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ITALIE-UNIPOL : du mal au bien

Publie le vendredi 17 février 2006 par Open-Publishing
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de VALENTINO PARLATO traduit de l’italien par karl&rosa

Si, comme je l’espère et comme je le pense, l’histoire Unipol-Bnl s’est soldée par l’intervention de Paribas, qui aurait acheté la Bnl et laissé à Unipol la branche assurances de la Bnl, on a envie de répéter le vieux dicton "tout est bien ce qui finit bien".

Mais tout n’était pas bien : la prise de contrôle de Bnl et les illusions sur la "finance rouge" n’étaient pas bien du tout et cela il manifesto l’avait écrit auparavant, encore avant, bien avant les écoutes téléphoniques et le pétrin qui s’en est suivi, qui a coûté et coûte quelque chose.

Notre méfiance de la finance rouge nous avait provoqué la critique (affectueuse) d’être un peu vieux jeu. Mais nous nous en réjouissons, nous avions raison. Heureusement il y a encore, et elle est vivace, une intelligence coopérative (le mouvement coopératif est encore fort grâce à la présence de camarades - je pense à Stefanini et à Galanti - qui se sentent de gauche et n’ont guère la tentation de devenir des capitalistes un peu plus intelligents que les vrais).

Ainsi, grâce à cette ancienne et toujours vivante culture coopérative, la transformation d’un désastre en un succès a été possible : Unipol, qui semblait condamnée à la fréquentation des salles des tribunaux, en est sortie renforcée dans son domaine, qui est celui des assurances.

La prise de contrôle téméraire et erronée de la Banca nazionale del lavoro s’est achevée par l’acquisition par Unipol de la branche assurances de la Bnl. L’activité bancaire a été acquise par Paribas, une autre banque : les banques avec les banques et pas de "finance rouge".

Dans ce parcours un rôle décisif, disons de guide alpin, c’est un de nos amis,pour qui nous avons la plus grande estime, le professeur Guido Rossi, qui l’a eue : en connaissant bien les "opacités" (mais ce n’est qu’un euphémisme) du capitalisme actuel, il a su indiquer la voie pour sortir du marécage et trouver l’entente avec Paribas (que les coopératives avaient repérée).

Reste l’iinterrogation sur l’entrée des Français dans le système bancaire italien. D’un côté, ce n’est pas une nouveauté dans l’histoire de notre pays. D’un autre, cela peut stimuler la concurrence dans le marché de l’argent, qui est un marché souvent trop marqué par des positions de pouvoir opaque. Cela peut être un réveil, espérons-le. Mais l’entrée de Paribas pose le problème de l’unité européenne qui semble devenue le phénix ("qu’il existe chacun le dit, où il se trouve personne ne le sait").

La phase que nous sommes en train de traverser est une phase marquée par l’affaiblissement des états nationaux et par l’inexistence d’un état européen et la confusion que cela provoque n’est pas petite.

L’entrée de Paribas, qui n’est pas un banque de seconde zone, devrait réveiller de leur sommeil les banques italiennes et la Banque d’Italie aussi, qui, même si elle souffre à cause de l’affaiblissement et de la détérioration de l’état national, devrait passer du rôle tout à fait respectable de conservation et de garantie à celui de promotion et d’innovation. Être la banque centrale vitale de cette difficile saison.

http://www.ilmanifesto.it/Quotidian...

Messages

  • BNP ne sauvera pas l’Italie de certaines obscurités financières et elle avait des pensées prédatrices depuis un moment en Europe.

    La concentration des domaines bancaires et de l’assurance continue en Europe. A la clé des vagues de licenciements dues à l’informatisation des systèmes bancaires et à la rationalisation de reseaux bancaires en doublons....

    Par contre je note que certaines coopératives semblent, d’après l’article, tenir la barre de pratiques plus démocratiques et en même temps d’une puissance de feu financière appréciable.

    Copas