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Incendie à Paris : rassemblement ce dimanche 28 août à 17H00 sur les lieux du sinistre

Publie le dimanche 28 août 2005 par Open-Publishing

Rassemblement ce dimanche 28 août à 17H00 sur les lieux du sinistre.
à l’angle de la rue Edmond Flamand et du boulevard Vincent Auriol (XIIIe arr.)

dimanche 28 aout 2005 Incendie à Paris : "République, nous ne vous demandons qu’un toit, oui qu’un toit".

Le gardien de l’immeuble du XIIIè arrondissement où un incendie a fait 17 morts vendredi a déclaré dimanche que les rescapés resteraient dans le gymnase Kellermann, près de la Porte d’Italie, jusqu’à l’obtention d’un logement définitif pour tous.

"Nous resterons au gymnase jusqu’à ce que tous soient relogés", a déclaré Omar Cissé qui, depuis l’incendie, tient le rôle de porte-parole des rescapés. "On se méfie des hôtels et des foyers. Pour nous, c’est un jeu de cache-cache", a ajouté M. Cissé même s’il assure avoir confiance dans les autorités.

"La valeur d’un homme, c’est sa parole. Le maire a dit qu’il nous relogerait, nous le croyons". Dans un communiqué, le maire de Paris Bertrand Delanoë a plaidé samedi en faveur d’"une solution exceptionnelle de relogement durable" et pour des "propositions concrètes dans les tout prochains jours". Interrogé sur le déroulement de la semaine à venir, M. Cissé a affirmé que la mairie de Paris organiserait des navettes pour conduire les enfants à l’école le 2 septembre pour la rentrée.

"Cela veut dire que nous sommes prêts à rester toute la semaine et que la mairie l’a bien compris". Plusieurs organisations (Mrap, CNL, DAL, CGT, Droit devant !!, CAL) ont appelé à un rassemblement dimanche à 17H00 sur les lieux du sinistre.

L’enquête pour déterminer les causes de l’incendie se concentre sur la cage d’escalier d’où le feu est parti, mais où "aucune trace d’hydrocarbures" n’a été relevée, a indiqué samedi une source policière. Dans ce bâtiment vétuste du début du XXe siècle, à l’angle de la rue Edmond Flamand et du boulevard Vincent Auriol (XIIIe arr.), vivaient environ 130 personnes originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire et de Gambie, dont une centaine d’enfants.

Dès la fin de l’incendie, dans la nuit de jeudi à vendredi, les laboratoires spécialisés de la police judiciaire avaient commencé à effectuer toute sortes de prélèvements dans les pièces calcinées. Les recherches se centraient sur la cage d’escalier d’où le feu est parti, dans un bâtiment où il y avait beaucoup d’allers et venues, selon une source policière. Samedi, une source policière a simplement affirmé : "il n’y a aucune trace d’hydrocarbures".

Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, avait indiqué vendredi à la presse :
"Le foyer initial de l’incendie se trouve au rez-de-chaussée sous la cage d’escalier", "un vasistas ouvert au dernier étage a créé un appel d’air qui a fait de la cage d’escalier une véritable cheminée". "Nous ne privilégions en l’état aucune hypothèse même si aucune cause n’apparaît logique dans le départ de l’incendie à cet endroit-là", avait ajouté le magistrat, avant de préciser : "L’endroit où le feu a pris est dépourvu de tout câblage électrique, ce qui exclut une prise de feu due à un court-circuit".

Dans l’attente des divers résultats d’analyse, la brigade criminelle a continué ses auditions des survivants et des voisins de l’immeuble. Le difficile processus d’identification des victimes s’est également poursuivi samedi après-midi. Sept corps devaient être présentés à des proches pour qu’ils les reconnaissent. Habitant au quatrième étage, ces sept victimes sont décédées des suites de l’inhalation des fumées, mais leurs corps ont été relativement épargnés par les flammes.

Dans ce violent incendie survenu peu après minuit, une femme africaine a perdu quatre de ses six enfants. Une femme enceinte est morte, il y a un bébé parmi les 14 enfants morts. Six personnes, sur une trentaine de blessés, restaient hospitalisées samedi, dont un adulte et un enfant dont l’état avait été qualifié vendredi de "sérieux".

Samedi après-midi, dans un silence total, des rescapés ont manifesté avec des proches et des soutiens, depuis l’immeuble incendié jusqu’à la place d’Italie. La cinquantaine de manifestants, pour la plupart d’origine africaine, a cheminé sans pleurs ni cris ni slogans. Sur des cartons brandis, on pouvait lire : "24 morts de l’hôtel Paris-Opéra, 17 morts du bd Vincent Auriol : assez, plus jamais ça" ou "République, nous ne vous demandons qu’un toit, oui qu’un toit".