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Honduras : Dans les prochaines élections “Ce n’est pas le vote qui décidera mais les bottes”

Publie le vendredi 30 octobre 2009 par Open-Publishing

Doucement mais sûrement l’armée montre finalement que c’est elle qui dirige le pays (témoignages).

Le Honduras est en période de processus électoral avec quelques particularités. Un gouvernement de facto, un président renversé et confiné dans une ambassade ; la liberté d’expression et de manifestation restreintes et les même policiers et militaires qui ont réalisé le coup d’État garantissent le processus. “Un processus qui n’offre aucune de garantie”, dit le sociologue Pablo Carías.

Après l’article de Revistazo nous publions des témoignages de honduriens ayant participés à la manifestation d’hier, 29 octobre. Nous publions également un message outré de la part d’un maire hondurien à qui on demande de faire de la délation. Des documents photos et écrits accompagnent ces témoignages.
Evidemment les identités des correspondants ont été modifiées.


Dans des élections générales : “Ce n’est pas le vote qui décidera mais les bottes”

Le dialogue soutenu entre Carías et Revistazo.com a commencé avec la question qu’il a formulé. “Quelle valeur a actuellement le vote de l’hondurien ?” A laquelle il a tout de suite donné sa réponse, “dans le passé ils nous ont fait croire que le vote était générateur de démocratie, qui permettait une alternance du pouvoir, mais maintenant, cela implique que ce n’est pas le vote qui décidera de l’avenir du peuple mais des bottes”, il a dit.

Pour ce sociologue il est difficile d’établir une réglementation quand la constitution de la République a été violée et quand les groupes de pouvoir sont derrière “les bottes”. “Il est évident qu’en définitive c’est le pouvoir économique, les intérêts économiques bâtards, l’ardeur de tirer profit, l’État vu comme une bottine, qui prévalent”, ajoute-t-il.

Après être consulté, Carías a fait une relation de situations qui génèrent des doutes parmi la population, vis-à-vis du processus électoral proche, bien qu’une vaste campagne de promotion et de publicité soit faite dans les médias qui contrôlent le pays, une partie des honduriens se demande : comment ces élections peuvent-elles être la sortie la crise politique et comment peuvent-elles être transparentes quand le président légitime est tenu enfermé dans un siège diplomatique dans son pays ?

“Un président enfermé c’est cela qui a servi à la Mission Carter pour définir qu’il n’y avait pas de contexte favorable à la réalisation d’élections. La mission a dû attendre presque une heure pour être reçu par le président, ils [NDT : les militaires faisant le siège de la légation brésilienne] ne le lui permettaient pas, et s’ils ne le permettent pas à une mission internationale : qu’elle peut-être la liberté du citoyen lambda ?”, se demande le sociologue.

De la même manière surgit la question obligée de la transparence, comment ceux qui ont réalisé le coup d’État peuvent-ils protéger les élections ?

“Rappelons que par le passé les militaires et la police avaient permis un degré de sécurité dans le processus, une espèce de symbole ; mais aujourd’hui c’est la baïonnette qui menace l’électeur, presque comment si on lui disait … bon vous avez intérêt à venir voter ou nous vous amènerons ici [de force]”, dit Carías.

L’absence de la présence international pendant le processus est un autre questionnement qui est posé. “La communauté internationale est très claire là dessus s’il n’y a pas de garanties minimales, le processus ne sera pas reconnu et la non reconnaissance des élections implique la non reconnaissance de celui qui gagne puisque ce sera un gouvernement bâtard, faible, avec peu de crédibilité à qui on ne peut donner aucun type d’aide”, dit-il.

Les Honduriens on vus très récemment que les violations des Droits de l’Homme arrivent contre ceux qui sont en désaccord avec leurs actions [aux putschistes]. Ce qui se traduit par des personnes détenues, emprisonnées, frappées et jugées.

“C’est le cadre, les résultats sont catastrophiques et se transforments en un manque de crédibilité tant pour ceux qui sont en faveur du coup que pour ceux qui sont contre ; les gens sont réprimés, effrayés, comment ne pas l’être si les instances étatiques chargées de les défendre sont en fait à leur propre service”.

De plus le sociologue remet en question l’intégration d’autorités illégales dans la Cour suprême Électoral.

Pablo Carias souligne dans ses déclarations, les aspects que les autorités actuelles du Honduras ont mis en avant pour avoir opéré un coup d’État contre Manuel Zelaya Rosales.

“On parlait de la forme illégale de permettre la participation citoyenne et maintenant c’est l’illégalité vers la citoyenneté qui prévaut comme il n’est pas permis de s’exprimer librement, de manifester dans les rues etc.
(Les petits avions narcos sont tombés par la collusion entre le gouvernement du Honduras et celui du Venezuela et le nombre qui sont récemment tombés)*. Le putsch a été organisé parce qu’il y avaient une insécurité et maintenant l’insécurité est pire encore, il y a plus de crimes, etc.”, a assuré Carías.
[NDT : cette phrase a été mise entre parenthèses car elle semble hors contexte, faute d’édition de la part de revistazo ? Ou mauvaise compréhension de notre part ?]

Il ajoute que, “Il y a une perte de crédibilité également dans les églises puisque la foi a été instrumentalisée d’une manière méprisable et terrible”.

 ->http://www.primitivi.org/spip.php?article86]