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Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris
Publie le jeudi 19 août 2004 par Open-Publishing9 commentaires
Le 24 août 1944, les anarchistes espagnols participent à la libération de Paris. Après avoir été internés en 1939 dans les camps de concentration français, puis utilisés comme main-d’oeuvre à bon marché, un certain nombre d’anarchistes espagnols intègrent la résistance anti-nazi en France et en Afrique. Avec leur expérience acquise durant la révolution espagnole, ils participent à des actions de guérilla au sein des maquis puis libèrent de nombreuses villes de l’occupant allemand et de la milice de Pétain.
Certaines unités comme "La nueve" (9ème compagnie de marche du Tchad, entièrement composée d’anarcho-syndicalistes espagnols), après avoir rejoint les "Forces Françaises Libres" participent à la libération de Paris.
A 20h 41, Les premiers half-tracks de la 2e Division Blindée de Leclerc (commandés par le capitaine Raymond Dronne) entrent dans la capitale insurgée, par la porte d’Italie.
Ils sont conduits par les anarchistes espagnols de la "nueve", et portent les noms des batailles livrées en Espagne contre le franquisme (Guadalajara, Teruel, Brunete, Belchite, Ebro, Madrid, etc). A 21h 22, c’est le blindé "Guadalajara" qui le premier se présente devant l’Hôtel-de-Ville. Les Espagnols y sont accueillis en libérateurs.
"Nous avons été les premiers à entrer dans Paris. Le premier canon installé place de l’Hôtel de Ville, c’est moi qui en étais responsable, nous l’avions appelé "El Abuelo" (Le Grand-Père)." (témoignage de Jésus Abenza).
Le 25 août, ils prennent part aux combats, notamment place de la République.
Après avoir défilés triomphalement sur les Champs-Elysées le 26 août devant le Général De Gaulle, ils poursuivront leurs progressions en Lorraine et en Alsace, libérant Strasbourg le 23 septembre. Ils prendront part également aux derniers combats en Allemagne notamment au QG d’Hitler à Berchtesgaden (Alpes bavaroises) où ce sont également les Espagnols qui entreront les premiers.
L’espoir de retourner en Espagne poursuivre la besogne restera vain, et De Gaulle ira jusqu’à interdire la presse antifranquiste dans les années soixante et à emprisonner des militants anarcho-syndicalistes espagnols.
Le 24 août 1944,
les anarchistes et les anti-fascistes espagnols libèrent Paris !
Louis Stein
Extrait de son livre : Par -delà l’Exil et la mort. Les républicains espagnols en France.
Si les guérilleros espagnols ne sont pas aussi nombreux dans le Nord que dans le Sud, leur présence se fera clairement sentir lors des combats de la Libération qui commencent en juin 1944. Cependant, sur ce théâtre des opérations, ils sont rejoints par leurs frères qui se battent sous l’uniforme français : ceux qui s’étaient engagés dans la Légion étrangère ou qui s’étaient enfuis en Angleterre après la défaite française, en 1940. Après avoir lutté contre l’Afrika Korps du général Erwin Rommel, ils se sont préparés à envahir la France. En été 1944, ils retourneront dans ce pays, aideront à le libérer, puis pénétreront en Allemagne. même.
En été 1943, seize mille soldats, dont vingt pour cent d’Espagnols, sont regroupés en Afrique pour former la 2è division blindée (2èDB) française commandée par le général Philippe Leclerc. Ils viennent d’un peu partout, mais tous se sont déjà battus en Afrique. Équipée par les Américains, la division dispose d’un armement ultra-moderne. Vers la même époque, le général Brosset prend la tête de la 1ère division blindée et le général Jean de Lattre de Tassigny est nommé commandant de l’armée B. Ces unités vont devenir les symboles visibles de la résurgence de la vitalité militaire française et les instruments grâce auxquels la France pourra participer de nouveau à la lutte contre Hitler.
Des Espagnols sont disséminés dans toute la 2eDB, mais ils prédominent surtout dans le régiment d’infanterie du Tchad et dans la 9e compagnie de chars du 3e bataillon. Putz, un vétéran français des Brigades internationales commande le 3e bataillon et Raymond Dronne, la 9e compagnie. Pour les officiers français, apparemment, cette dernière affectation "n’était pas de la tarte" : avant la sélection de Dronne, plusieurs d’entre eux l’avaient refusée. "A vrai dire, écrit celui-ci, la compagnie inspirait de la méfiance à tout le monde et personne ne voulait en prendre le commandement." Si le capitaine Dronne est finalement choisi, c’est parce qu’il parle couramment l’espagnol, a passé beaucoup de temps en Espagne avant la guerre et, facteur peut-être plus important encore, est entré dans la Résistance dès le début. La plupart des Espagnols sont anarchistes, un certain nombre d’entre eux, socialistes et modérés. Quand la 9è compagnie débarque en Normandie au début du mois d’août 1944, elle compte cent quarante-quatre Espagnols. Seuls seize d’entre eux survivront à la traversée de la France, puis à celle de l’Allemagne.
Dronne trouve les Espagnols "à la fois difficiles et faciles à commander". Ils restent sur leurs gardes jusqu’à ce que leur officier ait fait ses preuves, mais, une fois qu’ils accordent leur confiance, celle-ci est "totale et complète". Ils veulent absolument connaître les raisons des tâches qu’on leur demande d’accomplir, mais, quand on les leur a expliquées et qu’ils les approuvent, ils les exécutent avec une résolution inébranlable. "Ils n’avaient pas l’esprit militaire, écrit Dronne. Ils étaient presque tous antimilitaristes, mais c’étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S’ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c’était parce que c’était la cause de la liberté. Oui, en vérité, c’étaient des champions de la liberté."
Le 4 avril 1944, la 2èDB embarque à Casablanca pour l’Angleterre. Bien qu’elle n’ait pas été spécialement désignée pour envahir la Normandie, elle débarque en France du 31 juillet au 4 août. Presque aussitôt, elle engage le combat. Le 7 août, elle déplore son premier blessé : Andrés Garcia, touché par un éclat de bombe. La 2èDB, qui est rattachée au corps d’armée commandé par le général américain Gerow, commence à monter sur Paris, le général de Gaulle ayant reçu du général Omar Bradley l’assurance qu’on laisserait à la division l’honneur d’entrer la première dans la capitale. Mais les Américains tardent à donner le feu vert aux Français. Leur stratégie préconise des mouvements enveloppants par le nord et le sud de Paris. Menacés d’encerclement, les Allemands seraient alors forcés d’évacuer la ville sans combat. Pour le général Dwight D. Eisenhower, la prise de la capitale était prévue pour les premiers jours de septembre. Impatient, Leclerc ne cesse de demander qu’on lui permette de foncer. Le 21 août, alors qu’il se trouve devant Argentan, il est informé que la Résistance, qui s’est soulevée à Paris le 18 août, livre de violents combats dans toute la ville. De sa propre initiative, il envoie sur Paris un fort détachement de reconnaissance, mais ce mouvement est stoppé par le général Gerow. Le 23 août, la 2èDB atteint Rambouillet, à 200 kilomètres de la côte normande et à 50 kilomètres seulement des portes de Paris. Selon Dronne, le 24 août, à 19 heures 30, le général Leclerc vient lui demander pourquoi son unité s’est arrêtée. Quand Dronne lui explique que le général Gerow veut qu’il garde sa place dans la ligne, Leclerc répond : "On n’est pas obligé d’obéir à des ordres stupides." Il prend Dronne par le bras et pointe sa canne en direction de la capitale : "Filez directement à Paris et entrez-y ", ordonne-t-il. Si j’ai bien compris, réplique le capitaine, je dois éviter toute distraction, n’accorder aucune attention à ce que je pourrais rencontrer en chemin. Leclerc acquiesce. Passez par n’importe quel moyen, ajoute-t-il. Il faut absolument entrer dans Paris. Dronne a raison de supposer que le but de cette manœuvre est plus psychologique que militaire. Elle est destinée à remonter le moral de la Résistance dans la ville. Il fallait que la population voie la seule armée française dans la région et sache qu’ils étaient les premiers Alliés à pénétrer dans la capitale.
De Gaulle et Leclerc passe La Nueve en revue.
Comme avant-garde, Dronne choisit les sections de half tracks espagnols commandées par le lieutenant Ellas et le sergent Campos. Son adjoint, le lieutenant Amado Granell, dit que l’unité était composée de 22 chars et de 120 hommes, A 20 heures 20, elle entre dans Paris par la Porte d’Italie où le capitaine Dronne se place lui-même à la tête de la colonne. Ensuite, celle-ci avance rapidement dans les rues et arrive à 21 heures 33 à l’Hôtel-de-Ville. Les premiers chars qui atteignent la place sont conduits par des Espagnols. Selon Granell, ils s’appellent Guadalajara, Teruel, Madrid et Ebro. Dronne est reçu par Georges Bidault, président du Comité national de la Résistance, Daniel Mayer, Joseph Laniel, Georges Marrane et Léo Hamon, membres du Comité. Dans leurs récits de la libération de Paris, Robert Aron et Adrien Dansette assurent tous deux que ce sont des chars français qui ont atteint l’Hôtel-de-Ville les premiers. Aron cite un tank nommé Romilly, Dansette en ajoute deux autres : Montmirail et Champaubert. Écrivant en 1947, Dansette n’accorde aucun crédit aux nombreux rapports concernant des soldats espagnols qui se meuvent avec l’avant-garde dans les rues de Paris. Il affirme qu’en réalité, ces hommes sont des Marocains. Dans une note de bas de page, il ajoute, non sans malice : Nous tenons ici un parfait exemple de la façon dont naissent les fausses nouvelles. Le capitaine Dronne, cependant, est catégorique : "Des half-tracks portant des noms espagnols et conduits par des Espagnols de la 9è compagnie furent les premiers à entrer dans Paris et à atteindre l’Hôtel-de-Ville", affirme-t-il. A un certain moment, après que les véhicules de tête ont occupé des positions défensives sur la place, Dronne pénètre dans le bâtiment pour converser avec les chefs de la Résistance. Une foule immense envahit la place, grimpe sur les chars et félicite les tankistes. Soudain, un tireur isolé envoie une balle à l’intérieur de l’Hôtel-de- Ville. Quand il sort, Dronne remarque que l’équipage de l’Ebro, délivré de ses admirateurs, qui ont fui au premier coup de feu, a déjà pris position contre une attaque éventuelle des Allemands. Les résistants F.F.I. qui vont et viennent dans l’ombre, note-t-il plus loin, rendent les Espagnols nerveux et vigilants : leur longue expérience des combats de rue leur fait craindre une attaque surprise. Léo Hamon, qui s’est précipité dehors pour saluer l’arrivée des chars, s’entretient avec leurs équipages. " Ils ne parlaient pas très bien le français, rapporte-t-il. C’étaient des républicains espagnols engagés dans la division Leclerc. " Décrivant le détachement d’avant-garde qui stationne sur la place, le lieutenant Granell relève que les chars portent des noms espagnols inscrits sur leurs flancs. Le sergent-chef Jesus Abenza écrit qu’avant d’entrer dans Paris, le général Leclerc avait dit aux Espagnols qu’il les voulait à la tête de la colonne, que c’étaient eux qui conduiraient l’armée de libération. Abenza se rappelle également que pendant le trajet de la porte d’Italie à l’Hôtel-deVille, la foule les avait accueillis aux cris de " Vive la France ! " Quand on leur dit que les tankistes sont espagnols, ils crient "Vive les Espagnols !" Plusieurs chars arborent un fanion de l’Espagne républicaine et, lorsqu’ils atteignent la place, Abenza met en place le premier canon nommé El Abuelo "Le grand-père".
L’insurrection de Paris a déjà commencé le 18 août ; l’arrivée de l’avant-garde de la 2è division blindée, suivie, le lendemain du gros de la division et de la 4è division américaine, alimente la bataille de Paris. Plus de 4 000 Espagnols participent au soulèvement et jouent un rôle important dans les combats qui ont lieu place de l’Opéra, place de la Concorde, place de la République, à l’École Militaire et dans d’autres quartiers de Paris. Très souvent, ils se joignent à la 2e division blindée et participent à l’assaut de nids de résistance allemands au Luxembourg et aux Invalides. Dans le quartier de l’Étoile, un guérillero nommé Pacheco fait prisonniers douze Allemands à l’hôtel Majestic. Plus tard, il s’empare d’un certain nombre d’armes aux Invalides et les distribue aux résistants. José Baron, chef des guérilleros espagnols sur la rive droite de la Seine, meurt dans la bataille qui se déroule place de la Concorde. Un autre partisan espagnol, Trigomas, tue six défenseurs au Sénat et s’empare de leurs armes. Charles Tillon note que les guérilleros se battent dans toute la ville. Un groupe d’Espagnols dirigé par un ancien instituteur, Julio Hernandez, occupe l’ambassade espagnole et remplace le drapeau nationaliste par un drapeau républicain.
Ces opérations se déroulent dans le cadre du mouvement continu de la Résistance dans le Nord, mouvement qui s’était accéléré avec les débarquements alliés. Entre le 11 avril et le 30 septembre 1943, La Défense de la France dénombre presque 500 actions distinctes de résistance. 278 d’entre elles sont dirigées contre le système ferroviaire. D’autres missions comprennent la destruction d’écluses, de réseaux téléphoniques, de dépôts de munitions et d’usines. Ce journal clandestin rapporte que 950 allemands ont été tués, 1 890 blessés. Plus de 220 collaborateurs français sont tués ou blessés. En Normandie et en Bretagne, les Espagnols qui avaient travaillé pour l’organisation Todt ont formé de nombreux groupes de résistance (*) . En Bretagne et dans d’autres régions, les guérilleros font sauter cinq transformateurs, une gare et un centre de triage et une partie d’un terrain d’aviation à Saint-Jacques-de la Lande (Ille-et-Vilaine). Pedro Flores tue un officier allemand, revêt son uniforme et entre dans un cinéma exclusivement réservé aux Allemands. Il y a fait éclater une bombe, blessant un grand nombre de spectateurs. Le 8 juin 1944, il est arrêté, torturé et tué par la Gestapo. A Saint-Malo, en Bretagne, les ouvriers espagnols de Todt détruisent le réseau électrique de leur zone de travail. En novembre 1943, le groupe de Saint-Malo est décimé par la Gestapo, mais l’unité est réorganisée par un groupe de travailleurs espagnols évadés de l’organisation Todt dans l’île de Jersey.
in "Par-delà l’exil et la mort." Louis Stein (1981)
"L’éphéméride anarchiste" :
http://perso.club-internet.fr/ytak
"Increvables anarchistes" :
Messages
1. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 24 août 2004, 22:47
Bonsoir,
C’est très bien de parler du rôle des Espagnols dans la libération de la France et de leur place dans la 2e DB, mais quand même, il faudrait le faire avec précision, parce que les erreurs nombreuses dans ce texte lui enlève une bonne part de sa crédibilité. Ces précision sont disponibles dans tous les livres parlant de la 2e DB et de la France Libre où le rôle des Espagnols n’est en rien caché.
*** Certaines unités comme "La nueve" (9ème compagnie de marche du Tchad, entièrement composée syndicalistes espagnols), après avoir rejoint les "Forces Françaises Libres" participent à la libération de Paris. ***
Et d’une, les Forces Françaises Libres n’existent plus à partir de juillet 1943. elle sont fusionnées avec l’Armée d’Afrique qui obéissait à Pétain, puis à Darlan, puis à Giraud. L’armée qui résulte de cette fusion ne s’appelle pas Forces Française Libres, mais Armée Française ou Armée de la Libération.
Et de deux, je lis plus bas ***La plupart des Espagnols sont anarchistes, un certain nombre d’entre eux, socialistes et modérés.*** donc ils ne sont pas tous "anarcho-syndicalistes espagnols"
*** En été 1943, seize mille soldats, dont vingt pour cent d’Espagnols, sont regroupés en Afrique pour former la 2è division blindée (2èDB) française commandée par le général Philippe Leclerc.***
Je ne sais pas d’ou provient ce "20% d’Espagnols" mais s’il était vrai, je me demande pourquoi les espagnols seraient seulement connus pour avoir formé une compagnie d’une centaine d’hommes. ou sont donc les 3 100 autres ? Je suppose que la confusion provient du fait que les Espagnols sont dans le Régiment de Marche du Tchad qui est un régiment dont l’effectif important correspond à 20% du total de l’effectif de la 2e DB. Mais dans ce RMT, les espagnols ne sont qu’une centaine. Et dans les autres régiments, je n’ai jamais rien lu sur d’éventuels espagnols ... ce qui n’exclue pas qu’il y en ait quelques uns, ... mais pas des milliers
*** Vers la même époque, le général Brosset prend la tête de la 1ère division blindée ***
Là le général du Vigier a dû se retourner dans sa tombe et le général Brosset aussi. Brosset commande la 1ere Division Française Libre, appelée officiellement 1ere DMI puisque les FFL n’existent plus. C’est une division d’infanterie dont les éléments fondateurs étaient devant Dakar avec de Gaulle, puis ont conquis le Gabon, ont combattu en Erythrée, puis ont libéré la Syrie des dérives Pétainiste en faisant couler un sang "Franco-Français". Ils sont surtout célèbres pour Bir Hakeim mais étaient aussi à El Alamein.
Et parmi ces Français Libres (des vrais ceux là), il y avaient ... des Espagnols au sein de la 13e Demie Brigade de Légion Etrangère !
Donc, si vous voulez rendre hommage aux Espagnols qui ont fait le plus de chose pour la liberté au cours de cette guerre, intéressez vous à la 1er DFL et ne la confondez pas avec d’anciens Pétainistes de la 1ere DB.
http://www.francaislibres.net/pages/sujet.php?id=francelibre&su=95
*** ils prédominent surtout dans le régiment d’infanterie du Tchad et dans la 9e compagnie de chars du 3e bataillon.***
De l’art de multiplier une seule unité en lui donnant plusieurs noms ! Rectification : ils prédominent dans la 9e Compagnie d’infanterie (portée sur half-track) du 3e Bataillon du Régiment de Marche du Tchad.
Oubliez le mot "char" et remplacez le par half-track dans presque tout ce texte. D’ailleurs la photo présentée dans cet article est explicite ainsi que son commentaire "De Gaulle et Leclerc passe La Nueve en revue." C’est donc bien la Nueve et l’on voit de splendides half-tracks qui sont une sorte de camion dont la partie arrière est montée sur chenille et qui sont légèrement blindés sur la périphérie. (mais pas sur le dessus pour le malheur d’une petite dizaine d’espagnols de la Nueve qui sont morts tous ensembles après avoir reçu un obus de mortier pas loin des Vosges)
*** De sa propre initiative, il envoie sur Paris un fort détachement de reconnaissance, mais ce mouvement est stoppé par le général Gerow.***
Ce détachement est commandé par Jacques de Guillebon, il se compose de chars et d’automitrailleuses des spahis et de deux sections d’infanterie du RMT, mais il n’a rien à voir avec le Neuve de Dronne.
*** Selon Dronne, le 24 août, à 19 heures 30, le général Leclerc vient lui demander pourquoi son unité s’est arrêtée. Quand Dronne lui explique que le général Gerow veut qu’il garde sa place dans la ligne, Leclerc répond : "On n’est pas obligé d’obéir à des ordres stupides." ***
Dronne est arrêté par des canons antichars à une dizaine de km de Paris, comme toute le groupement tactique dont il fait partie et qui est commandé par le colonel Billotte. C’est Billotte qui a donné l’ordre à Dronne de se rabattre sur l’axe principal. Laissons Gerrow à ses hautes responsabilités et ne lui mettons pas sur le dos les ordres donnés à cette humble compagnie.
*** Comme avant-garde, Dronne choisit les sections de half tracks espagnols commandées par le lieutenant Ellas et le sergent Campos. Son adjoint, le lieutenant Amado Granell, dit que l’unité était composée de 22 chars et de 120 hommes ***
Nous revoilà dans le mélange chars / half-tracks. Nous pouvons supposer qu’Amado Granell disposait d’un vocabulaire franco-anglais limité et que char voulait dire "voiture", "camion" ou "tank" suivant les circonstances § ;c). Par contre il y avait bien trois chars "Sherman" de la 2e Cie du 501e Régiment de Chars de Combat qui ont fait partie du détachement Dronne et ils s’appellaient bien Montmirail, Romilly et Champaubert. Et n’oublions pas qu’il y avait également une section du 13e Bataillon du Génie.
Amicalement
Jacques Ghémard
1. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 24 août 2004, 22:54
ca c’est du commentaire !
merci pour ces rectifications et précisions !
FD
2. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 25 août 2004, 02:08
Voir cet article : http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=9068 ciao bellaciao
3. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 25 août 2004, 11:36
Vous vous demandez, ou ils sont les autres espagnols : p ex : en 1939, s’engagent 3.600 republicains espagnols a la legion etrangere : 21,22,23 RMLE, puis a la 13ème DBLE (LA "MUCHOBRIGADA" ça vous dis rien ?)
Dans aucun cas je ne veux pas sousestimer la lutte du peuple français, mais aussi je voudrais la reconnaissence des autres.
Un espagnol, ayant servi 15 ans a la Légion Etrangère(dont 4 a la "muchobrigada")
4. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 26 août 2004, 00:21
Parfaitement, il y a des Espagnols dans la Légion Etrangère et il y en a qui continuent le combat dans les années 1941-42, ce sont ceux de la 13e DBLE : Erythrée, Syrie, Bir Hakeim, El Alamein. Ils sont probablement quelques centaines.
Mais il est faux de dire que 20% de la 2eDB est composé d’Espagnols.
Il est parfaitement normal que les Français aient de la reconnaissance pour les Espagnols qui ont combatu pour notre liberté mais pour des faits réel, pas pour des sardines qui bouchent le port de Marseille sans voir les baleines qui passent au large, oubliées de tous.
Merci donc aux Espagnols de la 13e DBLE et à ceux de la Nueve et aussi à tous ceux dont je n’ai pas entendu parlé mais qui livraient le même combat.
Amicalement
Jacques Ghémard
5. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 29 août 2004, 17:08
Il y a aussi ceux de Narvik en Norvège au printemps 1940...
6. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 1er septembre 2004, 12:46
Très intéressant ces témoignages mais pouvez-vous donner quelques précisions à propos de ces espagnols qui ont rejoint notamment la Légion étrangère. Y avait-il des anarchistes et anarcho-syndicalistes parmi eux. Connaissez vous des témoignages ? Comment concevaient-ils leur antimilitarisme et leur engagement dans la Légion. Certains ont-ils poursuivi une carrière militaire jusqu’en Indochine ?
Claude
7. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 1er septembre 2004, 18:31
Sont les mêmes.
Salut
8. > Il y a 60 ans des anarchistes espagnols libèrent Paris, 1er septembre 2004, 18:51
Je pourrai vous dire deux ou trois choses, mais pour avoir des meilleures renseignements :
"L’epopèe de la 13ème DBLE, 1940-1945" de Paul-André Comor
"L’Histoire de la Légion Etrangère de 1931 a nos jours" de Pierre Montagnon
"La 13éme DBLE" de Tibor Szecsko
o bien : http://www.legionetrangere.fr/
Amicalment : un ancien légionnaire.