Accueil > Interview de Joelle Aubron
Depuis plus d’un an, la « paix sociale » n’est plus de mise pour une partie grandissante de la jeunesse. Quand l’ordre social est injuste, le désordre est le premier pas pour créer un ordre social juste. Ce qu’affirmait avec force l’écrivain Romain Rolland s’est matérialisé dans les luttes de ces derniers mois.
Nous ne voulons pas que les enfants soient jetés en prison dès l’âge de 10 ans ou en apprentissage et travaillant la nuit dès l’âge de 15 ans (loi sur ‘l’égalité des chances’). Nous refusons qu’au nom de la compétitivité internationale toute conquête sociale soit détruite, que l’on précarise des millions de vies pour les profits d’une minorité.
Sous nos yeux le pillage des forces humaines de l’Afrique (loi Ceseda), les ravages de la misère et la brutalité policière dans quartiers populaires. Une même signature défigure la vie sociale. Les problèmes de la ‘périphérie’ sont devenus les questions centrales de la société française. Les maux se sont étendus à des couches sociales que l’on prétendait jusqu’alors protégées. Un capitalisme de plus en plus sauvage dicte sa loi. Ainsi, la richesse globale double tous les dix ans et pourtant il en résulte une régression sociale. La jeunesse a raison de se révolter contre cet ordre injuste. La criminalisation de ses combats n’y fera rien.
La lutte exemplaire des sans-papiers, celle des mal logés, les mouvements contre la loi Fillon, contre le CPE, mais aussi la révolte de la jeunesse défavorisée en novembre 2005 montrent que la résistance s’est rallumée.
Désormais, une convergence est possible et nécessaire pour l’égalité des droits et contre la fascisation dans ce pays. Nous comptons y contribuer à notre mesure en organisant cette rencontre entre les différents acteurs des luttes et avec tous ceux qui se sentent concernés.
Les universités ne sont pas isolées du reste de la société. La lutte contre le CPE a de nouveau montré qu’elles peuvent être un foyer important pour la défense des droits. Sur les facs comme ailleurs, nous pouvons créer notre propre force. Tirons les leçons de la situation et avançons vers les batailles futures. En ce sens, être réellement indépendant des instances du pouvoir est une nécessité pour que nos espoirs ne soient pas ensevelis Nous ne serons pas le bras séculier de l’Unef ou d’un quelconque appareil médiatique qui trahit les luttes ni les colleurs d’affiches de l’ex et future gauche plurielle qui a pavé la voie de l’Etat-UMP
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Vendredi 9 Juin 2006
FERME DU BONHEUR
CAMPUS DE NANTERRE
LA SOLIDARITE EST UNE ARME !
19H Pot d’accueil-buffet
20h Projection de l’interview de Joëlle Aubron, militante d’Action Directe
21h Débat sur la libération des prisonniers et contre la fascisation de l’Etat
Joëlle Aubron, militante d’Action Directe est décédée le 1er mars 2oo6. Après 17 ans d’incarcération, un cancer que la « médecine carcérale » avait détecté trop tard l’a emportée. Elle aimait à rappeler cette déclaration « Etre un homme, une femme, veut dire, joyeusement jeter sa vie entière dans la balance du destin, s’il le faut, mais aussi se réjouir d’une journée lumineuse, d’un beau nuage » (Rosa Luxembourg, en 1917, alors incarcérée).
En application de la loi Kouchner elle est sortie de la prison de Bapaume en juin 2004. Elle a alors mobilisé toutes ses forces à lutter pour la libération de ses camarades d’Action directe, à son engagement pour la Palestine, pour la libération du communiste révolutionnaire arabe Georges Ibrahim Abdallah et à son combat contre la maladie.
Lorsque Pascal Clément, ministre de la justice, déclarait en janvier dernier « Quand j’entends que d’anciens terroristes non repentis font leurs courses sur les marchés, alors qu’ils étaient, disait-on, à l’article de la mort... Cela m’est insupportable. » il ne fait qu’exprimer la haine et la volonté de vengeance à perpétuité de l’Etat.
A travers la projection de l’interview que nous proposons, nous tenterons de briser le silence sur le sort de ces prisonniers et de débattre de la répression généralisée qui s’étend des militants révolutionnaires à l’ensemble du mouvement social.
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Samedi 10 juin 2006
Campus de Nanterre- Chapiteau des Arènes de Nanterre
Un an de révoltes de la jeunesse
Quelles perspectives ?
Forum-débat à 12h
Film à 16h Concert à 21h
Activité organisée par l’AGEN (Nanterre) et par la FSE-Paris1
avec le soutien d’autres associations.
Saïd Bouamama, sociologue et militant pour l’égalité des droits, sur les révoltes de novembre 2005
Des lycéens en lutte de Nanterre, Puteaux, Argenteuil
Des membres de comités de mobilisation des universités de province et des facs parisiennes,
Des étudiants menacés d’expulsion,
Des familles en lutte pour le logement,
Des sans-papiers en lutte.
Messages
1. > Interview de Joelle Aubron, 9 juin 2006, 14:33
Lien internet
http://www.agen-nanterre.net/
2. > Interview de Joelle Aubron, 9 juin 2006, 16:04
"Lorsque Pascal Clément, ministre de la justice, déclarait en janvier dernier « Quand j’entends que d’anciens terroristes non repentis font leurs courses sur les marchés, alors qu’ils étaient, disait-on, à l’article de la mort... Cela m’est insupportable. » "
Peut-être voulait il parler de papon ? non ?
JP
1. > Interview de Joelle Aubron, 9 juin 2006, 20:31
Ne jamais oublier que Clément, Perben, Sarkozy, Madelin et autres UMP sont des gens avant tout haineux dont la conception de la justice n’a pas dépassé le stade de la vengeance. Ce qui les situe à plusieurs dizaines de siècles en retard sur l’évolution de la pensée humaine et à quelques années-lumières de l’état de Droit. C’est, paraît-il, ce qu’il faut appeller "la modernité".
Valère
2. > Interview de Joelle Aubron, 10 juin 2006, 11:15
D’accord avec toi pour l’essentiel, Valère, mais personnellement j’ai eu à faire à Guigou et à Lebranchu, et je peux te dire : que c’est exactement la même chose de ce côté-là.
3. > Interview de Joelle Aubron, 10 juin 2006, 14:16
"exactement la même chose" ? Demandez à Battisti et Persichetti si c’est "exactement la même chose".
4. > Interview de Joelle Aubron, 13 juin 2006, 11:28
je n’ai pas de leçon à recevoir de toi pour ce qui est de Persichetti et de Battisti vu que, et en regrettant de ne pouvoir faire mieux, j’ai signé en faveur de l’un et de l’autre. Mais s’il va de soi que dans leur cas, il y aura eu une différence entre les socialistes-à-la-française, et l’actuelle majorité, pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour comprendre que c’était là pour l’ex-gauche plurielle le moyen de se donner à bon marché une image "de gauche", alors que plus que jamais ils faisaient une politique que sur bien des points leurs adversaires n’auraient pas même osée faire. Et qui accréditait l’idée, dont nous n’en finissons pas de payer le prix, que "même la gauche", sic, ne peut rien y changer.
5. > Interview de Joelle Aubron, 14 juin 2006, 16:03
le vouvoiement utilisé dans la réponse du 10 juin 2006 à 14h 16, trahit le (la) proche collaborateur de Guigou ou de Lebranchu... Quoi qu’il en soit on se demande ce qui autorise ce monsieur ou cette dame, à ce ton de contentement : car enfin il ne semble pas que Guigou et Lebranchu aient fait preuve d’une extrême impertinence, lorsque Persichetti puis Battisti furent livrés à l’Italie de Berlusconi.