Accueil > Grande-Bretagne : Les magasins connaissent des faillites en série

Grande-Bretagne : Les magasins connaissent des faillites en série

Publie le vendredi 28 novembre 2008 par Open-Publishing

Grande-Bretagne : Les magasins connaissent des faillites en série

, par Eric ALBERT

Les enseignes victimes de la récession se multiplient en Grande-Bretagne. En une semaine, MK One (125 magasins), MFI (46 magasins) et surtout Woolworths (800 magasins) ont été placés sous administration judiciaire. S’ils sont encore ouverts, le temps d’écouler leurs stocks et d’espérer trouver un repreneur, leur possible faillite met en danger près de 35000 emplois.

Le véritable choc outre-Manche a été la déroute de Woolworths. Ces bazars qui vendent de tout -CD, casseroles, gadgets...- ont été créés en 1909 et ils font tellement partie de l’imaginaire collectif qu’ils sont surnommés « Woolies ». Mais la crise a eu raison d’eux. A court de cash, avec une dette de 385 millions de livres (710 millions de francs), l’enseigne est au bord du gouffre, mettant en danger 30000 emplois. Deloitte, l’administrateur, a réussi à éviter une fermeture immédiate des magasins.

Ceux-ci vont rester ouverts jusqu’à la fin de l’année, afin de bénéficier de la période de Noël. « Nous cherchons un acheteur, explique Dan Butters, en charge de la faillite à Deloitte. Pendant les dernières vingt-quatre heures, nous avons été approchés par différentes tierces parties intéressées par les branches commerce de détail ou de gros. »

Dans le même temps, l’enseigne d’ameublement bas de gamme MFI a également été placée sous administration judiciaire. Les 3000 employés ont désormais peu d’espoir de conserver leur emploi. Aucun repreneur potentiel ne s’est manifesté et une fermeture complète est sérieusement envisagée. Cela vient enfin s’ajouter à la mise sous administration la semaine passée de MK One (vêtements à bas prix).

Ces trois enseignes étaient déjà en difficulté avant la crise du crédit, et elles sont donc logiquement les premières à être touchées par le ralentissement de la consommation. Woolworths a notamment enregistré des pertes l’an dernier et cette année au premier semestre, et un nouveau directeur général venait d’être nommé, en septembre, pour tenter de redresser les opérations.

Néanmoins, le fait que ces enseignes puissent être placées sous administration pendant la période de Noël, alors même que le cash devrait rentrer à flots, est un indicateur de la sévérité de la crise en Grande-Bretagne. Les magasins qui résistent sont obligés de recourir à une véritable guerre des prix. Marks & Spencer a réalisé une opération spéciale la semaine dernière, offrant 20 % de réduction l’espace d’une journée.

Cela confirme les statistiques officielles, qui font état, pour octobre 2008, d’une baisse de 1,5 % des ventes de vêtements et de 3,4 % pour les biens d’équipement pour la maison (conséquence de l’effondrement immobilier). Le vrai risque est que les créditeurs attendent jusqu’à Noël pour voir si les magasins réussissent à faire face. Pour ceux qui n’y arriveront pas, il pourrait y avoir une véritable cascade de faillites courant janvier 2009.

Eric ALBERT

http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=244962