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Italie - Bombes olympiques au centre social Takuma

Publie le mardi 14 mars 2006 par Open-Publishing

L’Italie connaît actuellement une vague d’agressions fascistes, dont un attentat à la bombe le 9 février la veille du passage de la flamme olympique. Pour la Fédération anarchiste turinoise, cela s’inscrit dans une stratégie plus large : créer la tension et intervenir ensuite pour rétablir l’"ordre".

Des escadrons fascistes font des incursions dans toute l’Italie. Le bilan des attentats contre des locaux des partis, des syndicats, des associations et des centres sociaux et les agressions contre les militants politiques, des immigrés, des sans-logis est impressionnant. Il ne se passe pas un jour sans un nouvel épisode des violences fascistes. L’ineffable ministre de l’Intérieur assure qu’en Italie l’extrême droite ne représente pas un danger.

Evidemment, le bon Pisanu [ministre de l’Intérieur italien] souffre d’une clairvoyante myopie. On dit que l’Histoire ne se répète pas mais, dans la période actuelle, on peut en douter. Dans les années 20, les escadrons de Mussolini se déchaînaient, et la Garde royale intervenait pour criminaliser les victimes et assurer l’uimpunité aux fascistes.

Aujourd’hui, comme alors, les fascistes sont les troupes de réserve prêtes à intervenir pour faire le sale travail que les forces de l’ordre ne peuvent (pas encore) faire.

Aujourd’hui, comme alors, les fascistes bénéficient d’appuis et de protections éhontés.

La longue histoire des attentats qui ont ensanglanté l’Italie, depuis celui de 1969 (place Fontana à Milan), même si une bonne partie d’entre eux n’ont pas été résolus (comment aurait-il pu en être autrement ?), démontre la connivence entre l’Etat et la droite radicale.

L’attentat du centre social du Takuma de Avigliana (deux bombes) a eu lieu le 9 février la veille du passage de la flamme olympique : un clair avertissement à ceux qui depuis des années luttent contre la destruction de l’environnement et l’injustice sociale. Les fascistes voulaient intimider le Takuma et attiser les flammes pendant cette période de dure confrontation politique contre le TAV (train à grande vitesse) et les Olympiades de "paix et de fraternité" sponsorisées par les marchands d’armes, sans parler de Coca Cola qui a les mains pleines du sang des syndicalistes guatémaltèques et colombiens tués par les escadrons de la mort.

Un film déjà vu, un film très moche

Cet été, le 11 juin, les fascistes avaient frappé à Turin pour tuer, en s’introduisant la nuit dans le squat du Barochio et en poignardant deux compagnons. L’un d’eux, blessé au ventre, a dû être opéré d’urgence. Le but, clair, est de paniquer et de mettre sur la défensive les personnes implquées dans un projet d’autogestion et qui sont actives dans la lutte contre le TAV. Les médias, les hommes politiques et la magistrature ont minimisé la gravité de l’agression, en faisant allusion à un règlement de compte entre extrémistes.

La manifestation de protestation qui au lieu la semaine suivante a été chargée par la police, et des tables et des sièges de terrasses de café ont été jetées au milieu de la rue par les manifestants pour se défendre. Ce banal épisode, bien moins grave que l’attaque nocturne des fascistes, a été amplifiée par les médias et les hommes politiques qui ont lancé une campagne de criminalisation de toute l’opposition sociale turinoise. C’était le premier acte du ménage pré-olympique. Après deux premières arrestations en juin, huit autres ont suivi de juillet à septembre. Huit anarchistes et deux membres du collectif universitaire ont été accusés de destructions et de pillage et ont été emprisonnés en préventive pendant six mois. Ils risquent, pour avoir participé à un cortège antifasciste, de huit à quinze ans de prison. Leur procès débutera le 27 juin.

L’attentat du Takuma fait partie d’une stratégie évidente : créer la tension et intervenir ensuite pour rétablir l’"ordre".

A Turin, la criminalisation des antifascistes a été le prétexte utilisé par la police, la magistrature et les politiciens pour évacuer de nombreux lieux occupés et pour essayer de discréditer ceux qui s’opposent à la politique de destruction et de pillage du territoire, des ressources, de la vie et de la dignité.

Mais les maîtres et leurs milices se font trop d’illusions. Nous sommes nombreux à nous opposer à ceux qui veulent transformer le vol et les destructions des biens communs en profits pour les plus riches. Ils essayent de nous effrayer et de nous discréditer. Ils n’y parviendront pas. Notre réponse est notre engagement de chaque jour pour une société d’êtres libres et égaux.

Solidarité avec le Takuma !
Résistons au fascisme !
Refusons le TAV !
Résistons à ceux qui dévastent et saccagent la vie, l’environnement et la liberté de tous !
No pasaran !

[Fédération anarchiste turinoise, FAI]