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IL ÉTAIT UNE FOIS... ROME, VILLE OUVERTE
Publie le vendredi 26 mai 2006 par Open-Publishing1 commentaire

Diffusion : samedi 27 mai 2006 à 22:20 (câble, satellite et TNT), dimanche 28 mai à 08:40 (hertzien et TNT).
de Isabelle Ducrocq
Entretien avec Marie Genin
Projeté pendant le Festival de Cannes hors compétition, dans le cadre de Cannes Classics, et diffusé ensuite sur notre antenne, le documentaire de Marie Genin et Serge July s’intéresse au long-métrage que Roberto Rossellini a réalisé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Rome, ville ouverte. Extraits du film, images d’archives et témoignages aident à mieux connaître cette oeuvre essentielle du néoréalisme italien, mais également la personnalité d’un cinéaste incontournable.
Pina se débat. Contre les soldats nazis et contre tous ceux qui veulent l’empêcher de rejoindre son mari Francesco, qui vient d’être arrêté. Elle crie, elle court, elle pleure. Elle aimerait rattraper celui qu’elle aime. Mais, alors qu’elle s’élance derrière le camion où est monté Francesco, Pina est fauchée par une rafale.
C’est par cette scène du film Rome, ville ouverte que commence le documentaire de Marie Genin et de Serge July. D’emblée, la force des personnages et la violence des événements plongent le téléspectateur au coeur du drame interprété par Anna Magnani, comme s’il était le sien. "Comme toujours avec les chefs-d’oeuvre, explique le cinéaste Vittorio Taviani, la tragédie se répète comme si elle était actuelle, vraie, véritable et se produisait de nouveau à cet instant-là."
Sorti en salles quelques mois seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le film de Roberto Rossellini a trouvé un écho immédiat auprès du public. Le long-métrage, qui retrace l’histoire de résistants traqués par la Gestapo, rappelle aux Italiens cette période douloureuse où Rome était occupée par les nazis.
Comme le reste de l’Europe, la Ville éternelle a été victime du fascisme. C’est au lendemain de cet épisode tragique que le tournage de Rome, ville ouverte a débuté. "C’était une véritable aventure, rappelait Rossellini. Nous n’avions pas un sou, pas de pellicule et pas d’électricité." Le film a été tourné en extérieurs (ce qui était novateur pour l’époque), "sans se soucier de la beauté du cadre ou de la photographie".
LE FILM FONDATEUR DU NÉORÉALISME
L’urgence de dire et de traduire au plus juste l’horreur de la guerre primait sur toute considération artistique. "L’important, c’était le discours", disait Rossellini. Rome, ville ouverte fonde ainsi le néoréalisme. "Le néoréalisme, explique Federico Fellini, coscénariste du film, c’était la rencontre miraculeuse entre une réalité bouleversante et le regard de Rossellini, ferme, viril, sec."
Pour retracer l’épopée de cette oeuvre, le contexte dans lequel elle a été réalisée et les intentions de son créateur, Marie Genin et Serge July ont distillé, tout au long de leur documentaire, extraits du film, images d’archives et témoignages de celles et ceux qui connaissaient bien Rossellini. Leurs récits dessinent en contrepoint le portrait d’un homme, d’un père, d’un cinéaste et d’un citoyen engagé.
Isabelle Ducrocq
Diffusion : samedi 27 mai 2006 à 22:20 (câble, satellite et TNT), dimanche 28 mai à 08:40 (hertzien et TNT).
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Durée : 52’
Auteurs : Marie Genin et Serge July
Production : France 5 / Folamour Productions / TCM / TSR
Année : 2006
Inédit
Entre archives et témoignages
A retrouver dans le documentaire :
Les archives d’interviews accordées par Roberto Rossellini sur Rome, ville ouverte ; par Federico Fellini, le coscénariste du film ; par Anna Magnani, qui joue Pina, ou par Aldo Fabrizi, qui joue Don Pietro.
A voir également : les entretiens avec François Truffaut, Marcella Rossellini, soeur de Roberto, Ingrid Bergman ou encore Vittorio Mussolini, le premierproducteur de Rossellini.
– Les témoignages d’Isabella Rossellini, de Renzo Rossellini, de Luca Magnani, des cinéastes Vittorio Taviani et Carlo Lizzani, d’Adriano Aprà, critique et président de la Fondation Rossellini, et du padre Virgilio Fantuzzi, critique de cinéma et ami proche de Rossellini.
Histoire d’un succès
Rome, ville ouverte a connu un énorme succès dès sa sortie en salles, en octobre 1945. En une année seulement, 10 millions d’Italiens ont vu le film. Le pays, principal allié du IIIe Reich pendant la guerre, est réhabilité grâce à l’oeuvre de Rossellini. A l’automne 1946 - il y a soixante ans -, le long-métrage est présenté au Festival de Cannes, où il reçoit le Grand Prix, comme dix autres films. Cent ans après la naissance du cinéaste, Cannes rend cette année hommage à Rossellini.
Messages
1. > IL ÉTAIT UNE FOIS... ROME, VILLE OUVERTE, 28 mai 2006, 22:26
Très bon, ce documentaire sur Rossellini... Et il ne fait pas l’impasse sur les contradictions du bonhomme, sur le fait que deux ans avant "Rome Ville Ouverte", Rossellini réalisait un film outrageusement pro-fasciste, L’Uomo della Croce, commandité par Vittorio Mussolini, le fils du Duce...