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Il faudra plus qu’un retrait pour avoir la paix !

Publie le samedi 15 avril 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Voici le texte d’un tract actuellement diffusé sur Dijon, autour du
mouvement anti-CPE/CNE/LEC et au delà. Il est également disponible en PDF
à l’adresse suivante : http://brassicanigra.org/infos/CPE-...

Dès dimanche, les médias inventaient la fin du « mouvement », avant même
que le gouvernement ne tente maladroitement de l’enterrer lundi matin,
mais après, pourtant, que les étudiant·e·s, lycéen·ne·s et autres engagé·e·s rassemblé·e·s au sein de la coordination nationale aient affirmé qu’ils & elles continueraient la lutte. Et de fait, elle continue, quoi qu’en pensent ceux qui parlent à notre place depuis le début.

Nous continuons, parce que le CPE n’est qu’un détail, quelques lignes dans
une "Loi sur l’Égalité des Chances" (LEC) que depuis le début, nous combattons ; parce que la LEC, comme réponse gouvernementale aux émeutes d’automne 2005, est une attaque supplémentaire contre les jeunes précaires qui, en novembre dernier, exprimaient leur colère ; parce que la LEC, c’est, notamment : l’apprentissage dès 14 ans, la suppression des allocations familiales en cas d’absence trop régulière aux cours, et le travail de nuit dès 15 ans ; parce que si le CPE est retiré, il en existe déjà copie : le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) permet lui aussi aux patrons, pendant deux ans, de licencier sans justification. Charmant !

Nous continuons, parce que le mouvement s’offre aujourd’hui d’autres perspectives que le seul refus du CPE, de la LEC, du CNE ; celui-ci s’est radicalisé, comme certains commentateurs l’ont eux-mêmes remarqué. Il se
radicalise en action, les blocages économiques, actions coup de poing, occupations... prenant le pas sur les manifestations, qui, souvent trop
tranquilles, ne causent au pouvoir aucun soucis digne de ce nom. Il se
radicalise, enfin, sur le fond : critiquer le CPE, la LEC et le CNE n’a de
sens, finalement, que si nous refusons le système qui les génère, sans
quoi ils reviendront, sous un autre nom !

Nous continuons, parce qu’il est devenu impensable, après deux mois
d’intensité, de retourner à nos petites vies séparées, cadencées par
l’institution. Ce qui s’est créé & tissé entre nous en ces moments
d’occupation, au fil des manifestations, des actions, des temps de
confrontation, nous ouvre d’autres perspectives que celles d’obéir quand
quiconque siffle la fin de la récréation. Nous sommes beaucoup à avoir
palpé la réalité de l’autogestion, donné de la consistance à nos envies,
trouvé ou retrouvé une force individuelle à travers cette émulation
collective, senti que nos utopies étaient plus réalistes que la
perspective d’une continuation de ce monde triste.

Nous continuons, parce que le recul partiel du gouvernement ne saurait
être interprété comme une victoire, tout au plus un aveu tardif de son
incapacité à contrôler la situation ; parce qu’en cédant sur un point, le
gouvernement ignore sciemment le reste de nos revendications, espérant
noyer le poisson, et recouvrer sa crédibilité. Mais pour nous, il est trop
tard, et si l’État a montré son vrai visage, en nous méprisant
ouvertement, en nous réprimant violemment, nous n’allons certainement pas
l’aider à se rhabiller !

Nous continuons, parce que ce serait nier ce pour quoi nous nous sommes
mobilisés que d’accepter les miettes avec lesquelles le gouvernement
entend nous acheter ; parce qu’il serait suicidaire d’accorder notre
confiance aux dirigeant·e·s, et qu’il s’agit de maintenir la pression face
à leurs promesses embarrassées ; parce que le rapport de force ainsi créé
peut être le début d’autre chose ; parce que nous sommes, une fois n’est
pas coutume, en position de force, et que l’instant est trop beau pour le
gâcher.

Alors oui, nous continuons, et continuerons à manifester, à agir
ensemble, à bloquer les intérêts de l’État & autres fabricants de
précarité, contre le CPE, la LEC, le CNE, le CDE (Contrat Dernière
Embauche) et leur monde, pour l’amnistie de tou·te·s les interpellé·e·s !

Dijon, le 11 avril 2006
Des étudiant·e·s, précaires, et autres révolté·e·s

Messages

  • Qui a eu cette idée folle

    un jour d’inventer l’école

    c’est ce sacré Charlemagne....

    Ce qu’en pensent nos gouvernants :

    " Charlemagne...Ah c’ui-là, si on l’tenait...! Qu’est-ce qu’on serait tranquiles aujourd’hui si cet archéo-babacool avait fumé sa barbe fleurie au lieu de donner au peuple le moyen de comprendre les tenants et aboutissants de nos magouilles ! Inventer l’école ! Joli résultat ! V’là qu’ils pensent les lettrés, v’là qu’ils comprennent qu’on est là pour s’occuper exclusivement de nos rentes de situations quasi-héréditaires, et pas du tout pour s’occuper de leurs problèmes à eux. Ah on est mal ...! Bon, faisons semblant de négocier, ne faisons plus de vagues jusqu’à l’année prochaine, staraquisons au maximum les programmes télé, recyclons les recettes genre fracture sociale, foutons le feu aux banlieues pour jouer ensuite le tout sécuritaire.......Une autre idée ?

     Euh... Peut-être qu’on pourrait inventer un syndicat bien à nous, les étudiants, eux, ça les a bien aidés...

     Mmmm...! Bon, y’a bien le MEDEF... Non, ça marchera pas, c’est nous qui travaillons pour lui...

     Vite, une autre idée !

     .............."

    Alors oui, chers révoltés, vous avez tout compris. Les rentiers de la politique ont insulté votre intelligence. Ils vous, ils nous ont pris pour des moutons, une fois de plus, une fois de trop !

    Vous n’êtes pas seuls. Partout en Europe le front du refus s’élargit contre ce système économique présenté comme horizon indépassable.

    Le temps des escrocs de la pensée unique se termine.

    Bien à vous tous

    Flash 12