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ITALIE : DELL’UTRI. 30 ans de médiation entre la mafia et FININVEST
Publie le lundi 18 juillet 2005 par Open-Publishing2 commentaires

de Red traduit de l’italien par karl&rosa
Dell’Utri, les raisons de sa condamnation : pendant trente ans, il a été le médiateur entre la mafia et Fininvest.
Marcello Dell’Utri a été, pendant trente ans, le médiateur entre Cosa Nostra et la Fininvest. C’est pourquoi le Tribunal de Palerme l’a condamné il y a quelques mois à neuf ans de réclusion pour concours en association mafieuse. C’est ce qu’affirme la motivation de la sentence, déposée mercredi, qui met aussi en cause le patron de la Fininvest, Silvio Berlusconi, qui connaissait l’activité de son bras droit.
Dell’Utri a en particulier "demandé et obtenu des faveurs du boss mafieux Vittorio Mangano, en promettant aussi un soutien dans le domaine politique et judiciaire". Mangano est le prétendu garçon d’écurie de la villa d’Arcore de Berlusconi. En réalité, écrivent les juges, l’homme avait été "embauché" pour assurer les relations entre la Fininvest et l’organisation mafieuse.
"Ces comportements - écrivent les juges - ont été pleinement et incontestablement prouvés par des faits, des épisodes, des témoignages, des écoutes téléphoniques et environnementales de conversations entre Dell’Utri lui-même et Silvio Berlusconi, Vittorio Mangano, Gaetano Cinà et aussi par les déclarations de quelques collaborateurs de justice".
Selon le tribunal "la pluralité de l’activité mise en œuvre, vue l’importance causale exprimée, a constitué une contribution concrète, volontaire, consciente, spécifique et précieuse à l’entretien, à la consolidation et au renforcement de Cosa Nostra, à laquelle a été offerte, entre autre, l’opportunité, toujours avec la médiation de Dell’Utri, d’entrer en contact avec d’importants milieux de l’économie et de la finance, en lui facilitant ainsi la poursuite de ses buts illicites, aussi bien purement économiques que, au sens large, politiques".
Naturellement, dans la motivation on parle longuement de Silvio Berlusconi, auquel le tribunal reproche d’avoir refusé le témoignage qui aurait pu éclaircir les rapports entre son entreprise et les mafieux. "Monsieur Berlusconi - écrivent les juges - a laissé échapper une occasion unique d’éclaircir personnellement, publiquement et définitivement la délicate thématique examinée ici, qui a une incidence sur l’honnêteté et la transparence de son activité précédente d’entrepreneur que seul lui aurait pu illustrer. Il a, au contraire, choisi le silence".
Longue de 1800 pages, réparties en 18 chapitres, la motivation raconte une histoire longue de presque trente ans, du tout début des années 70 à 1998, quand le procès contre Dell’Utri lui-même et le boss mafieux Gaetano Cinà avait déjà commencé depuis plus d’un an. Pour le Tribunal "l’enquête débattue, soignée et méticuleuse, a permis d’acquérir des éléments incontestables de vérification des comportements (même si ce n’est pas le cas pour tous) imputés aux deux inculpés". Selon les juges, les éléments de preuve surgis de l’enquête débattue ont permis de faire toute la lumière sur la position assumée par Dell’Utri vis-à-vis de quelques personnages de Cosa Nostra, sur les contacts directs et personnels avec certains d’eux (Bontade, Teresi, outre Mangano et Cinà), sur le rôle joué dans l’activité de médiation constante, avec la coordination de Gaetano Cinà, entre cette association criminelle, "la plus dangereuse et la plus sanguinaire dans le paysage des organisations criminelles à l’œuvre dans le monde", et les milieux milanais des entreprises et de la finance et spécialement avec le groupe Fininvest".
Le collège s’arrête "sur la fonction de garantie exercée à l’égard de Silvio Berlusconi, qui craignait que ses familiers soient l’objet d’enlèvements, en oeuvrant pour l’embauche de Vittorio Mangano dans la villa d’Arcore de Berlusconi lui-même en tant que responsable (ou fermier ou intendant, si on veut) et pas simplement comme garçon d’écurie, bien que connaissant la qualité de délinquant de Mangano depuis l’époque de Palerme (et, même, exactement pour cela), obtenant l’aval satisfait de Stefano Bontade et Girolamo Teresi, qui étaient à l’époque deux des plus importants hommes d’honneur de Cosa Nostra à Palerme".
Sur les rapports ultérieurs de Dell’Utri avec Cosa Nostra, "facilités, dans certains cas", par l’ actif travail d’intermédiation de Cinà, des rapports qui se sont poursuivis environ trente ans pendant lesquels Dell’Utri "a continué la relation amicale aussi bien avec Cinà qu’avec Mangano, nommé entre temps à la tête de Porta Nuova, important quartier mafieux de Palerme, offrant à ce dernier une disponibilité pas purement fictive, le rencontrant à plusieurs reprises dans le temps, en permettant, ausssi grâce à Cinà, que Cosa Nostra perçoive d’importants bénéfices, fruits d’extorsions, de l’entreprise milanaise dirigée par Silvio Berlusconi".
Messages
1. > ITALIE : DELL’UTRI. 30 ans de médiation entre la mafia et FININVEST, 18 juillet 2005, 18:47
La comédie judiciaire italienne continue. Le jugement n’est pas exécutoire, car l’accusé ira encore en cour d’appel et, si nécessaire, en cassation - qui prononcera le verdict définitif. Et tout ça, ça se déroule sous le signe de la plus haute fantaisie.
Andreotti, lui, a été acquitté en première instance, condamné à QUARANTE ANS de prison par la Cour d’Appel, puis définitivement acquitté par la Cour de Cassation. Tout cela, sur la base d’un seul, unique et même dossier, à la virgule près, soumis à l’interprétation des juges.
Ce qui fait que pour l’instant, la condamnation de Dell’Utri reste hautement folklorique.
1. > ITALIE : DELL’UTRI. 30 ans de médiation entre la mafia et FININVEST, 19 juillet 2005, 18:18
Entretemps continue l’attaque de ceux de son bord,la gang berlusconienne,contre la magistrature.
Une contre reforme,visant à soumettre la magistrature à l’exécutif est en trai d’etre aprrouvée au Parlement.
Contre cette reforme qui efface la séparation des troi pouvoir,la magistrature italienne a fait 4 grèves.
Hier les sicaires berlusconiens,le Président de la Chambre Casini et le Président du Sènat Pera ont agressé la magistrature qui selon eux ne devrait pas s’exprimer sur les lois anticostitutionnelles approuvées par la droite.Ainsi faisant les deux,le Chat et le Renard ,visent directement le Président de la Rèpublique M:Ciampi qui est le chef de la magistrature.
Cette contrereforme de la magistrature qui met la meme sous sourveillance gouvernementale,sera soumise au vote de confiance.