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Interview Jean-Paul BRIGHELLI

Publie le mercredi 17 mai 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Dans La Fabrique du crétin, livre polémique au ton très direct et à la causticité permanente, Jean-Paul Brighelli, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, professeur agrégé de lettres modernes en classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques, dresse un état des lieux catastrophé de l’école de la République. Quoi, le système éducatif hexagonal, qui fit la fierté du peuple le plus intellectuel du monde, serait en pleine décrépitude et serait devenu le lieu du crétinisme le plus achevé ? Pauvre France, pauvre laïcité, étrange destin politique et social d’un Etat qui défendit bec et ongles une certaine idée du pacte républicain et de l’égalité des chances...

Explications orales de Jean-Paul Brighelli lui-même, fils de flic devenu une élite de la République grâce aux ressorts d’un système aujourd’hui à bout de souffle , qu’on écoutera comme un homme en guerre contre la faillite de l’école, ce lieu qu’il n’a jamais quitté et qu’il aime finalement contre vents et marées, un peu comme une femme fatale.

Disparition progressive de la dictée, affaiblissement du niveau en orthographe, baisse du niveau du bac, dévalorisation du savoir au profit d’une culture du zapping, des enfants qui ne savent plus écrire, des professeurs qui épongent les maux de la société et ne font plus leur métier d’enseignant... Vous dressez un tableau très sombre de l’école aujourd’hui dans un livre qui connaît un grand succès. Comment expliquez-vous un tel succès ?

Très honnêtement, je n’attendais pas cette audience. J’avais au départ écrit un livre qui était surtout un cri de colère - presque à usage personnel, bref, quelque chose qui relevait du besoin de hurler. Et il se trouve que beaucoup de gens ont eu besoin d’entendre mes propos. Pour preuve, l’immense courrier que je reçois et qui me dit que j’ai mis noir sur blanc ce qui se disait tout bas aussi bien dans les salles de profs qu’à la sortie des écoles depuis quelques années. Et en fait, quand on regarde ce qui s’est publié sur la question depuis dix-quinze ans, on s’aperçoit que je ne suis pas le premier à avoir noté que les enfants ne sauront bientôt plus lire ni compter. Il y a eu Marc Le Bris, Fanny Capel, Rachel Boutonnet et d’autres avant moi. Alors dire que tous ces gens appartiennent à une même mouvance au sein de l’école, c’est évident. Mais l’important, c’est surtout de remarquer qu’il y a de plus en plus de résistants aux consignes qui tombent de la rue de Grenelle.

L’école, aujourd’hui, semble être la porte ouverte à tous les maux de la société et non plus un sanctuaire inviolable. Le problème, est-ce l’école ou la société et la crise qu’elle traverse ?

Le vrai problème, c’est que la société s’est déchargée sur l’école d’un certain nombre de choses qu’elle aurait dû faire elle-même. Par exemple la société a inventé un certain type de banlieues... et elle a chargé l’école, via la mise en place des Zep, de gérer ces banlieues. Il y a un livre récent qui s’appelle L’Apartheid scolaire, de Georges Felouzis et François Liot, et qui est tout à fait clair sur le sujet : on a fabriqué en France une société à deux vitesses et on a chargé l’école de la gérer en inventant une école à deux vitesses.

Aujourd’hui, l’école forme-t-elle encore des esprits libres ou seulement de la main-d’œuvre pour un marché du travail dont vous attaquez l’esprit néo-libéral ?

Je pense très franchement que l’époque où l’on formait des esprits libres et polyvalents est à peu près terminée, sauf dans quelques établissements très précis où les élites se reproduisent entre elles, un peu comme l’aristocratie d’autrefois. Plutôt que former, on formate des gosses pour un marché de l’emploi qui n’est pas actuellement... vibrant. C’est-à-dire qu’on a fabriqué une éco le pour temps de crise. Il est d’ailleurs frappant de constater que le premier mouvement copernicien de l’école, c’est 1975, avec la réforme Haby - la réforme du collège unique, qui coïncide avec le premier choc pétrolier, c’est-à-dire l’entrée de l’Occident, après les Trente Glorieuses, dans une crise durable. Les différents gouvernements qui se sont succédé, de droite et de gauche, ont eu finalement à cœur de continuer ce travail de mise au format de ce que demandaient les entreprises. Mais c’est à très courte vue, parce que dès que nous serons en sortie de crise, et il évident qu’on y va petit à petit, on n’aura plus les gens qualifiés dont on aura besoin, et on ira les chercher ailleurs.

Il y a actuellement deux choses évidentes. D’un côté, les ouvriers et les employés ne sont plus ce qu’ils étaient il y a une vingtaine d’années, car ils n’ont plus la polyvalence d’autrefois : j’en veux pour preuve le fait qu’ils ont souvent été formés pour un métier précis et qu’en dehors de ce métier, ils ne savent rigoureusement rien faire, ni se revendre, ni se reconvertir, de sorte qu’on est obligé de fabriquer des formations qualifiantes, comme si on devait aller à l’école toute sa vie. D’un autre côté, les cadres que l’on pensait former ne sont même plus au niveau de la concurrence internationale. C’est ce qui ressort des derniers sondages sur le classement des universités. J’enseigne le français en classes préparatoires scientifiques, et aujourd’hui ces classes, pourtant au sommet du système, sont à peine compétitives - et même très en dessous de ce qui se fait en Corée ou au Japon.

En tant qu’homme de gauche, du moins celle qui a dit non au projet de constitution européenne, vous prônez un retour à l’autorité et au savoir, contre un certain laxisme qui s’est installé dans l’enseignement. Ce laxisme, d’où vient-il ?

Je parle dans mon livre d’une espèce de conspiration involontaire entre d’un côté les néo-libéraux et de l’autre les vieux libertaires. C’est-à-dire que la frange la plus imbécile de 68 a voulu appliquer le « il est interdit d’interdire », en allant chercher quelques idées chez Rousseau, quelques principes chez Freynet, et elle a mis au point une pédagogie basée sur le culte de l’enfant - l’idée que le petit enfant est tout à fait capable de vouloir des choses par lui-même -, le tout mêlé à une idéologie qu’on trouve dans certains partis d’extrême gauche actuellement, qui est l’idée que toutes les cultures se valent et que la nôtre, qui doit assumer le prix de la colonisation et de la décolonisation, n’est pas la plus qualifiée pour imposer sa norme... Ce qu’il faut dire, c’est que l’Education nationale s’appelle l’Education nationale précisément parce qu’on travaille sur une culture nationale. Quand je dis culture nationale, qu’on soit bien d’accord sur les termes, pour lever toute ambiguïté qui me ferait traiter de populiste : la culture nationale, c’est la culture du peuple. Et q ue l’on refuse aujourd’hui au peuple sa propre culture, ça oui, c’est criminel et ça peut engendrer des bouffées de violence incontrôlée.

Comment analysez-vous le succès des entreprises qui font aujourd’hui commerce du cours à domicile et de l’aide scolaire, comme Acadomia, qui vise un public de familles modestes et les classes moyennes, soucieuses de la réussite de leurs enfants ?

Aujourd’hui, on voit effectivement fleurir des boîtes qui essaient tout simplement de récupérer tout ce que l’école n’a pas fait... C’est-à-dire que partout où l’école officielle a failli à ses missions théoriques s’installent des petits malins qui se disent qu’il y a de l’argent à se faire sur les failles et les tares de l’Education nationale. C’est vrai aussi bien des boîtes qui font de la formation permanente ou du soutien scolaire que des maisons d’édition scolaire, avec une explosion du marché du parascolaire ces dix-douze dernières années. Cela répond bien sûr à une baisse du niv eau et donc à une demande de soutien : l’école ne parvenant plus à éduquer, il faut passer le relais à toutes sortes de formateurs qui sont là pour se faufiler dans les failles du système et qui jouent sur la peur des parents auxquels on a fait avaler l’idée que c’était en se formant dans une discipline précise que l’on pouvait le mieux conjurer le spectre du non-emploi. Or c’est radicalement faux : il suffit de regarder les annonces de l’ANPE pour le savoir : plus on est formé à un métier précis, moins on est souple dans ses possibilités de réorientation. Ce qui manque actuellement, c’est donc la polyvalence, indépendamment du niveau scolaire que les jeunes ont atteint.

L’enseignement du français au lycée devrait se confondre avec l’enseignement de la littérature. Or, selon vous, on a instrumentalisé la langue pour en faire un simple outil de communication et on a abaissé la littérature au rang de discours ordinaire, dans une sorte de bouillie te xtuelle générale où un article de journal équivaut à une page de Proust. Ce n’est pas un peu sévère ?

Non. Il faut dire que dans les années 60 se sont développées, à un niveau universitaire, des sciences humaines tout à fait remarquables, que ce soit en histoire ou en littérature. En littérature, ça a été l’héritage du formalisme russe et l’arrivée massive de la linguistique, structuraliste ou non ; en histoire, ça a été par exemple l’Ecole des Annales, qui s’est mise à travailler autrement que par pure chronologie sur des tranches d’histoire très vastes. Les élèves des grands professeurs des Annales, qui avaient plus ou moins bien digéré leurs travaux, se sont dit : mais c’est génial ! on va faire ça à l’école... et on a mis la charrue avant les bœufs, on s’est soudain mis à enseigner aux gosses des choses non reliées à une chronologie précise. En lettres, on s’est mis à étudier tous les textes comme des « discours », ce qui était le terme de sémantique le plus utilisé chez Greimas ou chez Barthes. Mais Greimas ou Barthes avaient une culture gigantesque et maîtrisaient leur outillage conceptuel !

Mais faire du formalisme aux petits pieds - par exemple le relevé dans les écrits littéraires des figures de rhétorique en une sorte de catalogue, en oubliant que ces écrits ont une histoire et même un sens - a déconnecté les textes de leurs instances de production. Appliquer à un niveau secondaire les techniques de pointe de la recherche littéraire des années 60 et 70, c’est totalement aberrant et cela s’est traduit par un abaissement de la littérature au rang de n’importe quel « discours ».

Cette année, la Star Academy a fait « sa rentrée » sur TF1 précisément au moment de la rentrée scolaire nationale : que vous inspire cette vampirisation de l’école par la téléréalité, qui œuvre à une mise en scène fantasmatique des « élèves », des « profs » et même du système de notation ?

Franz-Oliver Giesbert m’avait déjà demandé dans une émission sur France 3 ce que je pensais de la Star Academy, et je lui avais dit assez froidement que c’était de la « merde », ce qui m’a valu de passer au zapping dans les jours qui ont suivi... Il y a aussi Le Pensionnat de Sarlat, mais tout le monde sent bien que c’est de la caricature. Et puis personne ne souhaite un retour aux années 50, moi le premier ! Les valeurs du bonnet d’âne et des coups de règle sur les doigts, c’est fini ! Mon propos, c’est de retourner aux valeurs de l’élitisme républicain. Or parodier l’école à la télévision, c’est faire exactement le contraire, c’est-à-dire non pas viser l’élitisme républicain, c’est-à-dire la promotion de chacun au plus haut niveau de ses capacités, mais niveler par le bas et se foutre tout simplement de la gueule du monde en faisant de l’école un spectacle ridicule.

Etes-vous choqué quand vous apprenez que les ténors de la gauche institutionnelle envoient leurs enfants dans le privé ?

Il n’y a pas seulement les ténors de la gauche institutionnelle... Une enquête parue je crois dans Elle il y a deux ans montrait qu’aussi bien à droite qu’à gauche, tout le monde envoyait ses enfants dans le privé, sauf Xavier Darcos ! Après, il faut voir que ce ne sont pas les mêmes écoles privées : la droite envoie souvent ses enfants à Stanislas, la gauche à l’Ecole alsacienne. Mais quand je dis la gauche, c’est très vaste : Philippe Meirieu, qui a sorti un livre intitulé Nous mettrons nos enfants à l’école publique, a mis les quatre siens dans le privé ! Il faut voir aussi une chose : c’est que les politiques, exactement comme les journalistes et les enseignants, sont ceux qui savent le mieux profiter du système, car ils connaissent les stratégies pour obtenir toutes les dérogations possibles et imaginables pour avoir les meilleurs écoles. Et éventuellement, en cas de défaut de dérogation, ils ont suffisamment d’argent pour mettre leurs enfants où ils veulent... Le succès du privé est dû non pas à l’excellence du privé, mais à l’appauvrissement du public, pas à autre chose. Et puis le fait même que les « bobos » de la gauche institutionnelle mettent leurs enfants dans le privé tout en stigmatisant mon livre - « mais mon dieu, mais il crache dans la soupe ! » - est le signe quand même que la gauche officielle n’est plus qu’une très vague social-démocratie - ce que l’on appelle, partout ailleurs qu’en France, la droite.

La discrimination positive traduit-elle selon vous une évolution ou un échec du pacte républicain ?

Tout d’abord, l’idée même qu’on veuille adapter en France une idée déjà appliquée et refusée aux Etats-Unis est absolument aberrante. Ensuite, c’est le signe qu’on a failli pour intégrer tous les primo-arrivants, beurs de première, deuxième et troisième génération, depuis une trenta ine d’années. J’habitais Marseille au début des années 60 et des dizaines de milliers d’Algériens venaient pour le grand boum de la construction. Ces gens-là comptaient sur l’école pour que leurs enfants s’intègrent. Actuellement, ils sont les premiers à savoir - mais eux n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans des boîtes privées - que l’école ne les intégrera plus... Quant aux gosses qui viennent des Zep et qui savent qu’ils sont condamnés à l’exclusion, ils sont aujourd’hui producteurs de violence. Là, il y a un baril de poudre sur lequel on est en train de danser. On ne se rend absolument pas compte que l’école est le premier facteur d’intégration. Après, il y a le travail et les deux sont connectés. S’il y a échec au niveau de l’école, il y aura échec au niveau du travail. A l’arrivée, ces élèves se retourneront vers le prêt-à-penser le plus imbécile et le plus disponible qu’ils trouveront : les extrémismes de tout poil.

Pourquoi n’a-t-on jamais d’écri vains, de gens créatifs ou de grands intellectuels au poste de ministre de l’Education nationale ?

Ça semble être une fatalité... Pourtant, certains ont prétendu qu’ils étaient intellos, comme Jack Lang, même si ses propos n’engagent que lui. Il en est des ministres de l’Education comme de tous les autres ministres : dès qu’ils sont nommés, ils sont par définition compétents. Or il y a quand même des choses curieuses. Un exemple : des programmes viennent de sortir pour l’école primaire et sont préfacés par Gilles de Robien... ces programmes ne sont même pas le produit du gouvernement précédent, Jack Lang m’a dit lui-même personnellement qu’ils avaient été mis au point par ses services il y a quatre ans avant les élections de 2002 ! Il y a ainsi une immense force d’inertie dans l’Education nationale : quand on veut lancer une réforme, il faut au moins deux ans devant soi. Or très peu de ministres peuvent être sûrs d’avoir ce temps devant eux.

Si b ien que l’on a au ministère des gens souvent incompétents, et surtout toujours les mêmes équipes depuis des dizaines d’années : passé le directeur de cabinet, les directeurs de spécialité de droite et de gauche, ce sont toujours les mêmes ! Ce qui fait qu’en réalité, ceux qui sont véritablement en charge de l’éducation sont dans l’ombre, on ne les connaît pas, sauf Philippe Meirieu et Alain Viala, qui eux ne sont pas vraiment dans l’ombre. Au-delà de cette question de personnes, il faut quand même dire de manière très claire - et cela couvrira les interrogations sur mon appartenance à la droite ou à la gauche : l’éducation, exactement comme la culture, ne devrait être ni de gauche ni de droite. C’est un bien commun, une maison commune. Pourtant, les partis ne mettent curieusement jamais l’éducation au centre de leurs priorités... C’est le premier budget de la nation, mais ça n’apparaît pas véritablement dans les priorités des uns et des autres.

Quels auteurs contemporains lisez-vous ?

Ce que je lis ?... J’aime assez ce qu’écrit Sylvie Germain... J’aime beaucoup ce qu’écrit Jonathan Coe - Testament à l’anglaise est pour moi le plus grand livre des années 80. Sinon, je lis avec un infini plaisir Yôko Ogawa. J’aime aussi Richard Millet, qui a écrit au moins un livre remarquable, Ma vie parmi les ombres... Quoi d’autre ? Ah oui, j’aime beaucoup Jacques Chauviré. Il n’est pas très connu, faites-lui un peu de réclame, ce vieux monsieur est quelqu’un de merveilleux.

Jean-Paul Brighelli, fils de flic et de sténodactylo, normalien... votre parcours scolaire est-il encore possible aujourd’hui ?

C’est très improbable... J’utilise une formule dans le livre que je peux réemployer ici : quand on est né dans la rue aujourd’hui, on y reste. On pourra toujours évoquer la réussite de tel ou tel élève d’origine modeste, mais c’est de la poudre aux yeux. Quand vous venez d’un tout petit milieu, les chances d’arriver à s’en sortir sont à peu près les mêmes que quand vous sortez d’un ghetto américain et que vous devenez Michael Jordan. C’est l’arbre qui cache la forêt.

Propos recueillis par Frédéric Ciriez

 http://reseaudesbahuts.lautre.net/a...

Messages

  • Vouz avez bien lu : le curé Meirieu, le gourou en chef du pédagogisme d’Etat a placé ses quatre gamins à l’ecole privée.

    • M. Brighelli balance encore une fois sur l’école de la République. Il surfe ainsi sur la vague de catastrophisme médiatique ; ça me rappelle l’insécurité avant les dernières (et prochaines ?) élections présidentielles.
      J’ai demandé des précisions à Philippe Meirieu pour recouper l’information (ce qu’il faut faire, mon cher Ephrem pour ne pas ajouter le gourou Brighelli au curé Meirieu) et voici ce qu’il m’a répondu :

      Monsieur Brighelli manie les approximations et le mensonge. J’explique, précisément, dans le livre ET NOUS METTRONS NOS ENFANTS A L’ECOLE PUBLIQUE que j’ai été amené à mettre un de mes enfants dans une école privée et je dis pourquoi. Je dis aussi que je l’ai fait à regret, comme la plupart des parents qui le font, et que cela justifie qu’on introduise un peu plus de cette pédagogie (responsable de tous les maux, selon Brigelli) pour que les parents n’aient plus à la chercher dans le privé. Le FUTUR du titre ne vous aura pas échappé. On peut toujours, aussi, lire le livre qui a, au moins, le mérite de la sincérité (pour la qualité, je vous laisse juge).
      Bien cordialement.
      Philippe Meirieu

  • La pédagogie d’Etat est l’idéologie paradoxale qui vise à justifier le désengagement de l’Etat dans le service public d’éducation, et les attaques sur les disciplines et les statuts des personnels.

    LE PEDAGOGISME, VOILA L’ENNEMI (del’école).

  • Oui, mais que fout Brighelli sur cette radio franchement "marquée" : http://radio-courtoisie.over-blog.com/article-2692124.html ? Descendez, un peu, après l’affreux...

    Moi y’a quelque chose que je ne pige pas !

    Et tous ces autres liens : Michel Delord, Reconstruire l’école, Sauver les Lettres.... Comment peut-on aller défendre l’école de la République - c’est bien de cela qu’il s’agit ? - parmi ces gens-là ?

    Il faut vite qu’on m’explique !

    Rosa L.

    • "L’Education populaire" est une notion bien différente. C’est un autre sujet.

      Par ailleurs, dans les années que vous évoquez, l’école était sélective (celle d’aujourd’hui aussi, peut-être encore plus, mais autrement), terriblement sélective pour les enfants du peuple, même si l’ascenceur social pouvait encore fonctionner, grâce notamment aux écoles normales (et à l’absence quasi total de chômage). Sans les écoles normales, fille de famille ouvrière- j’aurais sans doute aujourd’hui pointé à l’ANPE...

      Non, le problème que je soulevais est autre. Que ce genre de radio qui n’a que faire de l’école de la République (qui est même sans doute pour une privatisation totale de l’éducation), une radio aussi nauséabonde, récupère certains aspects de ceux qui tapent sur l’école aujourd’hui est une chose (et c’est bien d’ailleurs parce qu’ils tapent sur l’école qu’ils sont intéressants à leurs yeux !) Aller y parler en est une autre !

      Que les anti-pédagos trouvent sur ces ondes vert-de-gris un écho, si c’est à leur insu, qu’importe (enfin, on devrait aussi se demander s’il n’y a pas quelque chose qui cloche, une dimension politique par exemple, qui pourrait éviter ce genre de dérives). Si c’est à leur insu de leur plein gré, là, ça commence à poser un sérieux problème. Le "lobbying" a tout de même ses limites ! Si c’est pleinement volontaire, alors je dis stop ! Participer à la banalisation de ce courant quand on sait ce qu’il est, interpelle ! Subir leur récupération, c’est fâcheux ! Très fâcheux. Répondre à leurs invitations, aller sur leurs ondes, y laisser mettre sa photo (on peut demander sa suppression très légalement) est coupable ! Tout cela ternit l’image de ce courant dont je partage en partie les idées, compromet d’autres groupes ou associations, bref risque de les marquer à jamais et de bloquer sérieusement une possibilité d’avancer. La bande à Meirieu qualifie les anti-pédagos depuis longtemps de réactionnaires, ce "dérapage"(qui fait suite à pas mal d’autres que je pourrais énumérer) semble lui donner raison et on peut effectivement se poser des questions !

      En aucune manière je ne veux être associée à cette dérive populiste, pour ne pas dire plus !

      De fait, une réflexion plus approfonndie sur l’école et ses liens avec la société (le projet politique qui induit une certaine philosophie de l’éducation) me semblerait bien utile. Remplacer simplement des pédagos par d’autres pédagos, la méthode globale (qui est d’ailleurs une vue de l’esprit ) par le B-A BA, des experts par d’autres experts, je n’en vois pas bien l’intérêt. La pédagogie est une question bien annexe ; elle est l’arbre qui masque la forêt. C’est un vaste débat !

      Rosa L.

    • Plutôt que répondre sur le fond aux arguments de JPB, Rosa s’éternise sur Radio Courteoisie...
      Amalgames médiocres.
      Pourquoi radio Courteoisie devrait-elle se voir refuser le droit de citer Brighelli ?

    • Radio-Courtoisie (dont les responsables me semblent membres ou proches du FN, renseignez-vous ! ) a bien le droit de citer qui elle veut. Rachel Boutonnet, à son corps défendant, n’a-t-elle été louangée dans la presse de Mégret ? Marc Le Bris n’a-t-il pas été applaudi lors de la convention de l’UMP où il avait sans doute été invité à l’insu de son plein gré ? Brighelli ne trouve-t-il pas un large écho dans les colonnes du Figaro qui comme chacun sait est un des médias à la pointe de la défense de l’école publique ? Il est vrai aussi qu’il donne des conférences pour la FSU. Bon passons ! Ironie facile, je vous l’accorde. Non, cette fois, on est monté d’un cran : que des anti-pédagos comme Michel Delors que j’estime, ou d’autres, viennent prendre la parole sur ces ondes nauséabondes me pose effectivement problème. C’est tout. Je ne fais pas d’amalgame ! L’amalgame est fait. Et j’en suis navrée ! Sincèrement !

      Demandez donc à cette radio si courtoise de diffuser l’appel "Nous les prenons sous notre protection" et vous verrez vite que l’instruction leur est aussi indifférente que leur première chemise (brune ?) ! Et ne me dites pas qu’il n’y a pas de rapport entre cet appel et la lutte pour une école de qualité pour tous.

      En ce qui concerne Brighelli, sur le fond , je suis en grande partie d’accord avec ses analyses, vivant l’horreur pédagogique au quotidien. Je l’ai soutenu sans aucune hésitation quand il été victime de ce récent délit d’opinion tout à fait inadmissible. Mais en ce ce qui concerne les solutions, permettez-moi de penser qu’elles ne sont pas pédagogiques. Justement parce que je suis radicalement anti-pédago ! "Je hais les pédagogues" (je crois que c’est de Hugo) et, par exemple, la pétition "Ni Meirieu, ni de Robien" diffusée notamment par Sauver les Lettres me satisfaisait pleinement, justement parce qu’elle ouvrait des perspectives en condamnant la plus détestable des pédagogies , la pédagogie d’état !

      Un lien en passant : http://www.cnt-f.org/fte/article.php3?id_article=169 Je ne suis pas à la CNT non plus mais j’ai trouvé la lecture de cet article bien roborative. De temps en temps ça fait du bien.

      Et je ne m’éterniserai pas non plus : à votre ton on se rend vite compte que l’on ne peut douter - même d’un poil de leur moustache - des nouveaux gourous, pardon, des nouveaux experts, pour reprendre les termes de Laurent Lafforgue dont j’ai soutenu la position lors de sa démission forcée du HCE, avec certains tout avis devient vite blasphème, et tout blasphème... Vous connaissez la suite.. Mais je me trompe peut-être ? Détrompez-moi... Vous m’en verrez ravie.

      Depuis qu’elle a été créée, une liste de discussion me semble aborder en toute liberté et en toute franchise toutes ces questions, parmi d’autres, avec notammant des membres du GRIP, de SLL, de RE, des syndicalistes... : je ne donne pas les liens, tout le monde peut - malheureusement - les trouver sur cette Radio-Courtoisie dont j’ai donné l’URL dans mon premier message, je me permets par contre de donner celui de cette liste de discussion : http://motstocsin.autonomie.org/

      Rosa L.

    • Affaire Radio-courtoisie :
      Pour ce qui est de la position de Reconstruire l’Ecole, voir le message que j’ai posté sur le blog de cette émission et qui se trouve aussi sur notre site :

      http://www.re2.freesurf.fr/Actions/radio.html

      Pedro Cordoba

    • Chère madame,

      Vous faites bien de poser la question. Vous connaîtrez davantage de détails au sujet de cette sinistre affaire Radio Courtoisie en consultant le forum « Tribune libre » de la Société Mathématique de France (S.M.F.) :

      http://smf.emath.fr/Forum/TribuneLibre/

      (Messages à 663 à 723).

      Pourquoi une telle intervention qui ne peut que nuire à tous ceux qui chaque jour défendent une instruction publique pour TOUS les élèves ?

      Vous trouverez certaines réponses sur le forum de la SMF.

      Quant à moi, je tiens à préciser que si je défends l’instruction publique c’est bien évidemment pour TOUS les élèves, quelles que soient leur nationalité, leur origine, leur sexe, leur religion…

      D’ailleurs deux pétitions à signer :
      http://www.contreimmigrationjetable...

      http://www.educationsansfrontieres....

      Bien à vous,
      H. Jolly

  • claude jandard
    professseur agrégé d anglais
    juste en retraite d e la fac d histoire

    quel bonheur de lire sous votre plume ce que l on pense depuis longtemps !!!!!
    et que d ennuis lorsque l on disait ça !!!!

    le capes est d evenu un exercice ridicule !!!!!
    en langue, l epreuve litteraire est minime !!!!
    on nous fait des profs d e langues qui ne parlent que du ’ probleme noir ’ aux usa et ignorent toute la civilisation anglo saxonne !!!!
    quand ces etudiants arrivent à la fac,on part d e ZERO !!!!!

    J ai traité l ’histoire d e l’esclavage bien ( John hope franklin, ecrivain noir americain )avant toutes ces histoires ridicules. ;que de niaiseries j ai dû corriger !!!!
    le niveau de français est affligeant, ils ecrivent au present et au passé composé..le passé simple ( preterit ) est inconnu. on ajoute ’ va ’ devant tous les verbes , ça evite de conjuguer !!!!!

    jefferson VA écrire la constitution, la

    On melange les siecles allègrement.....on invente des ’ avions ’ mitraillant sous la guerre d e secession etc etc
    je ne dis pas vous êtes inculte ;
    je dis ’ vous êtes un terrain en friche , on va semer, nourrir et recolter ’
    mais quel boulot !!!!!!!

    le prof de 6 eme fait el boulot de l instit
    le prof de seconde fait le boulot du prof d ecollege
    le prof de fac fait celui du prof d e terminale
    instits,vous etiez de grands maîtres, je vosu dois ma carrière
    mais y en a marre d aller voir des castors( et de noyer des gosses à grenoble ) en decembre au lieu de faire une leçon d orthographe !!!

    de notre temps , une classe avait un hamster et passait des images ; d accord , c ’était mince !
    mais aujourd hui avec la video, les chaines cablees , les gosses ont vu des centaines d e film docu:arrêtez d aller vous balader en ville !!!!!!
    INSTITS faites VOTRE boulot ; nous ferons le nôtre !!!

    Meirieu, instit qui se vantait de faire d e la philo à des gosses de LEP !!!!!!t’as gagné ton poste d e directeur d’ IUFM....ça c ’est l usine à conneries et un pré salé des enseignants issus du primaire !!!!

    salut cj

  • BIEN LE BONJOUR CITOYENS DU MONDE.

    Le combat pour la défense de l’Ecole est la mission la plus noble de toutes sociétés dites "civilisées".

    Comment arrive t-on à une société de citoyens aux coeurs nobles ?

    En les instruisant, les eduquants, mais avant toute chose, en les élevants.

    L’Ecole est complètement gangrenée et pour pouvoir la recréer et lui reinsuffler la vie, il faut d’abord se debarasser de ces veroleurs intellectuels que vous savez être.
    Ils sont tous à la base de médiocres intellectuels, de faux-penseurs, des précheurs de poisons et qui servent le même maître : Le capitalisme mondial.

    Qu’on se le dise :
    Le jour ou l’on assistera à un changement sera le jour ou une seule personne, bien entendu un enseignant, un vrai ( pas un de ces toquards des IUF(d)F), pourra se targuer de répondre à la question suivant :
    QUI EST PRETS A REMETTRE EN CAUSE SES ACQUIS ? (je parle matériellement parlant)

    La plupart des enseignants ne sont rentrés dans l’EN (non l’instruction publique) pour une seule raison, accessoirement deux :
    + La sûreté de l’emploi
     Certainement de ne soucier si oui ou non son rôle de transmission d’un savoir à été reçu par l’élève.

    ( je ne suis pas enseignant ni autre, je ne pense pas être un couillon malgré mes innombrables fautes d’orthographe mais je peux vous assurer que je vois souvent , du primaire au secondaire (cela arrive aussi en supérieur surtout dans le domaine des TICE ( programmation essentiellement ) des soi disant professeurs ou du moins se pretendant comme tels, ne maitrisant absolument pas leur matières.

    Comme disait ce fameux chercheur d’élite en mathématiques, une personne qui à la plus noble des missions, celle de permettre à un jeune esprit de se construire grâce à l’apport extraordinairement riche et eternel d’Héritiers du savoir s’eloigne peu à peu "des forces archaiques " qui sont en chacun de nous pour progresser doucement à la lumère de la connaissance. et de la construction pour son prochain et pour lui même !!

    CONTINUEZ DONC A FABRIQUER DES ESTROPIES INTELLECTUELS ET A LEUR FILER DES BOUTS DE PAPLARDS QUI N’ONT DE VALEURS QUE LA SOMME DES SALAIRES DE L’ANNEE SCOLAIRE BOUCLEE ET DU FIN ET BON TRAVAIL ACCOMPLIS ET VOUS VERREZ ARRIVER D’ICI PEU UN RETOUR DE MANIVELLES TOUT FEU TOUT FLAMMES CONTRE LEQUEL SEUL LES MEURTRES ET LA BARBARIE POURRONT QUELQUESCHOSES ( est ce un hasard qu’un fabuleux recrutement de personnes non qualifiées dans la police a eu lieu ?quand on tire sur son voisin, vaut mieux pas avoir été former et reflechir, ca aide !).
    LES PREMIERS SERVIS D’ASSERVIS ? QUE CES MESSIEURS DU MEDEF SE SERVENT !! Y’EN AURA POUR TOUS NE VOUS INQUIETEZ PAS !!

    Non je ne parle pas de nourritures, je parle d’humains.

    Ce combat contre l’Ecole, qui dans son but premier est d’instruire, de former les esprits pour une société de citoyen aux coeurs nobles, doit être l’affaire de tous.

    Hors tous est divisé et son adversaire le sait parfaitement.
    Cet adversaire est une élite d’éclairés qui ont sévis à travers les siècles et ont réellement le savoir, donc le pouvoir, donc, le système emprunt-dettes et donc, la ressource première qui a rendu folle l’humanité : l’argent.

    Vous tous, enseignants et educateurs (ils seraient une erreur de croire que les enseignants puissent se passer des personnes qui leurs servent de boucliers depuis tant d’années déjà) qui tenter de préserver ce qu’il y a encore de bon et d’espoir chez ces jeunes qui sont massacrés dès le primaire, donnez vous la main pendant que cela est encore possible et etablissez donc à jamais la farandole du savoir à travers les siècles, et pour tout un chacun.

    A bons entendeurs salut