"Grazie Berlusconi !", documentaire salutaire

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de Jean-Philippe Louis

Fulvia Alberti vit à Paris depuis 1981. Farouche militante de la gauche italienne depuis son enfance, elle a tourné un documentaire atypique "Grazie Berlusconi ! " projeté dans quelques salles et festivals français. Les résultats des législatives la laissent sceptique.

On a découvert Fulvia Alberti lors du dernier Festival international du grand reportage d’actualité (FIGRA 2006) au Touquet. Elle présentait "Grazie Berlusconi", un documentaire atypique de 82’ tourné entre 2001 et 2005, c’est-à-dire juste après les précédentes législatives italiennes, gagnées par Berlusconi malgré ce que les Italiens lui annonçaient comme un "changement" à venir. Et ce week-end, l’Italienne a bien cru que son pays se livrait de nouveau au Cavaliere.

Il y a trois semaines déjà, Fulvia n’était pas très optimiste et faisait le parallèle entre les deux élections, celles de 2001 et celles de ce week-end : "J’avais décidé de tourner ce film, de retourner en Italie, pour comprendre. À chaque fois que je demande à mes amis ou à des Italiens, personne ne vote jamais pour Berlusconi. Pourtant, il gagne à chaque fois..."

Fulvia a d’abord cherché un diffuseur pour faire produire son documentaire. « J’ai fait le tour des chaînes habituelles, notamment celles qui sont connues pour diffuser ce genre de travail et personne ne m’a suivie. Finalement, j’ai acheté une petite caméra à la FNAC et j’ai commencé à tourner. Un an après, une petite chaîne locale -TV 10 Angers- a accepté de me diffuser. J’ai pu toucher un peu d’argent mais le budget est resté minimum. »

Atypique par sa durée, quatre-vingt-deux minutes soit hors des formats habituels, Grazie Berlusconi l’est aussi par son côté militant, presque comme un journal intime. C’est sûrement pour ça qu’il est définitivement créateur d’un impact émouvant.

Alberti La mort à Gênes

Au cours de son reportage, Fulvia Alberti a suivi ses amis à Gênes pour un sommet alter mondialiste tragique. La mort d’un jeune manifestant italien avait bouleversé l’Italie et relance le militantisme de la mère de la victime. Fulvia filme tout ça : « Je voulais comprendre. Mes amis me parlaient de changement mais à l’arrivée, Berlusconi était toujours là. Ce week-end, on a encore frôlé le pire. Mais qui vote pour Berlusconi ? »

Bonne question. En tout cas pas Fulvia ni ses compatriotes qui votent à l’étranger : « Moi je vote à Paris. Et ce sont nos votes qui ont fait la différence, finalement. Ça prouve bien qu’il y a quelque chose en Italie ! »
Peut-être pas un problème mais bien une question. Fulvia voudrait trouver la réponse : « Je voudrais trouver un financement pour faire un reportage sur Forza Berlusconi, le parti de l’autre fou. Je lance un appel : si un diffuseur ou un producteur m’écoutent, j’ai un projet très intéressant ! »

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