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Israël, Grande-Bretagne, États-Unis et Iran

Publie le vendredi 27 août 2010 par Open-Publishing
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« Toutes choses qui rendent légitime l’existence d’une nation – le sang versé, la terre défichée, les accords internationaux – ont permis de légaliser le droit à l’existence d’Israël, ce que la Ligue arabe continue de nier. » - Andrew Roberts

« On est en train de créer une situation de sorte que les États-Unis ne soient pas réprimandés s’ils se permettaient d’attaquer l’Iran. (…) Or, actuellement, le gouvernement et les médias étasuniens se livrent à une propagande telle que, depuis l’ère nazie, nous n’avions jamais connue. » - Paul Craig Roberts

Dans son édition du 4 août dernier, Le Nouvel Observateur nous présentait une dizaine de chercheurs, peu connus de la population française en général, mais qui, à la suite des Levy-Strauss, Althusser, et autres Foucault, jouissent d’une certaine influence en Hexagone.

Si une revue de Londres ou de New York voulait imiter le geste, il se pourrait qu’y apparaisse l’un des deux Roberts, Andrew ou Paul Craig, mais pas les deux tant s’élargit, en pays anglo-saxons comme partout ailleurs, le clivage sur la question moyen-Orientale.

Mais en ce temps de grande inquiétude quant à la guerre qui risque encore d’éclater dans cette région sensible du monde, il ne pouvait y avoir aucune hésitation : dans notre très engagé National Post, c’est bien Andrew Roberts, et non son homonyme que, le 4 août dernier, on a pu lire. On y publiait un texte d’une conférence donné le 19 juillet par cet historien britannique devant The friends of Israel de la Chambre des Communes de Londres.

Titre de la conférence de ce Roberts : We owe the Jews, en rappel d’un écrit de Winston Churchill de 1920 débutant pas « We owe to the Jews ». Un « We » qui, bien sûr dans l’esprit du secrétaire d’État aux colonies d’alors, voulait dire « Nous, Occidentaux ».

Le Churchill de 1920 : « Nous devons aux Juifs une éthique qui, même épurée du sacré, reste incomparablement la plus précieuse des possessions de l’humanité. En fait, équivalant à la somme de toutes les sagesses et les connaissances de l’humanité réunies. »

C’est ce système de valeurs que le secrétaire d’État aux colonies britanniques pensait pouvoir implanter au Moyen-Orient suite au mandat sur la Palestine que la Grande Bretagne venait d’obtenir de la Société des Nations. Un mandat dont de nombreux articles, énonçant la volonté de créer un foyer juif en Palestine, reprenait mot à mot la Déclaration Balfour de 1917.

Le texte d’Andrew Roberts suit exactement la façon de penser du Churchill d’alors. Et, à coup sûr, du Churchill de 1945. « Après la guerre, souligne l’historien, les gens de l’île de Malte ont reçu la médaille George pour avoir si héroïquement subi trois terribles années de bombardements et de destructions. Ce devrait être le peuple israélien qui, maintenant, devrait recevoir une telle reconnaissance. Vingt fois plus longtemps que les Maltais, ils ont défendu la démocratie, la tolérance et les valeurs occidentales au Moyen-Orient. »

Beaucoup plus que vingt fois si on saisit à fond l’interprétation de l’histoire du peuple hébraïque qu’en donne Andrew Roberts : « Les juifs de la Terre Sainte sont entourés de nations hostiles étalées sur un territoire six cent cinquante fois plus grand qu’Israël et comprenant une population qui lui est soixante fois supérieure. Des Juifs qui vivent toujours dans l’espoir que prennent fin deux milles ans de persécution internationale. »

Et les Palestiniens là-dedans ? Andrew Roberts rend les pays arabes responsables de leur déplorable sort : « Plusieurs gouvernements de la Ligue arabe étant suffisamment riches, ils auraient pu trouver une solution au problème des réfugiés palestiniens, mais leur objectif ultime était la destruction d’Israël. Le bien-être des Palestiniens ne leur importent peu. Le roi Abdullah de Jordanie et Anwar El Sadat d’Égypte ont tous deux été assassinés pour avoir cherché quelques accommodements avec un pays dont toute personne saine d’esprit ne peut penser autrement qu’il est là pour durer ».

C’est un discours sur Israël tout-à-fait différent qui nous est servi par un autre Roberts, un Roberts qui ne pense pas, et ne souhaite peut-être même pas, être entendu dans des endroits aussi prestigieux que celui qu’on peut offrir au premier. Un Roberts dont on peut sans risque parier que les conférences ne seront jamais reproduites dans le National Post. Et pourtant… Dans une autre vie, ce Roberts a été sous-secrétaire d’État au Trésor sous Ronald Reagan. A été le co-fondateur de la Reaganomics. Et a été editor de ne rien d’autres que le Wall Street Journal. Mais enfin…

Le 23 juin dernier, alors qu’il était interviewé par un « nobody » appelé James Corbetti, le docteur Paul Craig Roberts a déclaré que, malgré les bonnes intentions de Barak Obama, l’idéologie néoconservatrice règne toujours en maître à Washington. Ce qui fait que son pays tient à conserver son hégémonie partout dans le monde. Et surtout au Moyen-Orient.

Or, là-bas, l’Iran reste avec la Syrie les deux seuls pays à manifester leur indépendance face à cette volonté de puissance. Alors, tout comme on a fait pour l’Irak, il faut donc mentir à son sujet. Provoquer ses dirigeants pour enfin avoir le prétexte pour l’attaquer et, suite à une victoire, y placer un gouvernement fantoche qui servira d’abord les intérêts des États-Unis avant ceux du peuple iranien.

Cette volonté d’hégémonie, selon toujours P.C. Roberts, sert très bien les intérêts de l’actuel gouvernement israélien, ses objectifs étant de bouter les Palestiniens hors de la Ci-Jordanie, de littéralement affamer les Palestiniens de la bande de Gaza et de s’emparer du Liban-Sud, un territoire riche en ressources d’eau.

Mais ces objectifs sont contrecarrés par l’existence du Hezbollah au Liban. Or, sachant que le Hezbollah a le support de l’Iran, il faut d’abord détruire la puissance militaire perse avant d’envahir à nouveau le Liban. Sans ce préalable, il y a grand risque d’une troisième défaite pour la Tsahal.

À entendre Paul Craig Roberts, on se demande bien si ce n’est pas le peuple palestinien qui mérite maintenant la médaille George. Il reste que, contrairement au temps où il était le protégé de Reagan, ou quand il était editor du Wall Street Journal, la parole de Paul Craig Roberts n’est guère entendu au pays de l’oncle Sam. Mais il s’en contrefiche car, depuis le 11 septembre 2001 à son avis, tous les médias étasuniens agissent comme des prostitués. C’est exactement le mot qu’il utilise. ii

On aura deviné que Paul Craig Roberts pense que des gens de la CIA et/ou du Département de la Défense, s’ils n’ont pas contribué, n’ont rien fait pour empêcher Nine Eleven. Il reste que cette « théorie du complot » fait présentement du ravage aux États-Unis du fait que, pensent comme Paul Craig Rogers bien des gens qui ont également exercé d’importantes fonctions à Washington. À l’instar de ces quelque cent fortes personnalités, Paul Craig Roberts exige une enquête publique indépendante sur un événement qui a tant traumatisé l’Amérique. Et qui jette encore beaucoup trop de zones d’ombre.

Fukuyama a tort. L’Histoire est loin d’être terminée.

i Pour voir et entendre cet interview sur le site corbett.com : youtube,com – Paul Craig Roberts : War with Iran ?. À lire les articles de cet auteur sur vigile.net

ii Sur ce sujet : http//www. vigile.net/Pourquoi-la-propagande-l-emporte

http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2450

Messages

  • selon la vision israélienne se dessine de plus en plus, au fils des conditions israéliennes lancées depuis l’annonce des négociations directes avec l’Autorité palestinienne.
    Ce sera tout d’abord un état sans Quds comme capitale, et sans la mosquée d’AlAqsa.
    Selon le ministre de la guerre israélien Ehud Barak, seules « les banlieues arabes de la ville sainte reviendraient à l’état palestinien ». Alors que la résolution de partition de la Palestine 242 accordait aux Palestiniens la totalité de l’est de la ville sainte.

    Seront donc usurpés aux Palestiniens les 12 quartiers confisqués ces dernières années, et dans lesquels se sont déjà installés quelques 200.000 colons, sans compter Jérusalem de l’ouest, occupée depuis 1948.

    Ni la vieille ville, ni les lieux saints, dont la mosquée d’AlAqsa, ne reviendront à l’état palestinien.
    Selon Barak « un régime spécial et des mesures spéciales seront appliqués sur la vieille ville, la ville de David et le Mont des oliviers » (l’équivalent sioniste du quartier palestinien de Salwane), sans en préciser la nature. Il faut également s’attendre à leur usurpation.

    Le prochain état palestinien sera sur une partie de la Cisjordanie, contrairement aux résolutions onusiennes. « Seules les colonies sauvages et isolées seront restituées » continue Barak. Ce qui équivaut à dire que les territoires sur lesquels des colonies ont été édifiées pour quelque 400.000 colons seront également usurpés.

    Et puis, s’agissant du retour des réfugiés palestiniens aux territoires de 1948, toute le monde sait d’ors et déjà que leur droit dicté pas la résolution onusienne 181 a depuis longtemps été dénigré : « il faudrait leur trouver une solution, soit ils reviennent à l’état palestinien, soit ils sont intégrés dans d’autres sociétés, avec une aide internationale » affirme Barak. Cette vision rejoint l’insistance israélienne, dont celle du premier ministre Benjamin Netanyahou sur la nature juive de l’entité sioniste, qui exclut en conséquence ce retour qui peut modifier la donne démographique.

    Concernant toujours ce point, force est de constater que l’entité sioniste se désiste d’assumer la responsabilité de payer à ces réfugiés les indemnisations qui leur sont dues, en contrepartie de leur biens abandonnés et usurpés par les colons sionistes.
    Depuis un certain temps, il est beaucoup question d’un troc entre ces droits et « une compensation pour le biens des juifs arabes laissés dans les pays arabes, après leur fuite vers « Israël ». Sachant que la plupart de ces biens avaient été vendus avant le départ de leurs propriétaires juifs.

    En plus de toutes ces usurpations, l’état palestinien sera démilitarisé, soumis à des mesures sécuritaires draconiennes, pour éviter selon Barak à « la Cisjordanie un sort similaire à celui du Liban et de la Bande de Gaza après le retrait israélien ». Juste « un état vivable politiquement et économiquement » signale Barak, empruntant le terme à de nombreux dirigeants occidentaux.

    A noter que cette vision avait été suggérée lors des négociations de Camp David en l’an 2000, à l’ancien chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Celui-ci l’avait rejetée catégoriquement, arguant qu’elle bafoue les droits légués aux Palestiniens par les résolutions onusiennes.
    Dix après, la voilà de nouveau proposée à son successeur Mahmoud Abbas qui n’a ni son intelligence, ni son obstination.

    Sans jamais l’afficher ouvertement, les Israéliens ont œuvré de concert avec certaines puissances occidentales, non sans succès, pour rendre inopérantes ces résolutions. En créant des faits accomplis sur le terrain. Mais ils ont toujours besoin d’un renoncement officiel signé par les Palestiniens.
    C’est à Abbas que cette mission serait conférée. Nombreux sont les Palestiniens qui craignent qu’il ne soit disposé à le faire…

    al manar

    bref le pipeau sioniste habituel avec des occidentaux qui vont dire que les méchants palestiniens refusent la paix