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Italie : la chasse anti-clandestins est lancée
Publie le samedi 17 mai 2008 par Open-Publishing6 commentaires

Des campements de tziganes ont été incendiés dans une banlieue de Naples. La population locale a saccagé le camp après qu’une jeune nomade a semble-t-il, tenté d’enlever un nouveau-né d’une Italienne.
ITALIE. Un mois après sa victoire aux législatives, la droite multiplie les mesures spectaculaires. La gauche et l’Eglise s’inquiètent.
de Eric Jozsef, Rome
« Depuis longtemps, l’Italie est la porte de la Méditerranée, mais cette porte doit être fermée avec fermeté parce que nous avons le droit de défendre les citoyens et de garantir leur sécurité ! » A l’instar du ministre pour les Politiques communautaires, Andrea Ronchi, les membres du nouveau cabinet Berlusconi multiplient les prises de position catégoriques et montrent les muscles.
Un mois après la victoire du Parti du Peuple de la liberté (PdL) soutenu par l’europhobe et xénophobe Ligue du Nord, dont les voix sont déterminantes au parlement, la droite italienne multiplie en effet les mesures spectaculaires pour chasser les immigrés clandestins et donner un tour de vis en matière de sécurité.
Au point que certains partenaires européens de l’Italie commencent à faire part de leur préoccupation. « Le gouvernement espagnol rejette la violence, le racisme et la xénophobie et donc ne peut approuver ce qui est en train de se passer en Italie », a lancé vendredi la vice-première ministre, Maria Teresa Fernandez de la Vega.
L’Eglise catholique est également intervenue pour inviter le gouvernement Berlusconi et les citoyens à la retenue. Le pape Benoît XVI a ainsi invité jeudi les fidèles à « accueillir » les immigrés et le cardinal Bagnasco a estimé que « la peur et la crainte des gens peuvent être comprises, mais ne devaient jamais porter à des actions inconsidérées ». La hiérarchie catholique est en particulier très inquiète des violences commises il y a quelques jours à l’encontre d’une communauté de Tziganes dans la banlieue de Naples. Après qu’une jeune nomade a, semble-t-il, tenté d’enlever le nouveau-né d’une Italienne, la population locale a saccagé le camp en brûlant des roulottes et en obligeant, sous la menace, les nomades à fuir en toute urgence. « Avec les Roms, on n’a pas respecté les droits humains », s’est indigné l’archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi.
Tout en déplorant les violences, le gouvernement italien affirme aujourd’hui vouloir imposer une main de fer après avoir fait campagne sur l’insécurité et la « tolérance zéro ». Jeudi, plusieurs opérations policières de grande ampleur ont ainsi été menées dans neuf régions, en particulier à Rome. Au total, près de 400 personnes ont été appréhendées et 110 extra-communautaires expulsés.
Le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, a annoncé son intention de faire passer dès le premier Conseil des ministres, la semaine prochaine, toute une série de mesures restrictives dans le cadre d’un « paquet sécurité » prévoyant entre autres l’introduction du délit « d’immigration clandestine » avec des peines allant de 6 à 48 mois de réclusion, la limitation du regroupement familial ou encore le droit d’interner tout clandestin dans un centre de rétention jusqu’à une période d’un an et demi. « Le décret sur la sécurité est presque prêt », a assuré mercredi Silvio Berlusconi, tout en garantissant que son gouvernement « n’adoptera jamais de mesures répressives, incompatibles avec notre tradition libérale, attentive aux droits humains ». Roberto Maroni a également proposé de renforcer les pouvoirs des préfets de Rome, Milan et Naples en les nommant commissaires extraordinaires pour la sécurité.
Alors que le secrétaire du Parti démocrate (PD), Walter Veltroni, met en garde contre le risque « d’une chasse à l’immigré », son collègue de parti et maire de Turin, Sergio Chiamparino, a demandé au gouvernement de nommer aussi un commissaire extraordinaire pour sa cité. Un peu partout dans la Péninsule, des édiles de gauche réclament désormais, comme leurs homologues de droite, un renforcement de la lutte contre l’insécurité au point d’autoriser, comme à Bologne, des rondes civiles dans les rues. En attendant, le gouvernement envisage de mobiliser l’armée pour effectuer des patrouilles nocturnes dans certaines villes.
Face à ce nouveau dispositif gouvernemental qui mêle immigration et criminalité, le président de la République, Giorgio Napolitano, a tenté de mettre un frein en précisant au ministre de l’Intérieur que seules les mesures qui présentent un caractère d’urgence pourront être adoptées par décret. Bucarest a également fait part au cabinet Berlusconi de sa perplexité malgré l’engagement du ministre Maroni de ne pas procéder à des « expulsions de masse ». La Roumanie craint en particulier que l’Italie ne remette en cause le traité européen de Schengen sur la libre circulation des personnes. Hier, le ministre Roberto Maroni a cependant annoncé son intention d’agir avec toujours plus de fermeté en assurant qu’il s’agit du meilleur moyen pour éviter « des épisodes de violence injustifiée comme ceux qui se sont déroulés à Naples ».
Messages
1. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 17 mai 2008, 16:28
c’est le fruit des lois de union europeen anti immigré ,certains gouvernement sont devenu ouvertement racistes.
1. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 17 mai 2008, 17:24
par exemple l’espagne qui tire sur les immigrés
2. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 17 mai 2008, 17:43, par Surpris
"la population local" , l’article n’est pas précis , si dire que des jeunes envoyés par des caids pour faire une expédition punitive ça représente la population napolitaine , alors je vous mets dans le meme sac que c’est ordure . D’un côté on a la mafia qui cherche à faire une démonstration de force à la population anpolitaine et aux étrangers pour montrer qui fait la loi , et de l’autre on a le reste de la population napolitaine (soit 99%) qui subit également le système . S’il vous plaît évitez vos amalgames entre des actes de ce genre et des lois votées par la droite . On a pas le droit d’insulter tout un peuple pour une minorité . Dans ce cas vous êtes comme ces politiciens démagogues qui se servent d’une minorité de délinquants étrangers pour stigmatiser tous les étrangers .
1. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 17 mai 2008, 19:47, par linus
pas d’accord avec le commentaire précédent, il y a réellement en ce moment en Italie un sentiment d’insécurité qui prend un caractère clairement raciste. La population dans son ensemble, naples ou ailleurs, laisse faire car elle est plus ou moins d’accord avec les idées de berlusconi. La mafia n’a rien à voir avec ça.
3. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 18 mai 2008, 12:01, par Bob
"L’Eglise catholique est également intervenue pour inviter le gouvernement Berlusconi et les citoyens à la retenue. Le pape Benoît XVI a ainsi invité jeudi les fidèles à « accueillir » les immigrés et le cardinal Bagnasco a estimé que « la peur et la crainte des gens peuvent être comprises, mais ne devaient jamais porter à des actions inconsidérées ». La hiérarchie catholique est en particulier très inquiète des violences commises il y a quelques jours à l’encontre d’une communauté de Tziganes dans la banlieue de Naples. Après qu’une jeune nomade a, semble-t-il, tenté d’enlever le nouveau-né d’une Italienne, la population locale a saccagé le camp en brûlant des roulottes et en obligeant, sous la menace, les nomades à fuir en toute urgence. « Avec les Roms, on n’a pas respecté les droits humains », s’est indigné l’archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi"
Voilà des gens qui ont parfaitement raison de protester contre cette odieuse chasse à l’immigré.
Mais comme c’est rappelé dans des posts précédents, il est absolument urgent de défendre la laïcité, ainsi les chefs religieux ne doivent pas se prononcer sur la politique.
La religion, c’est la sphère privée. Point. Ce n’est pas Super Miaou ou François Pellarin qui diront le contraire !
4. Italie : la chasse anti-clandestins est lancée , 19 mai 2008, 14:50
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