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Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom
Publie le mercredi 29 septembre 2010 par Open-Publishing20 commentaires

Un ancien directeur régional raconte le plan machiavélique de l’entreprise pour faire partir 22 000 personnes du groupe sans avoir à les licencier.
C’était en 2006. La femme, cadre supérieure chez France Télécom, entre comme une fusée dans le bureau de son supérieur hiérarchique :
“Je te préviens, ici, il n’y a ni micros ni caméras. Je suis mandatée au plus haut niveau pour te dire que tu n’as plus rien à attendre de l’entreprise. On fera tout pour que tu partes, sinon, on te détruira !”
Puis elle sort du bureau, laissant son chef, Christian, halluciné. Ce directeur régional de France Télécom, qui dirigeait 13 000 personnes, a longtemps hésité avant de nous raconter ce qui va suivre. Il a 57 ans. Il sait qu’il est le premier responsable à révéler ce qu’il a vu dans son entreprise. Ce qu’il décrit ? La mise en pratique, au sein du groupe France Télécom Orange, d’un management qui fait souffrir les salariés. Ce mois de septembre, cinq d’entre eux se sont encore donné la mort, portant à cinquante-huit le total des suicides depuis trois ans.
Christian se souvient du jour, en 2004, où deux cents cadres et directeurs se sont retrouvés à Paris dans un amphithéâtre. Didier Lombard, le pdg de l’époque, leur présente le nouveau visage de l’entreprise :
“Je vous préviens : les choses vont changer ! Je viens vous présenter ma nouvelle équipe. Elle va jouer dans un registre que vous ne connaissez pas : ça va être ‘le bon, la brute et le truand’. Le bon, il n’est plus là. La brute, continue-t-il en désignant le numéro 2 du groupe, Louis-Pierre Wenes, c’est lui. Et le truand, pointant du doigt le DRH Olivier Barberot, le voici !”
Derrière la blague, Didier Lombard annonce le scénario pour les trois ans à venir : faire partir 22 000 personnes du groupe sans avoir à les licencier. Voici la recette : on incitera des salariés à démissionner ; on en mutera dans d’autres secteurs de la fonction publique ; on signera des congés de fin de carrière. Dans la salle, Christian est bon public. Le rachat d’Orange en 2000 a plombé les comptes. La concurrence est féroce. Pour survivre, il faudra bien réduire les effectifs. Christian sait qu’il va recevoir des directives pour réaliser le projet du pdg : le plan Next.
Quelques jours plus tard, cinq ingénieurs qu’il dirige sont appelés à Paris pour suivre un stage de management. Le jour de leur départ, Christian voit l’un d’eux, Philippe, embrasser son collègue et proche ami Serge. Dix jours plus tard, Philippe revient de son stage.
“Au premier regard, se remémore Christian, je vois qu’il n’est plus le même. Il me regarde différemment. Il nous regarde tous différemment.”
Philippe retrouve son ami Serge au déjeuner, qui lui demande comment s’est déroulé son stage.
“Je t’expliquerai les nouvelles règles, répond Philippe. Je passe manager. Tout doit changer. – Comment ça, tout doit changer ? – Tu le verras rapidement. Selon nos patrons, on est trop nombreux ici.”
Informé de cet échange, Christian convoque Philippe pour une explication. Elle se déroule dans le bureau de Christian, avec sa table en verre, son canapé, sa table basse ; mobilier corporate lisse et froid comme un bar à sushis. Christian harponne Philippe :
“Tu as dit à Serge qu’on était trop nombreux, ici. Ça veut dire quoi ? – Toi qui es dans la hiérarchie, tu dois connaître : c’est le plan Next. Je fais partie des quatre mille qu’on a sélectionnés pour l’appliquer sur le terrain. J’ai un objectif clair : dans trois mois, on doit être dix ingénieurs de moins sur les trente que nous sommes.”
Pour virer les dix ingénieurs, Philippe annonce :
“On va leur faire comprendre que l’entreprise est en guerre et que dans toute guerre, il y a des morts. Et que bouger, accepter le changement, c’est la vie. – C’est ça qu’on t’a appris dans le stage ? – Entre autres."
Devenu manager, Philippe applique dans son équipe le plan Next. L’open-space qu’il anime est tourneboulé comme un cube. Stéphane, invisible ingénieur d’une équipe commerciale, dirige soudain Rodolphe, qui était son supérieur la veille. Thierry, un cadre qui refuse la promotion qu’on lui impose, se voit rétrogradé et placé sous l’autorité d’un de ses subalternes. Philippe ordonne, place et déplace les employés. Dans l’openspace, on commence à se regarder de travers. Des camps se forment. On se parle moins à la cantine. Dans son bureau, Christian reçoit des appels de sa direction parisienne.
“On me conseille de fixer des objectifs inatteignables, pour pouvoir dire au collaborateur : ‘Je suis désolé, mais là, on ne peut plus continuer avec toi’…”
Peu à peu, des infos lui parviennent des boutiques, des centres d’appels, des open-spaces chamboulés par le plan Next : ça va mal. Les salariés commencent à faire des dépressions. Des formules comme “au bout du rouleau”, “envie de suicide” remontent jusqu’à lui. Il décide d’alerter Paris et envoie des e-mails à la DRH du groupe.
Christian ne reçoit aucune réponse. Jusqu’à ce matin de 2006 où Simone, membre de son équipe d’encadrement, débarque en trombe dans son bureau pour lui déclarer que sa hiérarchie ne veut plus de lui.
A dater de ce jour, des cadres sous les ordres de Christian passent devant lui sans le regarder. Il se demande comment Philippe, bon et solidaire, a pu devenir en dix jours un manager capable de muter, tel un pion, un collègue avec qui il déjeune à midi. Il imagine de redoutables techniques de lavage de cerveau. Il en parle à Oscar, un cadre de la direction parisienne du groupe, qui lui a gardé son amitié. Christian ne peut pas mieux tomber : Oscar a participé au fameux stage où l’on a formé Philippe aux techniques pour mobiliser les employés et leur “faire accepter le changement”.
Un soir, loin des bureaux, Oscar lui donne les fiches pédagogiques qu’il a reçues comme Philippe lors de leur stage parisien dans les locaux d’Obifive, une société internationale de coaching en management. Il découvre un curieux schéma. Un plan de la bataille d’Angleterre de 1940, qui vante la “précision” et la force de “l’exécution conf¡orme” des avions de chasse allemands. Intrigués, nous demandons un rendez-vous à Céline Lerenard, la directrice associée d’Obifive :
“Ce n’est pas un peu bizarre, de comparer les concurrents de France Télécom à des avions allemands ? – Vous avez mal compris. On voulait faire ressortir la solidarité qui existait entre les pilotes et les mécaniciens de la Royal Air-Force. – Pardon, mais ça, ça n’est écrit nulle part. Ce qu’on voit, ce sont des avions de la Luftwaffe bombardant des villes en Angleterre. – Alors vous avez mal compris.”
Des témoins, des employés de France Télécom qui ont participé au stage, racontent une autre histoire :
“Les formateurs expliquaient que nous étions en guerre. D’abord, on nous montrait l’Angleterre prise en tenailles par les nazis. Ensuite, on nous montrait Orange prise en tenailles par Free, par Bouygues et par Nokia…”
Nous rencontrons Bruno Diehl à Paris. Conseiller en management de l’équipe du pdg de France Télécom jusqu’en 2007, il a écrit en mai 2010 un livre montrant comment, à partir de l’an 2000, un management déshumanisé a plombé l’entreprise. Diehl était en relation avec des formateurs qui animaient les stages de management. Il nous décrit des stages efficaces et vivants, concrets, pleins d’exercices pratiques inspirés de la réalité.
Par exemple, on proposait aux stagiaires de réduire de moitié les effectifs de leur plate-forme : vingt-cinq personnes à faire partir. Sur ces vingt-cinq, l’une avait une mère atteinte d’une maladie grave. Il va la voir chaque jour et sa mutation doit l’envoyer à plus de 100 kilomètres. Exercice : “Comment vous y prenez-vous pour le faire partir ?” Après quoi, le formateur donnait la réponse. Il faut, disait-il, faire comprendre avec humanité l’importance de ce choix : soit le collaborateur emmène sa mère avec lui, soit il démissionne pour rester auprès d’elle.
“Culpabilisé, le collaborateur prendra lui-même la bonne décision : démissionner.”
Christian découvre un second document. Celui-là prouve que France Télécom savait que ses employés allaient inévitablement perdre leurs repères, puis leur moral. C’est une belle courbe, signée Orange et Orga Consultants, une autre société de coaching en management. Elle s’intitule “Les phases du deuil”. Cet outil devait permettre au manager de comprendre l’état psychique du salarié qui subit une mutation forcée dans une ville éloignée ou dans un autre service.
La “courbe du deuil” définit six étapes : l’annonce de la mutation, le refus de comprendre, la résistance, la décompression, la résignation et, pour finir, l’intégration du salarié. Le manager est averti : en phase 3, la “résistance”, l’employé peut se livrer à des actes de sabotage. Puis en phase 4, la “décompression”, il va chuter dans le désespoir et la dépression. La légende, sous la courbe, conseille au manager de faire entendre à son employé dépressif que “l’évolution des besoins est à la source du changement”. En français, que sa mutation est inévitable.
Ces dépressifs programmés, Christian en a repéré plusieurs au sein de la boîte. Ce que les dirigeants n’avaient pas prévu, c’est que cinquante-huit d’entre eux, au lieu de se laisser accompagner par leur manager jusqu’en phase 6, celle de “l’acceptation du changement”, iraient jusqu’au suicide ou à la tentative de suicide. Dans son bureau, à Arcueil, Val-de-Marne, nous interrogeons la directrice exécutive adjointe du groupe France Télécom Orange, Delphine Ernotte.
“Qu’est-ce qu’un outil comme la ‘courbe de deuil’ vient faire entre les mains d’un manager ? – Ce qu’on voulait, c’était accompagner au maximum les employés. Mais peut-être était-ce maladroit. – Vous aviez prévu des dépressions : c’est écrit dans les documents. Vous auriez pu prévoir que certains allaient craquer, non ? – Non. On ne l’a pas du tout imaginé.”
Un matin de 2007, Christian est convoqué place d’Alleray, à Paris, le siège du groupe. Sur le courrier recommandé, aucun détail sur le motif de la convocation. Une fois sur place, il cogne à la porte du DRH du groupe, Olivier Barberot, qu’il connaît et qu’il tutoie. Mais Barberot ne le reçoit pas comme d’habitude. Il le vouvoie :
“Monsieur, vous deviez vous présenter hier, vous ne l’avez pas fait. Cela nous contraint à engager une procédure disciplinaire. A moins que vous n’acceptiez de signer votre départ de l’entreprise.”
Christian écoute le DRH, accompagné d’un assistant, lui vanter l’intérêt d’un départ à l’amiable. Au bout de quelques phrases, Christian explose :
“Je n’imaginais pas que vous étiez capables d’une saloperie pareille ! Vous êtes des salauds mais vous avez gagné : je ne veux plus vous voir. Je ne veux plus travailler avec des gens comme vous.”
Puis, sur ces mots, Christian signe son départ, quitte l’immeuble en pleurant et prend le chemin d’une autre vie. Après la révélation, l’an dernier, du scandale des suicides en série, Olivier Barberot, qui gérait la carrière de 200 000 employés du groupe, a été déplacé au poste de pdg d’une filiale de sept-cent cinquante personnes. Nous n’avons pas réussi à le joindre pour entendre sa réponse au récit de Christian. Mais nous avons pu parler au téléphone à un communicant du groupe France Télécom Orange. Nous l’informons que Les Inrocks ont recueilli le témoignage d’un de leurs anciens directeurs régionaux, et que celui-ci, pour ne pas exposer sa nouvelle carrière, préfère taire son nom dans l’immédiat.
“Ne connaissant pas ce monsieur, il nous est difficile de répondre à ce qu’il dit avec précision. Des dérives dans la politique d’objectifs ? Oui, il y en a eu. Qu’à un endroit, ça ait pu exister, c’est possible. Mais il ne faut pas généraliser. Cela ne relève d’aucune politique malsaine.”
Ce mois de septembre, les suicides continuent chez France Télécom. Pour corriger ses erreurs, la direction réforme. Le nouveau pdg, Stéphane Richard, a confirmé la fin des mutations forcées du personnel, le retour à un management plus humain. On nous assure qu’il n’y a plus de contrats avec Obifive et Orga Consultants. Ces sociétés de coaching ne formateront plus les managers du groupe avec la bataille d’Angleterre et la “courbe du deuil”.
Messages
1. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 11:43
France telecom = offre Triple Plaie !
1. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 13:09, par alzheimer
... A suivre JEUDI 30 SEPTEMBRE émission "envoyé spécial" sur "France 2" France Télécom : les apprentis sorciers" Témoignages et documents ...
et :
Présentation du livre CHOC de Vincent Talaouit et Bernard Nicolas "Ils ont failli me tuer"dans l’enfer de France Télécom, ...
www.dailymotion.com/.../xeyw9h_dans-l-enfer-de-france-telecom-ils_webcam
2. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 13:16
On voit FT mais c’est la partie émergée de l’iceberg. Dans le privé c’est pareil. Renault et bien d’autres sont soumis au même régime. Les 30 glorieuses sont derrières nous et ceux qui tirent les ficelles du système font tout ce qu’ils peuvent pour se garder la bonne part du gateau pour eux, qui eux-mêmes seront débarqués un jour. Mais tant que ça marche, ça marche.
3. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 14:47
france télecom privatisé par la gauche plurielle 15 jours apres son arrivée au pouvoir !!
mais qu’est ce ça peut foutre des suicides de salariés comparé à avoir des camarades ministres !
4. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 15:15
Au contraire des salariés - on disait dans les temps disparus la classe ouvrière -, la grande bourgeoisie fait son boulot et elle le fait bien.
5. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 16:11
Ce qui m’étonne le plus dans tous les articles sur ce sujet -SUICIDES.FRANCE TELECOM- c’est que personne ne cite les nouvelles techniques de managment basées sur la psychologie béhaviouriste -rebaptisée COGNITIVISTE COMPORTEMENTALISTE pour paraitre moderne- peut-etre parce que ce type de défragmentation de l’esprit couplé à un dressage autoritaire-intrusif tend à se généraliser dans la société (dans les hopitaux psy publics par exemple, mais aussi partout comme le montre l’abjecte politique d’ostracisation des fumeurs).
1. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 29 septembre 2010, 19:32
Toute science,toute technique peut être utilisée à détruire l’homme.
l’electricité c’est la lumiére et la torture
les scienses nucléaires,c’est le diagnostiquse et les thérapies mais aussi la bombe H
Condamne t on l’electricité ?
Des avancées en sciences psychologiques peuvent aussi conduire à des pratiques condamnables,mais cela n’est pas intrinséque à ces sciences mais à leur utilisation.
Les découvertes des sciences psychologiques basées sur rl’expérimentation,la validation par la preuve amenent des malades à être mieux portants .
Ces nouvelles techniques sont un bienfait pour des milliers de malades.
il n’y a pas défragmentation de l’esprit ( qu’est ce que c’est un esprit défragmanté ?)
et aucun dressage n’a lieu.
C’est d’ailleurs parceque ces sciences comportementales sont efficaces que le patronat les utilise
LE patronat utilise depuis des siecles des techniques pour obtenir la paix sociale, cela passe aussi bien par l’individualistion des salaires,la menace,les promotions pour acheter les syndicalistes,l’isolement ,la rumeur,biein avant les TCC.
Je ne vois pas le rapport entre interdire de fumer et les TCC ni non plus avec d’autre psychotérapies
interdisons les entretiens ,les évaluations,à la mode patronales,mais laissons les psychologues scientifiques aider les patients
6. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 30 septembre 2010, 10:46
D’après cet article, il y a suffisamment de preuves et de témoignages pour mettre le patron au trou.
Que font les syndicats, que fait l’inspection du travail, que fait la justice.
1. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 30 septembre 2010, 11:42
Sud a déposé une plainte et le parquet a fait un réquisitoire .
Lombard va devoir rendre des comptes .
Cependant les centaines de cadres ayant fait le sale travail passeront au travres comme d’hab.
le sale travail c’était harceler à outrance,,détruire des hommes et de sfemmes,les pousser à bout
Un cadre sur Rouen aynat poussé un autre cadre tellement à bout que ce dernier en sortant du bureau se dirige vers la fénêtre pour se jeter dans le vide.
Ses collégues l’empécheront
la ligne managériale refusera de mettre le mot tentative de suicide !
et le cadre responsable de cette agression dira :
je n’ai fait que mon boulot ;
pensez vous qu’une révolution pourra se faire en laissant ses ordures en place ?
sans application de l’autogestion ,riien ne changera.
2. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 3 octobre 2010, 11:39, par RAYHEN
Oui je suis d’accor avec vous , mais attention ce sont qui ont commencé à autoriser ce mode de management qui sont le plus responsables.
Ils ont su y aller crescendo et aprés nous connaissons bien ce phénoméne de quasi hallucination collective, ou chaque manager de second ordre s’est rendu coupable de pratiques qu’il n’aurait jamais crû ou voulu être capable !
Il s’agit d’une politique managériale de MANIPULATION, elle ne peut pas exister en Management d’équipe.
Comment un grand groupe comme FT a t’il pu se laisser berner par une pseudo méthode utilisant une comparaison avec la Guerre et les allemands ?
Il faut certainement revoir la réglementation du travail et tout projet important -comme celui ci- devrait dorénavant être validé par l’inspection du travail, sinon d’autres apprentis sorciers verront le jour !
Courage à tous ceux qui sont encore dans des entreprises où de tels agissements continuent : Témoignez et ayez le courage de porter plainte pour votre faire respecter ce qui ne devrait jamais être touché : Notre DIGNITE §
Cdlt
7. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 30 septembre 2010, 18:10
Hallucinant ! ! !
je crois savoir qu’à la SNCF
ça commence à se pratiquer....
1. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 30 septembre 2010, 19:12
la seule chôse un peu rigolote là dedans c’est que une part imprtante de ceux qui se font éjecter a totalement soutenu le changement de statut et la quasi totalité a accepté de prendre des actions .
la cgt n’appellera pas à refuser les actions FT .
80% du personnel acceptera de prendre les nouvelles reclassifications de la réforme Quiles.
Entre 30 euros de plus sur la paie et l’égalité,lajustice ,la solidarité ,80% ont choisi le fric.
Que faire ?
2. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 30 septembre 2010, 19:53
D’abord je voudrais signaler que ces cadres de FT doivent compter un nombre appréciable d’actionnaires, je veux dire qu’ils ont accepté sans bouger pour l’écrasante majorité, la privatisation et ses conséquences dont ils imaginaient qu’elles ne les toucheraient pas. D’où la facilité avec laquelle les méthodes de management ont été acceptées et appliquées sur l’"éxécution", c’est à dire les techniciens et autres lignards de la base.
Ces suicides correspondent à mon avis malheureusement à une réplique individuelle à une sorte de séisme personnel : "la boîte se retourne contre moi alors que je n’ai jamais démérité. "
3. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 1er octobre 2010, 01:37
la cegelec c’est la même merde. alain 04
4. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 2 octobre 2010, 16:23
Je confirme qu’à la SNCF,lors de formations de cadres il est présenté la fameuse courbe du deuil :
pour expliquer l’état des agents lorsqu’ils apprendront que leur poste sera supprimé
mais contrairement à France Télécom,il n’a pas encore était question de licenciement
mais peut être à une prochaine formation...
8. La guerre chez Orange : terrifiant, 2 octobre 2010, 01:43
Mais c’est à foutre en prison ces mecs là, d’ailleurs l’Etat est responsable dans cette débâcle aussi car il détient encore x% du capital de FT, même x faible il devrait être responsable quand mm
9. La guerre chez Orange : terrifiant, 2 octobre 2010, 02:27
Mais j’en reviens pas de cette histoire macabre je dirais du siècle, j’arrive toujours pas à ingurgitée cette histoire dans un pays de droit de l’homme soit dit et civilisé et donneur de leçons à droite et à gauche. Ce témoignage est digne d’un film de mafia ou plutôt guerre d’intelligence, puisque le mot guerre est utilisé dans l’article, reste cependant le silence des syndicats ou comment les grands groupes arrivent à les neutraliser ! elle était où la CGT par exemple quand les gens tombaient toutes les semaines ? !!
J’apporte un élément de réponse en disant peut être que c’est peut être parce qu’il s’agit de cadres et il est connu que les cadres se syndiquent peu, donc du coup quand ils étaient dans la merde ben pas de syndicat pour monter au créneaux et se battre à côté d’eux, sinon c’est des syndicats noyautés endormis à la morphine. Mais bon juste des suppositions...c’est incroyable cette histoire !
J’ai même envie de me constituer avec ceux qui le désirent en partie civile et faire du Tribunal la tombe de l’ex staff, du petit manager pisseur jusqu’au truand Olivier Barberotle (le DRH )
Faut pas les lâcher ces mecs sous couvert "ils sont pas tueurs" mais "c’est des mangeurs" !! sinon on où va-t-on ?
1. La guerre chez Orange : terrifiant, 2 octobre 2010, 08:03, par Bernard Gensane
Je commence à me demander si Orange (ne disons plus "France Télécom", mais "Orange") n’a pas servi de laboratoire, si la classe dirigeante n’a pas testé dans cette entreprise la résistance de tous les travailleurs. On peut lire, par exemple, l’excellent dossier que Le Monde Diplomatique consacre en octobre aux conditions de travail des enseignants (et des élèves) dans l’enseignement secondaire.
Je suis moi-même retraité de l’enseignement supérieur et j’ai, parmi mes proches, des collègues qui n’ont pas pris trois jours de vacances cette année, tellement ils sont désormais pressurisés par le système.
Un dernier bref témoignage : dans une entreprise appartenant à une Madame S. de M., présidente d’un groupe de patrons, un petit chef s’approche d’un employé démarcheur qui, selon lui, n’avait pas suffisamment passé de coups de téléphones dans la matinée. Il lui dit : "Puisque tu as quasiment dormi depuis deux heures, tu vas passer tes coups de téléphone debout, jusqu’à ce soir." Estomaqué, le type finit par obéir. Aucun de ses collègues ne proteste vraiment, par exemple en cassant la gueule du petit chef.
Mai 68 et les grèves très dures subséquentes ont débouché sur de réelles avancées pour le monde du travail. Ces acquis ont duré jusqu’au début des années 80 avec les faux espoirs suscités par l’élection de Mitterrand et quelques lois vaguement progressistes. Depuis, la classe dirigeante, avec ses relais politiques, à droite comme à gauche, se paye du bon temps et tend la corde du moment qu’elle ne se casse pas.
10. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 2 octobre 2010, 10:34, par militant pas virtuel
Voici un tract de la CGT FAPT 34 de septembre 2009...
LA JUSTICE DOIT FAIRE SON TRAVAIL :
QUAND VA-T-ON ENFIN ARRETER LES RESPONSABLES DES SUICIDES
A FRANCE TELECOM !
NOS DIRIGEANTS ET TOUS CEUX QUI METTENT EN ŒUVRE AVEC ZELE UNE POLITIQUE MANAGERIALE DE TERREUR DOIVENT ETRE MIS HORS D’ETAT DE NUIRE POUR PROTEGER LA VIE DES SALARIES, DE TOUS LES SALARIES, POUR PROTEGER LEUR SANTE.
OUI, IL Y A DES METHODES QUI SONT RESPONSABLES DE CE QUI ARRIVE A DE NOMBREUX COLLEGUES DANS LES SERVICES.
OUI, IL Y A DES DIRIGEANTS ET DES CADRES DIRIGEANTS QUI SONT RESPONSABLES DE TOUS LES DRAMES QUI SE SONT PRODUITS DEPUIS DE NOMBREUX MOIS.
QUE LES LANGUES SE DELIENT SUR LES FORMATIONS MANAGERIALES QUI ONT ETE DISPENSEES POUR "MANAGER A LA HACHE".
QUE LES LANGUES SE DELIENT SUR LES OBJECTIFS A TENIR A TOUT PRIX AFIN D’ENCAISSER LE JAKPOT DES PRIMES MANAGERIALES ET DES DIVIDENDES A VERSER AUX ACTIONNAIRES.
NOUS AVONS ALERTE DEPUIS DE NOMBREUX MOIS SUR LES NOMBREUX CAS DE SOUFFRANCE, DE DETRESSE DANS LES SERVICES.
REPONSES DES DIRECTIONS : ALLEZ VOIR A BUCAREST, ALLEZ VOIR EN AFRIQUE, SI VOUS N’ETES PAS BIEN QUITTEZ FRANCE TELECOM…
ET AUJOURD’HUI QUI DEVRAIT ETRE DERRIERE LES BARREAUX, SI NOUS ETIONS EN DEMOCRATIE ?
NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER, CE N’EST PAS PASSIBLE DE POURSUITE ?
LES DIRECTIONS LOCALES POURSUIVENT LEURS OBJECTIFS, LEURS REORGANISATIONS, LEURS PRESSIONS.
IL FAUT QUE LES DIRIGEANTS DISENT VITE :
STOP ON ARRETE, ON VOUS ECOUTE DANS TOUS LES SERVICES, A TOUS LES NIVEAUX.
ARRETEZ LE MASSACRE !!! ARRETEZ LE MASSACRE !!!
VOUS LE POUVEZ, VOUS LE DEVEZ !!!
Le 28 septembre 09.
fin du tract
Pour finir et ce n’est pas une expression CGT :
Pour que le pouvoir change il faut le prendre non ?
Et dans la cité comme dans l’usine
Plus de 85% des richesses sont produites par les salariés, pourquoi ne décideraient ils pas de leur mode de production et de leur répartition ??
11. Humiliation, dépression, démission : l’offre triple play de France Télécom, 2 octobre 2010, 21:06, par daniel cloarec
y a t-il des syndicats dans ces centres ?.
il ne faut jamais aller seul à un entretien avec un drh.
ce n’est pas un ami, mais l’interlocuteur formé d’un système hiérarchique basé sur des rapports de classe.
les menaces peuvent aussi dans l’autre sens : "tu me vires mais cela à des conséquences qui peuvent me pousser à me suicider, mais après toi, je peux te suicider juste un peu avant...".
cela peut créer une autre ambiance.
mais c’est toujours facile de donner des conseils...