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HUGO CHAVEZ CONTRE RCTV

Publie le jeudi 31 mai 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Traduction "pourquoi faut-il aller chercher ça aux US ?" par CSP
Diffusion autorisée et même encouragée
Merci de mentionner les sources

Modérateur : un article du quotidien Los Angeles Times.
A rapprocher de ceux de (au choix) :
(oh et puis zut : pratiquement toute la presse française).

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HUGO CHAVEZ CONTRE RCTV
30 mai 2007

par Bart Jones - Los Angeles Times

Le refus du président Venezuelien, Hugo Chavez, de renouveler la licence de Radio Caracas Television pourrait justifer les craintes de voir Chavez éradiquer la liberté d’expression et éliminer les critiques.

Amnesty International, Human Rights Watch, le Comité pour la Protection des Journalistes et des membres du parlement européen, le Sénat des Etats-Unis et même le Congrès du Chili ont dénoncé la fermeture de RCTV, la plus ancienne chaine de télévision privée du Venezuela.

Les détracteurs de Chavez ont reçu quelques arguments supplémentaires mardi lorsque le président a inclus une autre chaine d’opposition, Globovision, parmi les "ennemis de la patrie"

Mais l’affaire de RCTV - comme la plupart des affaires concernant Chavez - s’est retrouvée prise dans une toile de désinformation. Tandis que les médias du monde entier titrent sur une partie de l’histoire, l’autre partie est à peine audible.

Le sort de RCTV est un évenement quelque peu regrettable pour les Venezueliens.
Fondée en 1953, elle était une institution dans le pays, ayant produit une émission politique satirique "Radio Rochela" et le feuilleton du soir étonnement réaliste "Por Estas Calles". C’est RCTV qui diffusa au Venezuela les premières images en direct de Neil Armstrong en train de marcher sur la lune en 1969.

Mais après l’élection de Chavez en 1998, RCTV s’est engagée dans une autre mission : renverser le président démocratiquement élu. Controlée par des membres de l’oligarchie fabuleusement riche du pays, dont le dirigeant de RCTV, Marcel Granier, elle considérait que Chavez et sa "Révolution Bolivarienne" en faveur de la majorité pauvre du pays représentait une menace.

L’exemple le plus célèbre de ces efforts pour renverser Chavez eut lieu pendant la tentative de coup d’état, le 11 avril 2002. Pendant les deux jours qui ont précédé le putsch, RCTV changea sa programmation et couvrait en boucle la grêve générale déclenchée pour renverser Chavez. Une armée de commentateurs dévérsèraient sans discontinuer des attaques au vitriol contre lui - sans accorder un droit de réponse au gouvernement.

Puis RCTV diffusa en boucle des messages pour encourager les gens à participer à
la marche du 11 avril visant à renverser Chavez et diffusa l’événement en intégralité. Lorsque la marche se dispersa dans la violence, RCTV et Globovision diffusèrent des films truqués pour accuser les partisans de Chavez d’être à l’origine des morts et des blessés.

Après que des rebelles militaires aient renversé Chavez et qu’il ait disparu pendant deux jours, RCTV bascula ouvertement dans le camp de la sédition. Des milliers de partisans de Chavez maniféstèrent pour exiger son retour, mais aucune information ne fut diffusée par RCTV ni par aucune autre chaine de télévision. Le Directeur de l’information de RCTV, Andres Izarra, témoigna plus tard lors d’une audition sur le coup d’état, à l’Assemblée Nationale, qu’il avait reçu des ordres de ses supérieurs. "Rien en faveur de Chavez, rien sur lui ou ses partisans... L’idée était de créer un climat de transition et de promouvoir d’une nouvelle ère pour le pays". Tandis que les rues de Caracas ’enflammaient de rage, RCTV diffusait des dessins animés, des feuilletons et des rediffusions comme "Pretty Woman".

Le 13 avril 2002, Granier et d’autres barons des médias se rendirent au Palais (présidentiel) Miraflores pour preter allegeance au tout nouveau dictateur, Pedro Carmona, qui venait d’abolir la Cour Suprême, l’Assemblée Nationale et la Constitution.

Aux Etats-Unis, une chaine de télévision qui aurait participé à un coup d’état contre le gouvernement serait-elle autorisée à poursuivre ses activités ? Le gouvernement US aurait probablement fait fermer la chaine cinq minutes après l’échec du coup d’état - et aurait mis ses propriétaires en prison. Le gouvernement de Chavez a laissé la chaine poursuivre ses activités pendant cinq ans puis refusa de renouveler sa licence d’émettre par voies hertziennes. La chaine peut toujours émettre par cable ou satellite.

Granier et les autres ne doivent pas être considérés comme des martyrs de la liberté d’expression. Les radios, télévisions et journaux ne sont pas censurés et ne font l’objet d’aucune pression ou menace de la part du gouvernement. La plupart des médias au Venezuela sont encore sous le contrôle de l’ancienne oligarchie qui est radicalement anti-Chavez.

Si Granier n’avait pas pris la décision de renverser le président du pays, les Venezueliens auraient peut-être encore la possibilité de regarder "Radio Rochela".

* * * *

Bart Jones a passé 8 ans au Venezuela, principalement comme correspondant
d’Associated Press, et il est l’auteur du livre à paraitre ""Hugo ! The Hugo
Chavez Story, From Mud Hut to Perpetual"

Los Angeles Times
 http://www.latimes.com/news/opinion...

version française :
 http://fr.groups.yahoo.com/group/Cu...

Messages

  • David Pujadas annonce que Chavez a « supprimé la seule télé indépendante restante au Vénézuéla ».
    La veille sur Canal on pouvait voir les mêmes images de petits groupes de personnes « dispersées à coup de gaz lacrymogène et de lance à eau ». La décision contre la chaîne est expliquée par "sa participation présumée à une tentative de putch »… » Sur toutes les chaînes les mêmes images. Qui les a fournies ? Qui ?

    Et le même commentaire, à une nuance près dans le plus ou moins infâmement manipulatoire. Dans la presse écrite la palme au journal « Le Monde « comme d’habitude et à son « envoyé spécial » sur le terrain (des bars d’hôtel de luxe), ex attaqueur de banques quand il était « guérillero » argentin, le sieur repenti Paolo Paranagua.
    Deux articles : un avant un après, de la même facture venimeuse. Plus une page entière sur un soit disant journaliste de la chaîne dont la concession n’a pas été reconduite. Evidemment le rôle du petit monsieur le « journaliste » pendant le putch n’est pas davantage évoqué que celui de sa chaîne. Mieux vaut lire « le Figaro » qui assassine certes la décision des autorités Vénézuéliennes mais au moins donne les arguments de chacun. Les lecteurs de ce blog avaient été avertis de l’imminence de la campagne d’intox. Au parlement européen 44 voix de droite et d’extrême droite ont voté une motion pour dénoncer le gouvernement du Vénézuéla. Pas une voix de gauche ! Hélas il n’y avait que 22 présents de ce côté-là. Bref 66 suffrages exprimés sur 760 inscrits. La CIA n’est plus ce qu’elle était ! Même les obligés du numéro sur « la liberté de la presse et bla bla » mis en cause par cette grave décision ne croyaient guère à ce qu’ils racontaient : sinon comment expliquer leur absence à l’heure d’un vote aussi important pour la liberté du monde ? Peut-être se fichent-ils en réalité de la liberté de la presse. Ainsi monsieur Cavada, que les mouvements de mentons ont épuisé et qui n’est pas venu apporter sa voix à cette bataille décisive !

  • ce qu’ils oublient de dire, c’est que cette chaine hertzienne va etre remplacée par une chaine educative et culturelle .En tout cas ,c’est ce qui etait prevu.

  • Les journaux français annoncent à grands cris la suppression de la "chaîne d’opposition" : je serais très heureuse qu’ils demandent en France une "chaîne d’opposition", une "radio d’opposition". Malheureusement, nous n’en avons pas...

    Ca s’appellerait : balayer devant sa porte, ou, pour rester dans le domaine des expressions toutes faites : enlever la poutre que l’on a dans l’oeil !!!