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Grève de la faim pour un retour au pays
Publie le dimanche 30 mars 2008 par Open-Publishing2 commentaires

de Isabelle GUILLERMIC
À Saint-Nazaire, trois ouvriers grecs réclament leur dû. Une nouvelle affaire de sous-traitance dans la ville des paquebots.
« On espère avoir 1 500 signatures ce soir ». Nicos, Boris et Leonidas, en grève de la faim depuis seize jours, ne sont pas seuls. Soutenus par la CGT, mais aussi par de nombreux Nazairiens anonymes et du monde associatif, ces ouvriers grecs réclament ce qu’ils estiment être leur dû.
Employés comme peintres par l’entreprise allemande Elbe, sous-traitante de sa compatriote Freeze, qui travaille pour le chantier naval nazairien, Aker, ils ont été licenciés, verbalement, le 11 février. Les trois hommes réclament, depuis, 8 000 € chacun et un billet d’avion pour rentrer au pays.
Un mois plus tard, le 14 mars, ils se mettent en grève de la faim. Depuis, ils boivent du thé, de l’eau sucrée, occupent le hall de la mairie le jour, se reposent dans la maison des sports municipale la nuit. Autour d’eux, les Nazairiens se mobilisent, de jour comme de nuit. La pétition fait recette, un pot de yaourt s’est transformé en sébile, on lave leur linge, on leur adresse un sourire en venant chercher un document à l’état civil... Jeudi, 250 personnes se sont rassemblées pour eux à la mairie.
Une habitude
Ce ne sont pas les premiers travailleurs étrangers que les Nazairiens voient dans la peine. Indiens, Polonais, Grecs... La sous-traitance, souvent de second rang, du chantier naval, n’en est pas à son coup d’essai en matière de non-paiement de salaires ou d’absence de fiches de salaires. Mais jamais ces salariés étrangers n’ont dû recourir à la grève de la faim. Orchestrés par la CGT, arrêts de travail et manifestations relatés par les journaux ont vite débloqué ces conflits.
L’affaire d’aujourd’hui va plus loin : Elbe, par la bouche de salariés donnés en pâture à la presse, jeudi, tente de décrédibiliser les trois hommes. Le sous-préfet de Saint-Nazaire agite toujours la solution des prud’hommes. La CGT sert d’intermédiaire et se demande si la justice prud’homale serait compétente. « La solution serait peut-être qu’Aker paye les trois salariés en question et qu’ensuite le chantier naval se retourne contre son sous-traitant », comme le suggèrent les soutiens des Grecs.
Une idée reprise par Yannick Vaugrenard, le député européen PSE de Saint-Nazaire. Il a interpellé la Commission européenne en ce sens : « Il est indispensable d’imaginer, au plus tôt, un arsenal juridique ad hoc pour que les donneurs d’ordre soient déclarés responsables en cas de carence des sous-traitants », écrit-il.Donneurs d’ordre et sous-traitants « profitent » de ce vide et se renvoient la balle. Nicos, Boris et Leonidas tentent de l’attraper.
Messages
1. Grève de la faim pour un retour au pays, 31 mars 2008, 07:44, par DUMESNILDOT 68
Le P.S. ;pompier incendiaire n’a pas honte d’avoir voté le 04- 03-08 le traité de Versaille au grand plaisir de SARKO, pour la casse du social.
1. Grève de la faim pour un retour au pays, 1er avril 2008, 11:02, par comte
Sans être en mesure d’apporter un soutien efficace au comité, vous demande de m’indiquer où m’adresser pour faire le point sur l’action entreprise par les grévistes, et par votre comité. Merci. comte, retraité CGT, Montpellier.