Accueil > Home service (Roissy) Une petite entreprise sous-traitante comme tant d’autres
Home service (Roissy) Une petite entreprise sous-traitante comme tant d’autres
Publie le jeudi 12 juin 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Bonjour !
Dans cette petite boîte de blanchisserie (donc pas mal de personnel féminin), les travailleurs cumulent les handicaps : salariés sans-paps, non représentativité salariale, contrats précaires, bas salaires etc. etc.
Pourtant, ils ont gagné une grève... On imagine leur bonheur !
Bravo à ces camarades. [Clap clap]
"Home Service - Roissy (Val-d’Oise) Grève pour les salaires, les embauches, les régularisations
Le mercredi 4 juin, une vingtaine de salariés sans papiers de l’entreprise Home Service, avec l’UL CGT de Roissy, avaient décidé d’envoyer leur cahier de revendications au patron : 300 euros d’augmentation, le treizième mois, l’embauche de tous les intérimaires en CDI, les demandes de dossiers pour la régularisation de tous ceux qui travaillaient sans papiers depuis des années et la mise en place d’élections de délégués du personnel.
Les conditions de travail sont très dures dans cette entreprise familiale d’environ 50 personnes, située sur la plateforme de Roissy, qui nettoie couvertures, serviettes, uniformes et autres fournitures pour les compagnies aériennes.
Jeudi 5 juin, au recouvrement des équipes, grévistes et militants de l’UL ont envahi les bâtiments de Home Service ; les drapeaux rouges donnèrent un peu de gaieté à ces locaux plus que sinistres. Nos camarades annonçaient : « La grève avec occupation jusqu’à satisfaction des revendications », mais il fallait rallier les autres salariés ; la grève n’ayant pas été annoncée, certains craignaient les représailles de la direction. Il fallait donc tourner dans tous les secteurs, discuter avec tous les salariés ; les femmes, qui étaient pour la plupart des intérimaires depuis des années, n’avaient jamais vu ça, mais elles étaient bien d’accord que « les salaires, ça n’allait pas, six jours de travail par semaine pour avoir juste le smic, ça n’allait pas non plus » ; pas de congés depuis des années, un travail dur, des collègues sans papiers, il y avait de quoi avoir envie de se joindre au mouvement...
Le responsable du site, comme on pouvait l’imaginer, était furieux. Après avoir menacé de faire évacuer, il ne voulait pas recevoir les grévistes, il a appelé la police et a fait venir un huissier et des vigiles... Même les RG sont venus, mais pour eux, ce n’était qu’un conflit du travail !
Alors, il a bien fallu que le responsable reçoive les grévistes. Après plusieurs heures de négociation, à une heure du matin, un protocole d’accord était signé, l’occupation était levée et nous obtenions 3,1 % d’augmentation du salaire qui s’ajoutaient aux 2,3 % du smic, le treizième mois qui remplaçait la prime de 500 euros et l’embauche des 17 intérimaires. De plus, la direction acceptait de constituer les dossiers des salariés sans papiers, nécessaires pour présenter les demandes de régularisation, en payant pour chacun les 800 euros de taxe. Elle acceptait même la mise en place d’élections professionnelles et donnait l’autorisation de faire une assemblée générale pour faire le compte rendu au personnel.
Vendredi 6 juin à cette assemblée du personnel, c’était les larmes, les rires, les applaudissements. Après une journée de grève avec occupation, les travailleurs avaient gagné. C’était la première fois... et la détermination avait payé.
Correspondant LO"
Messages
1. Home service (Roissy) Une petite entreprise sous-traitante comme tant d’autres, 12 juin 2008, 20:19, par Sylvie
Et puisque ça traite d’un sujet voisin, je rajoute ce petit écho du bulletin Lutte Ouvrière Air France Orly Nord/Villeneuve :
"Air France : un comble !
À Roissy, le 5 juin, certains vols d’Air France sont partis sans coussins ni couvertures pour les passagers. C’est la conséquence de la grève d’employés sans papiers de deux blanchisseries qui travaillent entre autres pour le transport aérien, ces salariés demandant leur régularisation.
Dans le cynisme et l’exploitation, Air France tient la corde. Les immigrés qu’elle expulse sur ses vols sont aussi parfois des sans-papiers qu’elle a fait travailler pour elle, directement ou non."