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Grêve interdite en Italie !

Publie le mardi 11 décembre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Le ministre italien des transports, Alessandro Bianchi, a pris mardi 11 décembre un arrêté ordonnant la suspension du mouvement de grève des chauffeurs routiers pour minuit heure locale. Selon le communiqué du ministre, cette mesure a été prise en raison des conséquences très graves de la grève "sur la distribution de biens essentiels nécessaires aux droits fondamentaux des citoyens".

Le conflit des routiers s’est durci, après l’échec de négociations visant à mettre fin à une grève de cinq jours qui perturbe fortement la circulation. Selon les syndicats, le mouvement de grève, qui a notamment entraîné l’arrêt de la production d’automobiles chez FIAT, est massivement suivi. "Plus de 90 %" des chauffeurs, employés des plus de cent mille entreprises assurant 84 % du transport des marchandises dans le pays, ont débrayé.

AUCUNE NOUVELLE RENCONTRE PRÉVUE ENTRE SYNDICATS ET GOUVERNEMENT

"Les négociations n’ont même pas été ouvertes, la réunion a tourné court parce que le ministre des transports n’a pas voulu discuter de nos revendications", a déploré Pasquale Russo, secrétaire général de la Conftrasporto, confédération regroupant la majorité des sept syndicats de transporteurs routiers qui ont lancé le mouvement social, lundi. Ils réclament des mesures d’aide pour compenser la hausse des prix du carburant, notamment sous la forme d’allègements fiscaux, pour un montant de 575 millions d’euros, alors que le gouvernement ne propose que 190 millions.

L’autorité italienne de régulation des conflits sociaux a appelé le ministère des transports à réquisitionner les camions et leurs chauffeurs, invoquant l’illégalité du blocage de la circulation et la "perturbation" des services publics. Une association de consommateurs, Codacons, a même réclamé l’intervention des forces de l’ordre contre les grévistes.

Aucune nouvelle rencontre n’est prévue entre les syndicats et le gouvernement de Romano Prodi, confronté à ce qui s’annonce comme l’un des conflits les plus durs depuis la victoire du centre-gauche aux élections de 2006.

LE POSTE-FRONTIÈRE DE VINTIMILLE TOTALEMENT BLOQUÉ

Faute de pièces détachées, les cinq usines du groupe FIAT Auto en Italie ont dû arrêter leur production et mettre quelque dix-sept mille ouvriers au chômage technique. Dans un supermarché du centre de Rome, le rayon viandes était quasi vide mais il restait encore quelques fruits et légumes. "C’est tout ce qu’il nous reste. Nous n’avons pas été livrés depuis deux jours", a affirmé un employé.

L’essence a commencé à manquer dès mardi matin, les stations-service n’étant plus approvisionnées depuis vendredi. Selon un syndicat de pompistes, 60 % des stations-service du pays étaient déjà à sec mardi à la mi-journée, suscitant en particulier l’inquiétude des services de secours qui seront dans l’impossibilité de se déplacer en cas de rupture de stock.

Les barrages filtrants, les opérations-escargot et les blocages mis en place par les chauffeurs-routiers sur de nombreux grands axes autoroutiers perturbaient fortement la circulation, mardi. Quelque deux mille camions étaient toujours immobilisés mardi au poste-frontière franco-italien de Vintimille. Aucun véhicule ne pouvait passer mardi soir la frontière.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • Bizarre,il me semblait que la gauche était au pouvoir.danes 67

    • Gauche en peau de lapin. Prodi a été président de la commission européenne, institution dévouée à l’établissement de politiques néo-libérales dans toute l’Europe, éventuellement en allant à l’encontre de la souveraineté populaire. Je ne me souviens pas qu’il ait fait quoi que ce soit pour remettre cette tendance en cause.

  • Si je comprends bien cet article du Monde, ce sont les syndicats patronaux qui sont en grève et qui font pression sur l’état pour obtenir des subventions (les allègements ont toujours une contrepartie comptable)
    C’est donc la pression d’un lobby qui attend que la vache à lait les renfloue, c’est bien des enfants gâtés.
    A quand la séparation de l’Etat et de l’économie ?
    Ce n’est pas le rôle d’un Etat de pallier aux vicissitudes du contexte économique mais de protéger pleinement les habitants autant consommateur qu’individu.
    Nous nous souvenons qu’en France, lors d’un précédent les entreprises routières avaient reçues une contrepartie sous forme d’allègements alors que l’employé chauffeur ne recevait rien de plus pour payer son essence pour aller bosser. Il ne pouvait qu’avoir la satisfaction que l’augmentation du prix de son carburant serait donnée à son patron sous forme d’allègements.
    J.Michel