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Immigration clandestine : un nouveau drame alors que l’Italie est placée sous "état d’urgence" national

Publie le lundi 28 juillet 2008 par Open-Publishing
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Un canot pneumatique transportant 75 immigrés clandestins a été secouru samedi 26 juillet par les gardes-côtes italiens dans le canal de Sicile, au sud de l’île de Lampedusa. À son bord, un homme d’origine nigériane d’une trentaine d’années a raconté à l’agence Ansa la disparition de ses deux enfants. Les corps du garçon de 2 ans et de la fille de 4 ans, morts à bord des suites, respectivement, de vomissements et de déshydratation, avaient été jetés à l’eau au cours du périple, entamé en début de semaine, des côtés libyennes aux rivages italiens.

Ce nouveau drame secoue un peu davantage l’Italie, déjà en proie à un intense débat concernant l’immigration clandestine. Vendredi, le gouvernement de Silvio Berlusconi décidait d’étendre l’état d’urgence afin de faire face à "l’afflux persistant et exceptionnel de citoyens extracommunautaires". Le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, a justifié cette décision par la nécessité de "renforcer l’assistance aux clandestins et de les accueillir dans toutes les régions dans des bâtiments en dur".

"UNE DÉCISION ABOMINABLE"

Cette déclaration n’a pas calmé l’opposition, qui s’est dite scandalisée par de telles mesures. Rosy Bindi, vice-président de la chambre des députés, a dénoncé "un climat d’Etat policier". Mgr Agostino Marchetto, un représentant du Vatican, a lui estimé que, même en situation d’urgence, "les droits de l’homme doivent être respectés". "C’est une décision abominable", a tempêté Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés. "Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens", a-t-il ajouté.

Le gouvernement italien a également brandi les derniers chiffres pour faire comprendre sa décision : 10 611 clandestins ont été interpellés au cours des six premiers mois de 2008 en Italie, contre 5 378 de janvier à juin 2007.

L’état d’urgence doit permettre, toujours selon le gouvernement, d’accélérer la construction de nouveaux centres d’accueil et de rétention d’immigrants clandestins. Les dirigeants italiens veulent notamment doubler de dix à vingt le nombre de "centres d’identification et d’expulsion" (CEI), les structures réparties sur tout le territoire qui prennent le relais des centres d’accueil et de secours. Augmenter la capacité d’accueil pourrait rapidement s’avérer indispensable, car le temps maximum de rétention des clandestins pourra désormais être prolongé de deux à 18 mois.

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