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Internationalistes et fiers de l’être !

Publie le jeudi 5 novembre 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

mercredi 4 novembre 2009

Dans le contexte de crise économique et politique actuelle, Sarkozy, relayé par son fidèle «  caniche  » Besson joue la carte du nationalisme et du racisme : «  Il faut réaffirmer les valeurs de l’identité nationale et la fierté d’être français  ».

Le bilan du gouvernement est catastrophique  : 700 000 chômeurs de plus en un an, un gel généralisé des salaires, une précarité grandissante, on est loin du «  travailler plus pour gagner plus  », sans parler des scandales à répétition… À cinq mois des élections régionales, cette offensive politique vise à ressouder l’électorat qui pourrait s’emparer du vote FN pour protester de la pire des manières contre la politique actuelle.

Besson avoue ouvertement l’objectif politique de cette opération lorsqu’il dit  : «  Nous n’aurions jamais dû abandonner au Front national un certain nombre de valeurs qui font partie du patrimoine républicain  ».
On croit rêver, car depuis des années Sarkozy récupère tous les thèmes racistes et sécuritaires du FN afin de phagocyter son électorat. Mais pour que cela marche, il lui faut aller toujours plus loin dans la surenchère. Cette politique n’est pas seulement électoraliste. Elle vise à entretenir les divisions au sein de la classe ouvrière. En faisant de l’immigration un problème, le gouvernement veut faire croire que les étrangers sont une menace, d’où la nécessité de «  réaffirmer notre identité nationale  ». On trouve des boucs-émissaires qui «  piquent le boulot des travailleurs français  », on détourne la colère des vrais responsables, les capitalistes. Cet argument fut largement utilisé dans les années qui suivirent la grande crise de 1929, avec les conséquences tragiques que l’on connaît.
Sarkozy s’inscrit complètement dans la politique du «  choc des civilisations  » qui sert de couverture aux campagnes impérialistes en Orient. Lorsque Besson déclare  : «  il n’y a pas de débat  : la burqa est inacceptable et contraire aux valeurs de l’identité nationale  », il instrumentalise les quelques centaines de femmes concernées en les diabolisant, il les enferme chez elles alors qu’il faudrait au contraire leur permettre de se tourner vers l’extérieur, ce qui signifie des moyens pour des centres sociaux, des formations gratuites…

La défense de la laïcité, «  valeur nationale  », ne manque pas non plus de cynisme, alors que Sarkozy fraîchement élu déclarait en 2007 que «  l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur  », que le gouvernement ne cesse de multiplier les cadeaux à l’enseignement catholique sous contrat...

En fait, cette campagne de stigmatisation est la justification idéologique de la guerre meurtrière que la France mène actuellement en Afghanistan, c’est la préparation d’une éventuelle guerre contre l’Iran…
La gauche devrait dénoncer la manœuvre politique raciste qui ne mènera qu’à opposer les communautés entre elles  : blancs contre noirs, occidentaux démocrates contre intégristes musulmans… Or c’est l’inverse  ! Ségolène Royal déclare  : «  ilfaut reconquérir les symboles de la Nation… La Nation, à l’origine, c’est un concept de gauche  » et Arnaud Montebourg  : «  Nous irons défendre les valeurs de la France éternelle  ».
Pour nous, anticapitalistes, il faut refuser de défendre l’identité nationale. La nation n’est pas un concept de gauche  ! C’est au nom de cette identité, de la mission «  civilisatrice de la République française  » que l’on a colonisé la moitié du monde de 1880 à 1914. C’est au nom de cette République que l’on a assassiné 35 000 Algériens le 8 mai 1945… Contrairement à Ségolène Royal, nous ne sommes pas fiers du drapeau «  bleu-blanc-rouge  ». Il est devenu le symbole de l’oppression et de l’exploitation.

C’est toujours derrière le drapeau de la nation qu’on a entraîné les peuples dans les guerres mondiales. Manouchian, dont tout le monde se réclame aujourd’hui, ne luttait pas contre les Allemands mais contre les nazis, son drapeau était rouge et non tricolore. Dès le xixe siècle, les premiers socialistes avaient montré que le nationalisme est l’un des pires obstacles pour abattre le capitalisme car il masque les véritables antagonismes, la lutte des classes. Il donne l’illusion que «  Français  », nous aurions des intérêts communs avec Pinault, Bouygues, Dassault…
Il est temps d’agir, en regroupant tous ceux qui veulent lutter contre le racisme, pour la régularisation des sans-papiers, contre l’Europe forteresse et impériale. De Bamako, de Caracas, de Gaza, de Kaboul, d’Alger, de New York… nous devons nous unir autour du drapeau de l’internationalisme, reprenant à notre compte la conclusion du Manifeste du Parti communiste, écrit il y a 160 ans, «  Travailleurs de tous les pays, unissez-vous  ».

Nous sommes internationalistes et fiers de l’être.

Antoine Boulangé

Messages

  • L’Internationalisme n’est pas du tout incompatible avec le concept de Nation, bien au contraire. Les révolutionnaires de 1789 (qui étaient bien de gauche) défendaient à la fois l’Internationalisme et la Nation. Pour être plus précis, ce n’est pas parce que l’on défend l’idée de nation que l’on est nationaliste. Le nationalisme, c’est la défense de la nation contre les autres nations. Donc, rien à voir ....

    • la nation divise les prolétaires.

      Elle est composée tout autant des Le pen des dassault des Parisot, que de prolétaires..

      le nationalisme quand il est brandit par un état dominant, un état impérialiste, est d’abord une charge contre les travailleurs du monde entier et plus particulierement contre les minorités de cet état, et contre les états opprimés , des états ex coloniaux africains, que ce soit en Méditerranée avec les bâtiments de guerre contre les pauvres qui essayent de traverser cette mer et, enfin, dans le sordide d’un Besson qui veut y camoufler les méfaits inhumains d’une nation contre des immigrés.

      On ne peut s’abstraire de cette notion ambivalente.

      la nation française a été une des pires nations du monde, colonialiste, impérialiste maintenant.

      Les couches populaires, 80% , n’ont aucun intérêt qui se conjugue dans l’entendement habituel (ou marxiste) du terme de nation.

      Seuls les aspects qui démontrent des aspects oppressifs contre des droits nationaux nécessitent intervention.

      Mais ce qui doit dominer, contrairement aux délires patriotards hideux, c’est de mettre au dessus de l’identité nationale, l’identité prolétaire, qui ne recoupe pas les mêmes frontières.

      Les duponds la joie qui plongent dans le sordide du débat de Besson, maintenant Sarkozy, sont bien douteux.

      Plutôt que de plonger dedans pour montrer qu’on est plus bleu-blanc-rouge que les autres, il fallait plutôt démontrer que la nation de Besson et de Sarkozy c’était la bourgeoisie, et la notre celle du prolétariat et de la solidarité de tous les prolétariats que le nationalisme bourgeois divise.

  • Les révolutionnaires de 1793 , de 1848 , ceux de la libération de Paris en 1944.. les chiliens chassés par Pinochet en 1973 en arrivant en France .....brandissaient le drapeau tricolore que vous semblez détester.

    l’outrance n’a jamais aidé à la compréhension.

    • ouai ben ton drapeau tricolore tu peux te le garder

      De même que les belges les allemands etc peuvent se garder les leurs

      Ta vision de la lutte de classe est fondée sur le mythe de "la machine arrière" - tu ne feras pas machine arrière

      Et croire que l’on combat le capitalisme mondialisé par un "retour à la nation" est au mieux une gentille utopie au pire un non sens , une abomination anti-marxiste.

      Comme toujours dans ce que fait de pire le capitalisme il y a ce que les prolétaires peuvent en faire de bien pour EUX s’ils se mettent à réfléchir et à créer de nouveau - c’est le sens hégélien de l’histoire "faire du positif avec le négatif".

      Et pour mémoire :

      Le drapeau des communards était noir ou rouge. Mais pas "tricolore" - et c’est pas par hasard.

  • sémantique

    internationaliste = qui fait l’"entre nation"

    ce ne sont pas les abstraits : citoyens du monde ou humaniste.

    Le meilleur exemple est le commandant Marcos : de la lutte sociale et nationale des Chiappas à l’humanisme mondialiste.

    agir local, penser mondial

    Alors oui : vive l’internationalisme

  • http://identiteinternationale.net

    CONTRE LE NATIONALISME, L’INTERNATIONALISME

    Le Gouvernement et le Président de la République, ainsi qu’une majorité de parlementaires, ont décidé qu’il fallait maintenant parler de "l’identité nationale française".

    Le FHaine des Le Pen père et fille, mais aussi d’autres groupuscules dits "identitaires", d’extrême droite, ont immédiatement emboîté le pas pour faire de la surenchère. On n’en attendait pas moins d’eux !

    Nous ne sommes pas surpris non plus par la résurgence des lubies d’une madone du Poitou qui se rêve en Marianne moderne, ni par les chuchotements de pucelle effarée d’une opposition fantoche.

    Tous ceux là ont donc décidé qu’en cette période où le capitalisme international se gave sur le dos de tous les travailleurs, où le capitalisme TUE, où les patrons et actionnaires apatrides pillent, oppriment, suicident, et sont non seulement impunis mais même pas poursuivis, il fallait parler du drapeau tricolore, de la Marseillaise.

    Qu’on devait se demander si pour être un "bon Français", il fallait porter un béret basque plutôt qu’un foulard, une crête, un bonnet ou rien du tout.

    Qu’il fallait parler du "droit du sang" aussi peut être ? Et pourquoi pas, de la "race" ?

     Nous pensons qu’il ne faut pas refuser ce débat, parce que, tout simplement, on ne pourra pas en refuser au moins la médiatisation et la manipulation, et donc qu’au contraire, il faut y entrer à fond.

    Mais pas selon LEURS RÈGLES ni selon LEURS TERMES.

    Ce débat est biaisé si on leur en laisse le monopole, il faut donc le "débiaiser" !

    C’est pourquoi à "l’identité nationale", nous avons, nous, choisi de répondre par "l’identité INTERNATIONALE".

    A la race, à la nationalité, au nationalisme, nous opposons la CLASSE et d’internationalisme.

    Notre nation, sur une planète régie par le capitalisme mondialisé, c’est notre classe, celle des prolétaires, des exploités et des exclus du MONDE ENTIER.

    Notre patrie, c’est la SOLIDARITÉ de classe, la lutte contre le capitalisme et le respect de la dignité de l’être humain, quelle que soit sa couleur, son ethnie, son origine.

    Au drapeau tricolore, nous opposons le drapeau rouge et noir.

    A la Marseillaise, nous opposons l’Internationale.

    Aux départements et au centralisme jacobin, nous opposons La Commune.

    A l’unité de la nation et à l’État bourgeois, nous opposons la fédération, et l’union d’êtres libres en fonction de leurs intérêts réels.

    A la liberté d’aller et venir pour se vendre pour manger ou pour exploiter ses frères, nous opposons la liberté d’aller et venir pour se cultiver, se faire soigner, tomber amoureux ou écrire un roman qui aura le prix Goncourt*.

    A la citoyenneté issue de l’accident de la naissance, nous opposons la citoyenneté issue de la réalité du travail et de la contribution à l’intérêt général d’un peuple, d’une classe.

    A l’Histoire de France lisse et glorieuse qu’un "bon Français" est supposé connaître et dont il faudrait "être fier", cette histoire qu’on pose en référence dans les écoles, nous ajoutons (liste non exhaustive) :

     les camps d’internement des réfugiés espagnols, les 162 manifestants balancés dans la Seine par Maurice Papon, la torture en Algérie, la colonisation et le pillage, jamais achevés, de l’Asie, de l’Afrique noire et du Maghreb, aujourd’hui l’Afghanistan, les camps de rétention, la "jungle de Calais"...

    bref, toutes ces choses hideuses accomplies au nom de "la République", pour lesquelles la grande "Nation française" n’a jamais demandé pardon ni même reconnu ses torts, et auxquelles elle n’a pas encore mis fin.

    Face aux attaques nationalistes, ne BESSON pas notre pantalon et portons haut les couleurs et les valeurs de la lutte de classe, du combat pour la fraternité réelle !
    IDENTITÉ INTERNATIONALE
    des Papiers pour tous ou des Papiers pour personne !

     Renvoyons les 3.000 contribuables fraudeurs d’impôt en charter en Suisse, exilons les "bons Français" de souche qui vivent à Monaco ou au Luxembourg pour des raisons fiscales.

     Interdisons le territoire français aux représentants internationaux des fonds souverains et autres "hedge funds" venus se remplir les poches après avoir dépouillé nos usines.

     Confisquons les avoirs et saisissons les immeubles de tous ces ennemis déclarés du peuple de France et des prolétaires.

     Bannissons les voleurs qui pillent notre pays et réduisent la majorité du genre humain en esclavage.

    Et donnons à Mamadou, Tang, Idriss, Fatima... qui bossent ici, cotisent ici, consomment ici, paient leurs impôts ici, la nationalité française !
    IDENTITÉ INTERNATIONALE
    des Papiers pour tous ou des Papiers pour personne !

    LA PAROLE EST A VOUS A PRÉSENT, HUMAINS AU GRAND CŒUR, DÉFENSEURS DE LA CLASSE DES TRAVAILLEURS ET DES EXPLOITES, ET COMBATTANTS INTERNATIONALISTES !

    *Pour se rafraîchir la mémoire, MM. Besson, Sarkozy, Le Pen et autres "défenseurs de l’identité nationale" :

    Atiq Rahimi, Goncourt 2008, né en Afghanistan

    Andréï Makine, Goncourt 1995, né en Sibérie

    Amin Maalouf, Goncourt 1993, né au Liban

    Tahar ben Jelloun, Goncourt 1987, né au Maroc

    Anna Langfus, Goncourt 1962, née en Pologne

    Vintila Horia, Goncourt 1960, née en Roumanie

    Romain Gary (une deuxième fois sous le pseudonyme d’Emile AJAR en 1975), Goncourt 1956, né en Lituanie..."

    Avec une mention particulière pour Romain GARY/Emile AJAR, de son vrai nom KACEW, qui, en plus d’avoir eu "le mauvais goût" d’être lituanien ET juif, nous a donné ce qui s’inscrit encore parmi les plus belles pages de notre littérature "française" et a été un résistant pendant la seconde guerre mondiale compagnon de la France Libre et de Gaulle dans les FAFL...et qui aurait sans nul doute été révulsé d’horreur par "la France " que vous tentez de nous imposer depuis des décennies.

    http://identiteinternationale.net