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Hassan Nasrallah : "la résistance est plus forte qu’elle ne l’était le 12 juillet"
Publie le vendredi 22 septembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
de Al Faraby
Le Hezbollah refuse de renoncer à son arsenal tant que l’Etat libanais ne pourra défendre le pays contre Israël, a assuré, vendredi 22 septembre dans le sud de Beyrouth, le chef du parti, Hassan Nasrallah. "Nous ne disons pas que les armes vont rester éternellement, mais la première étape normale est de construire un Etat fort, juste, qui protège la patrie et les citoyens, et vous verrez que le problème des armes se résoudra tout seul sans même avoir besoin de recourir à la table de négociation", a assuré le dirigeant du Hezbollah lors de sa première intervention en public depuis le début de la guerre avec Israël, le 12 juillet.
"Mais parler de désarmer la résistance (...) avec cet Etat, ce régime, ce pouvoir, cela signifie laisser le Liban à découvert face à Israël afin qu’il tue, vole, et fasse ce que bon lui semble", a poursuivi Hassan Nasrallah dans un discours devant un rassemblement monstre, qui a affirmé que son mouvement possède "plus de 20 000 roquettes" et que "la résistance est plus forte qu’elle ne l’était le 12 juillet".
Il a également demandé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale : "Tant qu’existent des défis graves que le gouvernement actuel ne peut relever, la seule issue est la mise en place d’un gouvernement d’union nationale."
Pendant une intervention d’une heure et quart, sur un ton déterminé, Hassan Nasrallah a rappelé que "les deux soldats israéliens capturés ne seraient libérés que dans le cadre d’un échange négocié par un intermédiaire", en référence à la capture de deux militaires israéliens à la frontière. Leur capture, le 12 juillet, avait déclenché l’agression israélienne contre le Liban.
"Nous avons remporté une grande victoire divine, historique et stratégique", a lancé seyyed Nasrallah. Précisant avoir bravé les menaces d’assassinat pour s’adresser à ses partisans, dans la mesure où Israël n’a jamais caché sa détermination à éliminer celui qu’il considère comme sa bête noire, il a indiqué : "Me tenir ici devant vous (...) est aussi dangereux pour vous que pour moi", ajoutant que son "cœur et son esprit" l’ont empêché d’apparaître sur un écran de télévision.
"Nous ne sommes pas une résistance arbitraire, qui improvise, mais une résistance qui a recours à la raison, à la planification, à l’armement, à l’entraînement et à la mobilisation, voici le secret de la victoire que nous célébrons", a-t-il encore assuré.
"Votre résistance et votre détermination ont fait échouer tous les plans de l’agression", a assuré le chef du Parti de Dieu. "Je le dis en toute simplicité, en prenant les bonnes décisions, nous sommes capables de recouvrer la Palestine, de la mer jusqu’au fleuve (ndlr, le Jourdain)".
"Les résistants au Liban et en Palestine peuvent le faire", a-t-il affirmé. "Finie le mythe de l’Etat et de l’armée invincible", a insisté Hassan Nasrallah, faisant référence à l’Etat d’Israël et son armée.
Un peu plus tôt, il était arrivé souriant, entouré de gardes du corps, avant de saluer une immense foule, estimée par les organisateurs à plusieurs centaines de milliers. Cette manifestation monstre, qui constitue une démonstration du poids politique du Hezbollah, se tient alors que l’armée d’occupation israélienne est sur le point d’achever son retrait du sud du Liban, six semaines après l’instauration, le 14 août, d’un cessez-le-feu.
( Vendredi, 22 septembre 2006 )
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Elias Murr, ministre libanais de la défense
par lui-même
Entretien
Beaucoup de pays estiment que la stabilité du Liban ne sera pas assurée tant qu’il y aura des milices armées dans le Sud, ce qui vise le Hezbollah. Est-ce votre avis ?
La résolution 1701 des Nations unies est très claire : la région au sud du Litani doit être sous le seul contrôle de l’armée libanaise. Les ministres du Hezbollah, au sein du gouvernement, ont voté avec nous, à l’unanimité, cette résolution. Ce qui veut dire que tout le monde a intérêt à la respecter. Les ordres de l’armée libanaise sont donc : "Pas d’armes, pas d’hommes armés, pas même un pistolet" ! Cette région doit être strictement sous le contrôle de l’armée libanaise et de personne d’autre. Un autre point soulevé par Hassan Nasrallah (le chef du Hezbollah) était la capacité de l’armée libanaise à pouvoir défendre le territoire. Le Hezbollah considère que l’armée est sous-équipée et qu’elle ne peut pas défendre les frontières libanaises. Nous avons donc pris la décision, au sein du gouvernement, d’acheter des missiles antiaériens et antichars pour protéger notre territoire, et ainsi de supprimer le prétexte selon lequel l’armée ne peut pas protéger le Liban.
La question du désarmement du Hezbollah ne se posera donc plus quand l’armée pourra défendre le pays...
Exactement. Actuellement, l’armée ne demande l’aide de personne. Par contre, au niveau politique, c’est-à-dire des négociations ultérieures sur les armes du Hezbollah, qui doivent se dérouler au niveau interlibanais, il faut suivre le processus demandé par Hassan Nasrallah. L’armée a pour rôle la défense du territoire avec ses moyens, en attendant des moyens plus importants. Nous aurons alors une "carte" supplémentaire pour négocier le désarmement de tout le monde, du Hezbollah comme des Palestiniens.
Ce jour-là, vous croyez vraiment que le Hezbollah renoncera à son arsenal ?
Les avis divergent sur ce point. Selon certains, ces armes sont une carte iranienne dans les mains du Hezbollah. Selon d’autres avis, il faut vérifier si, au bout du compte, les armes du Hezbollah ne sont destinées, comme le dit Hassan Nasrallah, qu’à la protection du Liban. Je veux croire que c’est le cas. Dès que l’armée libanaise sera convenablement équipée, on trouvera une solution pour intégrer ces résistants et leurs armes au sein d’une brigade de l’armée libanaise. Elle pourrait avoir pour rôle la protection des villages du Sud, sous le contrôle de l’armée.
Le fait d’intégrer les chiites du Hezbollah ne risque-t-il pas de déstabiliser l’équilibre confessionnel dans l’armée ?
Pas du tout, parce que, actuellement, le nombre des chiites par rapport aux sunnites, aux druzes et aux chrétiens, est très inférieur à ce qu’il pourrait être. Si nous prenons l’accord de Taëf (du 22 octobre 1989), qui est le fait accompli de l’équilibre confessionnel de ce pays, selon lequel il doit y avoir un tiers de chiites, un tiers de sunnites et un tiers de chrétiens et de druzes, nous constatons aujourd’hui que le tiers chiite n’existe pas dans l’armée.
L’armée libanaise est-elle garante du fait qu’il n’y aura pas d’attentats contre la Finul ?
Le rôle de l’armée libanaise est de protéger notre population et nos frontières et, en même temps, les armées qui nous soutiennent. Cette protection est donc réciproque. J’espère que l’expérience de l’année 1983 (58 soldats français et 241 soldats américains avaient été tués lors d’attentats à Beyrouth, le 23 octobre 1983) ne se renouvellera pas. Le monde a changé, et la définition de cette mission est totalement différente de celle de l’époque. En 1983, il y avait des Américains à Beyrouth, et le contingent français leur était assimilé. Aujourd’hui, il n’y a pas d’Américains ni de Britanniques au sein de la Finul.
Avez-vous obtenu une même garantie de la part du Hezbollah ?
Je peux confirmer que tous les messages transmis par le bureau politique du Hezbollah au gouvernement et aux services de renseignement de l’armée libanaise sont des messages très positifs : pas d’armes et pas d’hommes armés dans le Sud.
La Finul aide le Liban à faire respecter sa souveraineté, mais les violations de l’espace aérien libanais par les avions israéliens sont quotidiennes...
C’est vrai, mais elles sont liées au fait que l’armée israélienne occupe encore une partie du territoire libanais. Dès lors qu’il y aura un retrait israélien total - qui doit avoir lieu, selon nos indications, vendredi 29 septembre -, tout incident de ce genre devra être rapporté aux Nations unies. Cela constituerait alors un vrai problème politique, et une source éventuelle d’escalade. Le fait d’armer l’armée libanaise en missiles air-sol pourra nous permettre de nous prémunir, politiquement, contre de tels incidents. Parce que si l’armée libanaise riposte avec ses missiles, elle sera dans son droit.
Diriez-vous que le Hezbollah n’a plus la possibilité de recevoir un ravitaillement en armes ?
La quantité d’armes et de munitions reçues par le Hezbollah ces dernières années et pendant la guerre fait qu’il n’a pas besoin d’être ravitaillé. Cette question du ravitaillement par mer, et par la frontière libano-syrienne, évoquée par les Israéliens, n’est donc pas d’actualité. Le Hezbollah n’a besoin de recevoir ni armes, ni munitions : il en a assez !
Propos recueillis par Laurent Zecchini , Le Monde du 23 septembre 2006
Messages
1. > Hassan Nasrallah : "la résistance est plus forte qu’elle ne l’était le 12 juillet", 23 septembre 2006, 00:16
Nasr’Allah ! Ah Nasr’Allah ! Si on pouvait te cloner , que de leaders arabes on pourrait remiser !...
Un rêve d’ Algérien .