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Gouvernement anti-sécurité
Anmil : au décret sur la compétitivité manquent des mesures concernant le travail. Les accidents sont en hausse.
Traduit de l’italien par karl&rosa
Dans le texte voté au Sénat en matière de compétitivité "on ne fait aucune allusion à la sécurité au travail ou à la protection des travailleurs victimes d’accidents, contrairement à ce que nous avions demandé au ministre de la protection sociale". La critique de l’exécutif est de l’Anmil, association des mutilés et des invalides du travail : "Sans l’introduction des améliorations nécessaires - annonce le président Pietro Mercandelli - des initiatives de protestation seront inévitables et elles ne cesseront pas avant la solution du problème ou le terme de la législature".
L’Anmil demande donc au gouvernement "des signaux concrets" : "Les 500.000 accidentés du travail inscrits à notre association - explique Mercandelli - ne veulent pas accepter passivement que les disponibilités de bilan, accumulées par l’Inail (Institut national pour assurance des accidents du travail, NdT) grâce aussi à la réduction des prestations, soient destinées uniquement à couvrir les frais de la réduction des primes versées par les entreprises. Dans les 5 dernières années, la totalité des prestations Inail a diminué, en termes réels, de presque 5%, pour un montant de presque 230 millions d’euros".
Est-il équitable, en somme, de relancer le développement à travers une réduction des protections ?
"Les nœuds sur la sécurité, malgré les plusieurs rencontres avec le ministre Maroni - continue le président de l’Anmil - sont restés irrésolus, et il n’y a même pas le prétexte du manque de couverture économique, étant donné le surplus de bilan d’environ 1,5 milliard d’euros déclaré par l’Inail pour 2005. "Entre temps - remarque l’association - à l’intérieur de l’Inail on travaille pour baisser les primes d’assurance payées par les entreprises, une mesure que nous repoussons a priori mais qu’on ne peut pas réaliser avec de l’argent épargné sur les prestations".
D’ailleurs, entre 1999 et 2004, vis-à-vis d’une augmentation des recettes contributives annuelles de l’Inail de plus de 340 millions d’euros, les dépenses pour les rentes des invalides permanents ont diminué de plus de 220 millions d’euros. A cause des normes de l’année 2000, qui ont introduit le dommage biologique, les prestations pour ceux qui subissent les dommages permanents les plus graves ont augmenté, mais celles qui sont octroyées à ceux qui subissent des dommages permanents plus légers (qui sont la grande majorité) ont diminué, avec des pics allant jusqu’à 60% (c’est le cas de la perte du petit doigt et l’inaptitude au travail à 12%). Les données Inail sont aussi contestées : l’Anmil signale que la baisse des accidents du travail mortels estimée entre 2003 et 2004 (de 1.418 à 1.400) est due à la réduction des accidents in itinere (liés au trajet maison-travail), qui sont passés de 344 à 300 ; tandis que les accidents stricto sensu (sur le lieu de travail), passés de 1.074 à 1.100, s’avèreraient en hausse.