gauche allemande «  Die Linke  », Annette Groth, et du curé de St Maurice Vincent Steyert.

Après une longue marche de quatre jours, lancée le 31 mars à Mannheim (Allemagne), une centaine de jeunes kurdes ont pris leurs places dans la manifestation, organisée sous le slogan «  Liberté pour Öcalan, autonomie démocratique pour le peuple kurde  ».

Au nom des manifestants et des grévistes, une délégation a été accueillie par les responsables du CPT afin d’écouter leurs revendications.

Les grévistes demandent la justice, la libération d’Öcalan qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011, et de tous les prisonniers politiques, dont le nombre est estimé à des dizaines de milliers, ainsi qu’une résolution équitable et démocratique de la question kurde.

Affirmant que le problème kurde n’est pas simplement celui de la Turquie, mais également celui du Conseil de l’Europe, d’autant plus que des États-membres, la France et l’Allemagne en particulier, ne se gênent pas pour vendre des armes au gouvernement turc, les grévistes appellent le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe Thorbjørn Jagland à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde. «  Se refuser à le faire revient, ni plus ni moins, à cautionner l’ensemble des pratiques anti- démocratiques et attentatoires aux libertés ci-dessus évoquées  ». Une pétition a également été lancée en ce sens sur Internet  : http://www.petitions24.net/soutenir_les_grevistes_de_la_faim_kurdes
(http://www.actukurde.fr/)