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Italie : Bush bien accueilli par R. Prodi, pas par la rue
Publie le dimanche 10 juin 2007 par Open-Publishing3 commentaires

de Anne Le Nir
A Rome ce samedi, le président américain a rencontré le chef de l’Etat italien, Giorgio Napolitano. Il a aussi été reçu, pour la première fois, en audience par Benoît XVI, avant de s’entretenir avec Romano Prodi, le chef du gouvernement italien. Les deux dirigeants ont voulu montré qu’ils étaient sur la même longueur d’onde sur les grands sujets internationaux. C’est justement ce qu’on voulu dénoncer plusieurs manifestations dans le centre de la capitale.
"Bush ! Bush ! Bush ! Out" "No Bush-No War !". Par milliers, altermondialistes et sympathisants de l’extrême gauche, venus de toute l’Italie, ont scandé ces slogans tout au long de la manifestation anti-Bush qui a demarré place Esedra, près de la gare centrale Termini, et s’est achevé place Navone au coeur de la Ville Eternelle, non loin de la place du Peuple où s’est tenu, sans grande foule, un véritable happening musical en faveur de la paix, organisé par l’aile radicale des partis de gauche au pouvoir. Ces derniers voulaient renouveler leurs critiques au gouvernement Prodi, qui a donné son feu vert à la participation de l’Italie aux forces de l’Otan en Afghanistan, et à l’élargissement de la base américaine de Vicence, située au Nord Est du pays.
L’Italie, dont 89% de la population s’est déclarée hostile à l’offensive en Irak, et qui a été profondément traumatisée par les violence inouies qui ont marqué le G8 de Gènes en 2002, a démontré sa capacité à exprimer son désaccord avec la « politique de guerre permanente de Georges.W Bush » et l’attitude très conciliante de Romano Prodi, dans une atmosphère somme toute plutôt bon enfant. Seuls quelques autonomes sont entrés en conflit avec la police à la fin de la manifestation.
Il faut dire que Rome avait pris depuis vendredi 8 juin une allure inédite de capitale en état de siège. Plus de 15 000 policiers et carabiniers ont été mobilisés, sans compter les tireurs d’élite, tandis que des hélicoptères ont constamment surveillé la Ville Eternelle. Dans le centre historique, où se situent le palais Chigi, siège de la présidence du Conseil, le parlement et le sénat, pas une place,pas une ruelle, n’a échappé à la présence des forces de l’ordre.
Idem pour les quartier proches du Vatican, tandis que la visite de Georges W. Bush à la communauté chrétienne de Sant’ Egidio,surnommée « La petite Onu du Trastevere », a été annulée, en raison de la configuration de ce quartier historique qui ne permettait pas d’assurer les conditions de sécurité exigée par la Maison Blanche. Mais les représentants de Sant’Egidio ont tout de meme rencontré le président à l’ambassade des Etats-Unis à Rome, car il tenait vraiment à ce clin d’oeil lancé aux électeurs catholiques américains, en vue des élections de l’an prochain. Tout comme il s’est très longuement étendu devant la presse sur sa première rencontre avec Benoit XVI, qui l’aurait littéralement « subjugué ».
Hélas, Georges Bush a multiplié les gaffes...Assis les jambes croisées, à la texane, aux cotés d’un pape qui suit avec une rigidité sans faille le protocole du Vatican, il s’est permis à plusieurs reprises de s’adresser au chef de l’Eglise catholique avec un simple « Sir » au lieu du formel « Votre Sainteté ». Pour comble, il lui a offert un cadeau qualifié de très kitch par les vaticanistes : il s’agit d’un baton de berger, sur lequel sont inscrits les dix commandements, réalisé par un ex sans-abri texan.
L’entretien a en tout cas fait ressortir une préoccupation commune pour le sort des communautés chrétiennes au Moyen-Orient, et en particulier en Irak.
Aucune gaffe en revanche avec le président de la République, Giorgio Napolitano, ni avec le chef du Gouvernement, Romano Prodi, qui semble avoir bien digéré un petit caprice texan ! Le chef de la Maison Blanche a en effet souhaité prendre un café avec son « vieil ami » Silvio Berlusconi, ce qui représente une première pour le président des Etats-Unis. Jamais il ne s’était entretenu avec un chef de l’opposition au cours d’une visite officielle.
Sur le plan politique, les contentieux entre Rome et Washington n’ont pas été abordés officiellement. Qu’il s’agisse de l’affaire Calipari (le fonctionnaire des services secrets italiens Nicola Calipari tué par un militaire américain sur la route menant à l’aéroport de Bagdad, alors qu’il venait à peine de libérer la journaliste du Manifesto, Giuliana Sgren), ou du procès de 26 agents de la Cia, entamé ce vendredi à Milan et qui concerne l’enlèvement et le transfert illégal d’un terroriste présumé, l’ex imam Abou Omar, au mois de février 2003. Pas plus que les divergences entre les Etats-Unis et l’Europe sur l’indépendance du Kosovo.
Mais il est vrai que, tout en ayant perdu après la chute du mur de Berlin en 1989 son rôle stratégique vis-à-vis des Etats-Unis, l’Italie demeure, depuis plus de soixante ans, un allié aussi solide que fidèle. Georges W. Bush l’a d’ailleurs rappelé, en remerciant Rome pour son engagement dans les missions internationales, notamment en Afghanistan et au Liban.
De son coté, Romano Prodi a gratifié le président américain de ses plus beaux sourires, n’hésitant pas à multiplier les accolades et à se féliciter du climat « chaleureux, amical, et même magnifique » qui a entouré son premier face à face avec Georges Bush.
Il a affirmé qu’il n’y avait pas de problèmes bilatéraux sérieux. « Bien au contraire », a t-il souligné, en évoquant les convergences de vue sur plusieurs thèmes. Notamment sur la nécessité d’une plus grande participation de l’Inde, de la Chine et du Mexique pour résoudre les grands problèmes mondiaux, et sur le danger de la prolifération des armes atomiques. Le président du Conseil a précisé que Rome et Washington souhaitaient oeuvrer ensemble « pour faire pression sur le gouvernement iranien afin qu’il n’aille pas au-delà des limites d’une utilisation pacifique et controlé du nucléaire ».
Sur le plan diplomatique, on ne pouvait donc pas mieux rêver, et Georges Bush n’a pas manqué d’inviter officiellement son « nouvel et bon ami » aux Etats-Unis.
Mais derrière cette entente formidable, il a y tout de même une Italie divisée en deux, dont Romano Prodi devra tenir compte.
Article publié le 10/06/2007
Messages
1. Italie:Bush bien accueilli par Romano Prodi, pas par la rue, 10 juin 2007, 13:31
Tour va pour le mieux dans le meilleur des mondes alors.
Pas de gaffes ? Les bio carburants , le pillage des pays du Sud (Amérique, Afrique) , l’Irak, un modèle économique qui rend méchant, aigri, arrogant, con.
La prétention d’imposer sa vision du monde à l’ensemble de planète. La mainmise de l’OTAN sur l’Europe. La destruction de tous les gouvernements vraiment socialistes qui sont apparus dans l’histoire.
Normal qu’ils s’entendent entre impérialistes de droite.
fachos va.
2. Italie:Bush bien accueilli par Romano Prodi, pas par la rue, 11 juin 2007, 08:51
Dommage que la gauche italienne se soit subordonnée à Prodi et son courant centriste. Retrospectivement on se rend compte que, si ça a permis de se débarrasser du ducillon bouffon Berlusconi, les conditions de retour d’une droite délirante sont sans cesse créées par le centre et la gauche molle, ses politiques de soutien aux interets de la partie la moins fréquentable de la bourgeoisie.
Le minimum eut été de rappeler vertement à Busch ses responsabilités premières et principales dans le plus gros carnage de ce nouveau siècle (l’Irak), de la rappeler et de le faire savoir publiquement, de rappeler que même si les USA sont un empire en déclin ils doivent cesser de polluer la planête plus que tous les autres.
Il ne peut y avoir accord sur la politique internationale avec Busch, même sur les grandes lignes.
Vivent les peuples américains et italiens,
A bas le boucher Busch et la carpette Prodi !
Vive la gauche italienne, indépendante de l’état, des interets privés et de Prodi !
Copas
1. Italie:Bush bien accueilli par Romano Prodi, pas par la rue, 11 juin 2007, 19:24
cher copas tu as raison, la gauche ce n´est pas prodi(gue). salut j f dieux