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ISRAEL IMPLIQUE EN AMERIQUE LATINE ET EN IRAK

Publie le dimanche 13 juin 2010 par Open-Publishing

ISRAEL IMPLIQUE EN AMERIQUE LATINE ET EN IRAK

Israël ne se "défend" pas, il pratique le terrorisme en Amérique latine aussi !
Marc Vandepitte

Le monde entier a réagi avec horreur contre l’attentat meurtrier commis par Israël contre un convoi humanitaire. Les brutalités de l’État juif sont connues, en particulier quand il s’agit de la Palestine. Moins connue est l’implication d’Israël dans les guerres sales qui ont eu lieu dans les cinquante dernières années en Amérique latine.

L’attaque de style commando contre les navires non armés de l’aide humanitaire à Gaza, où neuf civils ont été tués par l’armée israélienne, a été condamnée dans le monde entier. De même en Amérique latine. Cuba exige des autorités israéliennes la suppression immédiate du blocus meurtrier et illégal contre le peuple palestinien et de la bande de Gaza. La Havane réaffirme son soutien et sa solidarité avec le peuple palestinien et ses droits inaliénables, y compris la création d’un État indépendant avec Jérusalem comme capitale. Le président Evo Morales de la Bolivie demande aux organisations internationales compétentes d’ouvrir une enquête qui permettra de punir les coupables de cette violence criminelle. Le président Hugo Chávez du Venezuela exige une action des Nations Unies, de la Cour internationale de Justice et du monde contre la violence atroce faite à l’encontre de civils innocents. Il condamne le soutien américain à Israël. Selon lui, le lauréat du prix Nobel Obama a maintenant une occasion idéale de se débarrasser de tous les doutes concernant l’attribution de son prix d’honneur.

Comme prévu Obama n’a pas profité de l’occasion. Le lauréat de la paix a d’abord gardé le silence sur cet acte barbare durant les douze premières heures, et s’est retrouvé parmi les rares chefs d’États dans le monde à ne pas condamner l’action israélienne. Il s’est borné à exprimer ses profonds regrets aux victimes et a souligné qu’il était important de connaître tous les faits et les circonstances de ce tragique événement.

En Amérique latine, Israël n’a pas les mains propres. Les peuples n’ont pas garder une bonne image de l’ingérence de l’État juif sur leur continent. Dès ses débuts, Israël a soutenu un large éventail de régimes de droite et de dictatures militaires. La liste des pays auxquels ils ont fourni des armes, conseillé et formé des soldats et des paramilitaires est longue : l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, la République dominicaine, l’Équateur, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, Panamá, le Paraguay, le Pérou et le Venezuela.

Les Israéliens ont été particulièrement actifs dans un certain nombre de « guerres sales ». Ils ont mis leur expérience et leur expertise au service des régimes les plus brutaux de l’époque. Au Salvador, ils ont formé la police secrète dans les années soixante. C’est de cette police que sortaient les escadrons de la mort à la sinistre réputation, responsables de dizaines de milliers de victimes, essentiellement des civils. L’officier militaire le plus connu qui a été formé par eux est Roberto D’Aubuisson. C’est lui qui a ordonné l’assassinat de Mgr Romero et de milliers d’autres Salvadoriens. Plus tard, il envoya son fils en Israël pour y suivre des études en toute tranquillité et sécurité.

Au Nicaragua aussi, les Israéliens ont montré leurs pires défauts. Jusqu’au dernier moment, avant qu’il ne fuie le pays, Israël a fourni des armes au dictateur Somoza. Ensuite, les Israéliens ont formé les « contras », opérant à partir des camps au Honduras et au Costa Rica, ceux-ci ont semé la terreur à l’intérieur du Nicaragua, avec comme résultat des milliers de victimes civiles innocentes.

Leur engagement a été le plus sanglant au Guatemala, dés les années soixante-dix jusque dans les années quatre-vingt-dix. Ils ont fourni des armes, de l’équipement militaire jusqu’à fournir des avions, et ils y ont même construit une usine de munitions. Dans les coulisses, ils étaient impliqués dans une des plus violentes campagnes contre-révolutionnaires que l’hémisphère occidental ait connues depuis la conquête espagnole. Dans cette opération plus de 200.000 personnes ont été tuées, essentiellement des indiens. Dans cette sale guerre, « l’expertise » israélienne a été très utile. Comme c’était le cas pendant l’occupation initiale de la Palestine, des villages indiens ont été entièrement rasés et un million de personnes ont été chassées de leurs foyers.

La Colombie est le pays il y eut le plus grand nombre d’assassinats de syndicalistes, de militants des droits de l’homme et de journalistes en Amérique latine. Bien sûr Israël ne peut pas y faire défaut. Carlos Castaño a été (jusqu’à sa disparition), le chef de l’AUC (Autodefensas Unidas de Colombia), la plus importante milice paramilitaire de droite qui n’ait jamais existé. Sur le terrain des violations des droits de l’homme cette milice dépasse tous les autres pays du continent. Dans une autobiographie, il admet qu’il a été formé aux techniques martiales en Israël quand il était jeune. « J’ai appris d’innombrables choses en Israël. »
« A ce pays je dois une grande partie de mon essence, mes réalisations humaines et militaires. (...) J’ai copié le concept de milices paramilitaires en Israël. »

Il y a deux principales raisons pour lesquelles l’Etat juif a été et est, très actif dans ces opérations sales. Il y a d’abord l’industrie de guerre. Depuis quelque temps, ce petit pays se trouve dans le top dix des plus grands fournisseurs d’armes. Le chiffre d’affaires annuel est de 3,5 milliards de dollars et cette industrie emploie environ 50.000 personnes, c’est à dire le plus grand employeur industriel du pays. Israël est le pays le plus dépensier par habitant et est également le plus grand exportateur d’armes.

Mais il y a aussi une raison géostratégique importante. L’Etat juif est fortement dépendant des États-Unis. Sans le soutien financier et militaire de la Maison Blanche, le pays ne persévérerait pas longtemps, et ne serait de toute façon plus une puissance dominante au Moyen-Orient. En échange de cette aide Tel-Aviv est prêt à faire le sale boulot pour son protecteur. C’est en effet essentiellement le même rôle que jouent les groupes terroristes anti-castristes à Miami. En échange de l’appui et du soutien de Washington ces organisations terroristes règlent de sales affaires ici et là. Dans presque toutes les grandes opérations militaires ou paramilitaires en Amérique latine depuis les années soixante, on retrouve des traces de la présence des « Miami boys ». Quelques exemples : ils ont été actifs dans la guerre « Contra » contre les sandinistes. Plus récemment, ils ont été impliqués dans le coup d’Etat manqué au Venezuela en 2002 et le coup d’État réussi au Honduras en 2009.

Ce n’est pas une coïncidence si Israël est soupçonné d’implication dans ce coup d‘Etat au Honduras. Quand la Maison Blanche, pour son image, ne peut pas intervenir directement, elle fait régulièrement appel à son allié israélien. Par exemple, des documents déclassifiés ont révélé qu’Israël, à la demande des États-Unis, a soutenu la contre-révolution au Salvador et au Guatemala. Dans une note de l’infâme colonel Oliver North, un membre de la sécurité nationale de Ronald Reagan, on peut lire : « Tel que discuté hier, j’ai demandé à la CIA et aux ministères de la Défense et des Affaires étrangères de fournir une assistance au Guatemala et au Salvador. Cela pourrait être réglé par les Israéliens. » Dans un autre document on trouve : « Nous avons de bonnes raisons de croire que nos bons amis, les Israéliens, sont prêts - ou l’ont déjà fait - à livrer d’importantes quantités de matériel militaire au gouvernement du Guatemala. »

Je suis entièrement d’accord avec le président Chavez, Israël doit comparaître devant la Suprême Cour Internationale. Selon moi, ce ne serait pas seulement pour son rôle dans le massacre récent et l’action à Gaza, et beaucoup d’autres opérations en Palestine. Cela serait également nécessaire pour enquêter sur le rôle que l’Etat juif a tenu en Amérique latine et pouvoir ainsi punir les coupables.


Israël s’incruste en Irak
Gilles Munier

Israël s’est vite rendu compte que les Etats-Unis perdraient la guerre d’Irak, et que les projets d’établissement de relations diplomatiques et de réouverture du pipeline Kirkouk- Haïfa promis par Ahmed Chalabi, étaient illusoires. Ariel Sharon a alors décidé, selon le journaliste d’investigation Seymour Hersh, de renforcer la présence israélienne au Kurdistan irakien afin que le Mossad puisse mettre en place des réseaux qui perdureraient dans le reste du pays et le Kurdistan des pays voisins, quelle que soit l’issue des combats.

Programme d’assassinats

La participation israélienne à la coalition occidentale ayant envahi l’Irak est loin d’être négligeable, mais demeure quasiment secrète. Les Etats-Unis ne tiennent pas à ce que les médias en parlent, de peur de gêner leurs alliés arabes et de crédibiliser leurs opposants qui dénoncent le "complot américano-sioniste" au Proche-Orient.

Des Israéliens ne sont pas seulement présents sous uniforme étasunien, sous couvert de double nationalité, ils interviennent dès 2003 comme spécialistes de la guérilla urbaine à Fort Bragg, en Caroline du Nord, centre des Forces spéciales. C’est là que fut mise sur pied la fameuse Task Force 121 qui, avec des peshmergas de l’UPK (Talabani), arrêta le Président Saddam Hussein. Son chef, le général Boykin se voyait en croisé combattant contre l’islam, « religion satanique ». C’était l’époque où Benyamin Netanyahou se réunissait à l’hôtel King David à Jérusalem avec des fanatiques chrétiens sionistes pour déclarer l’Irak : « Terre de mission »... En décembre 2003, un agent de renseignement américain, cité par The Guardian, craignait que la "coopération approfondie" avec Israël dérape, notamment avec le " programme d’assassinats en voie de conceptualisation ", autrement dit la formation de commandos de la mort. Il ne fallut d’ailleurs pas attendre longtemps pour que le premier scandale éclate. En mars 2004, le bruit courut que des Israéliens torturaient les prisonniers d’Abou Ghraib, y mettant en pratique leur expérience du retournement de résistants acquise en Palestine. Sur la BBC, le général Janis Karpinski, directrice de la prison révoquée, coupa court aux dénégations officielles en confirmant leur présence dans l’établissement pénitentiaire.

La coopération israélo-américaine ne se développa pas seulement sur le terrain extra-judiciaire avec la liquidation de 310 scientifiques irakiens entre avril 2003 et octobre 2004, mais également en Israël où, tirant les leçons des batailles de Fallujah, le Corps des ingénieurs de l’armée étasunienne a construit, dans le Néguev, un centre d’entraînement pour les Marines en partance pour l’Irak et l’Afghanistan. Ce camp, appelé Baladia City, situé près de la base secrète de Tze’elim, est la réplique grandeur nature d’une ville proche-orientale, avec des soldats israéliens parlant arabe jouant les civils et les combattants ennemis. D’après Marines Corps Time, elle ressemble à Beit Jbeil, haut lieu de la résistance du Hezbollah à l’armée israélienne en 2006…

Les « hommes d’affaire » du Mossad

En août 2003, l’Institut israélien pour l’exportation a organisé, à Tel-Aviv, une conférence pour conseiller aux hommes d’affaires d’intervenir comme sous-traitants de sociétés jordaniennes ou turques ayant l’aval du Conseil de gouvernement irakien. Très rapidement sont apparus en Irak des produits sous de faux labels d’origine. L’attaque par Ansar al-Islam, en mars 2004, de la société d’import-export Al-Rafidayn, couverture du Mossad à Kirkouk, a convaincu les « hommes d’affaires » israéliens qu’il valait mieux recruter de nouveaux agents sans sortir du Kurdistan, mais elle n’a pas empêché les échanges économiques israélo-irakiens de progresser. En juin 2004, le quotidien économique israélien Globes évaluait à 2 millions de dollars les exportations vers l’Irak cette année là. En 2008, le site Internet Roads to Iraq décomptait 210 entreprises israéliennes intervenant masquées sur le marché irakien. Leur nombre s’est accru en 2009 après la suppression, par le gouvernement de Nouri al-Maliki, du document de boycott d’Israël exigé des entreprises étrangères commerçant en Irak, véritable aubaine pour les agents recruteurs du Mossad.

Source : Investig’action