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Ce premier geste, ce redressement, nous a d’abord conduits incidemment vers les cieux étoilés.
Nous avons eu cet infime pressentiment de l’infini des choses et nous avons vu notre ombre, projetée, hors d’elle-même, embrassant cette infinité.
Nous tendions les mains, hélant l’ordre et le temps, haletant de tant de beauté, haletant de tant d’horizons possibles aux yeux, de tant de grâce.
Nos pieds sentaient encore la terre humide mais nous venions de rompre, nous étirant vers elle, avec notre nature.
A la recherche de nos os, nous avons reniflé partout des bouts d’espace, jusqu’aux confins, scrutant la matière, décomposant les peaux, élargissant toujours le champ.
Nous avons inventé de nouveaux langages et décréé et recrée, rejetant l’impossible, arguant de notre genre afin de poursuivre, comme des affamés, notre espèce.
Désossant minutieusement le monde, nous y avons trouvé des reliques splendides, à disséquer, à découdre.
Nous avons tordu le cou aux apparences.
Jusqu’où irons-nous chercher ce que nous sommes quand, si près de nous, nous nous manquons toujours ?
m. pour O.P.A