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JDN-Economie : un canard à subprimer ?
Publie le vendredi 24 octobre 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Cet organe de presse sur le net fait, en avril 2008, un article d’une impressionnante lucidité, d’une impitoyable distance par rapport à la mondialisation financière qui n’en finit de se crasher en montrant ses écœurants ressorts, comme l’impitoyable avidité de ses dirigeants et de leurs robocops : les traders.
Souvenons-nous, il y a six mois tout au plus, les hedges funds et les traders paradaient sous les couleurs les plus riantes et leur avenir se comptait en masses de dollars quotidiennes, s’ils ne croulaient pas avant sous les tombereaux de louanges et les hamiltoniennes images que la presse du Net et d’ailleurs leur balançaient. Le JDN, plus lucide, mesurait ses propos. Quoique.
"30 milliards de dollars. C’est la somme qu’ont empoché avec leurs seules commissions les 100 gérants de hedge funds - ces fonds d’investissement spéculatifs - les plus performants de la planète, selon la revue spécialisées Trader Monthly. La somme, en hausse de 25% par rapport à 2006, constitue un record depuis la création de ce classement. Ironie de l’histoire, c’est grâce à la crise des subprimes que le trader n°1 de ce classement a pu encaisser à lui tout seul plus de 3 milliards de dollars. »
La crise était déjà là, mais les hedges funds avec leurs petites mains avides restaient « performants » et les traders des héros aux fouilles pleines. Avec ironie, tout de même. On est pas des bêtes, au JDN.
Toute une presse type JDN s’ébattait encore joyeusement, en avril, dans l’ « avant », comme sur les photos d’implants capillaires. Temps bénis où elle ne tarissait pas de qualificatif plus extravaguants les uns que les autres pour encenser les hedges funds et leurs global players de dérivés.
Ayant chanté tout l’été, la presse se trouva fort dépourvu lorsque la crise fut tellement venue qu’on pouvait plus détourner les yeux.
L’ « après », donc. Nous y sommes en plein et le retournement de veste est devenu sport olympique dans les zélites appointés par les serpillères capitalistes sur écran ou sur papier.
Le storytelling des joueurs de casino est tout à coup devenu rance. Ce qu’on nous contait être le merveilleux moteur pour l’économie globale se révèle comme un mercantilisme effréné, une tonte planétaire pour des gains absolument odieux puisqu’ils ruinent soudain ceux qui déjà se tuaient à la fabrication de la plus-value, pour patrons d’entreprises pressé d’investir au CAC, au Nasdaq ou au Dow Jones.
Relisons la gel capillaire que le JDN balançait fin 2007, on est priés de ne pas rire. A dire vrai, on hésite entre rire et grincer des dents.
Les meilleurs traders de la planète [en 2007]
John Paulson :
...fondateur du hedge fund Paulson & Co, a empoché plus de 3 milliards de dollars de commissions en 2007. Cela grâce à la crise des subprimes, qu’il a vue avant tout le monde et sur laquelle il a tout misé...
Phil Falcone :
...Tout comme John Paulson, Phil falcone a su profiter de la crise des subprimes...
James Simons :
...En 2007, il a engrangé, à égalité avec Phil Falcone, entre 1,5 et 2 milliards de dollars de commissions...
Steve Cohentrader junior :
....chez Gruntal & Co, à peine sorti de l’université, il réalise 8.000 dollars de gains, avant de trouver sa vitesse de croisière, à 100.000 dollars par jour...
Ken Griffin :
....fonder Citadel avec 4,2 millions de dollars en 1990. Par la suite, Citadel fut le premier fonds à titriser de la dette...Commissions : 1-1,5 milliard de dollars ...
Chris Hohn :
...a fondé l’un des principaux fonds dits alternatifs de la planète, The Children’s Investment Fund, volontiers abrégé en TCI, qui gère en tout 17 milliards de dollars. En 2007, le fonds a gagné près de 900 millions de dollars en commissions...
Alan Howard :
Trader Monthly lui accorde entre 700 et 800 millions d’euros...
Pierre Lagrange :
....a gagné entre 700 et 800 millions de dollars de commissions...La fortune Pierre Lagrange dépasserait le milliard de dollars...
Paul Tudor-Jones :
...Avec une fortune personnelle estimée par le magazine Forbes en 2008 à 3,3 milliards, il serait le 334e homme le plus riche de la planète...
Pour tirer un joli sourire aux grincheux qui ne pensent qu’à leur économies, on citera Christine Lagarde, toujours dans le JDN, qui sait dénicher la vérité révolutionnaire sous les paillettes destinées à égarer le courageux journaliste.
Toujours aussi performante, la ministre de l’Economie, lui expliqua, quelques jours à peine après la remise de l’ode aux hedges funds et traders, qu’« on n’est certainement pas en présence d’un mécanisme de subprimes, ou d’un mécanisme d’éclatement d’une quelconque bulle immobilière en France »...
Article sur le JDN :
Christine Lagarde : http://www.journaldunet.com/video/152465/interview-de-christine-lagarde-ministre-de-l-economie/
Messages
1. JDN-Economie : un canard à subprimer ?, 24 octobre 2008, 17:44
BRADERIE MONDIALE DES fonds spéculatifs qui sont obligés de liquider leurs positions,
Pris à la gorge par un manque de liquidités, les "hedge funds" doivent dégager de l’argent frais. C’est de la vente forcée :
A la Bourse de Paris, les Zinzins institutionnels ont sauvé la journée = - 3,75 %
La Bourse de Prague clôture sur un plongeon de 11,77%
PRAGUE, 24 oct 2008
La Bourse de Prague a clôturé vendredi sur un plongeon de 11,77%, à 751,3 points, touchant un plus bas depuis mai 2004, dans le sillage des Bourses européennes.
La société de charbon NWR a notamment abandonné 17,39%.
"Les Bourses du monde entier s’écroulent. Les baisses n’ont rien à voir avec les fondamentaux. Il y a une seule cause : se débarrasser de tout sauf de l’or qui se trouve au fond de vos poches", a dit Marketa Sichtarova, analyste chez Next Finance.
Selon des spécialistes, les marchés n’ont pas touché le fond. "La panique est trop forte pour que la chute s’arrête. En d’autres termes, le moment d’acheter les valeurs sous-évaluées n’est pas encore venu", selon l’analyste.
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=201961
La Bourse d’Athènes plonge sous les 9,7% à la clôture
ATHENES, 24 oct 2008
La Bourse d’Athènes (Athex) a plongé vendredi de 9,71% à 1.728,49, son plus bas niveau depuis cinq ans, sur fond de débâcle généralisée des Bourses européennes, affectant principalement les actions des banques grecques.
L’indice composite FTSE/Athex s’est effondré de 9,33% à 921,57, touchant surtout l’action de la Banque nationale de Grèce (BNG), numéro 1 du secteur, qui depuis le début de la semaine a enregistré des pertes de plus 30%, selon les analystes.
Suivant la dégringolade de jeudi (-5,51%), l’indice de l’Athex a commencé à s’effondrer de plus de 10% dès l’ouverture de la bourse vendredi, enregistrant même une chute de plus de 14% en fin d’après-midi, avant de se redresser à 9,7% juste une heure avant la clôture.
L’Athex où les capitaux étrangers se sont accrus ces dernières années, a enregistré depuis le début de l’année un recul important de plus de 50%, suivant le ralentissement des places boursières mondiales, son plus bas niveau depuis 2003.
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=201960
Le Brésil sort son artillerie lourde pour défendre sa monnaie
SAO PAULO, 24 oct 2008
La Banque centrale du Brésil (BCB) a sorti l’artillerie lourde, en étant disposée à injecter 50 milliards de dollars sur le marché des changes pour enrayer la chute du real qui a perdu 38% de sa valeur face au dollar depuis août.
Annoncée jeudi, cette mesure a eu un effet immédiat : le real qui se négociait à 2,53 le dollar, a clôturé à 2,30, en hausse de 3,25% sur le taux de mercredi. Vendredi, le real était en légère baisse à la mi-journée.
Ces 50 milliards correspondent à un quart des réserves internationales de la BCB qui s’élevaient en septembre à 207 milliards de dollars.
Cet argent ne sera utilisé que pour des ventes sur le marché à terme et ne sera pas puisé dans les réserves de change, a affirmé à l’AFP un porte-parole de la BCB, sans en préciser l’origine.
Depuis le 19 septembre dernier, l’autorité financière du Brésil est intervenue à plusieurs reprises sur le marché à terme. Elle a déjà injecté 23 milliards de dollars pour freiner la chute de la devise nationale.
"Dans des moments comme celui-ci, de très grand stress, le gouvernement doit prendre position, il ne peut rester passif", a déclaré Bernard Appy, un responsable du ministère des Finances.
Le 1er août dernier, le real avait atteint en clôture 1,55, sa plus forte valeur face au billet vert depuis 1999. Le 19 septembre, après un recul du real à 1,93 par dollar, la BCB a réalisé sa première vente de 500 millions de dollars sur le marché à terme. Cela a entraîné une remontée de 5,58% de la devise brésilienne à 1,82 par dollar.
Mais le dollar a poursuivi sa progression au milieu de la tourmente internationale et les interventions de la BCB n’ont plus calmé le marché.
C’est pourquoi jeudi, la BCB a annoncé que 50 milliards de dollars seraient injectés pour "réduire les effets de la crise internationale sur l’économie brésilienne", selon un communiqué.
"La mesure a porté ses fruits car elle a répondu à la demande de titres de change et le montant correspond à ce que le marché juge nécessaire", a déclaré Silvio Campos Neto, économiste en chef de la Banque Schain.
De nombreuses entreprises, telles qu’Aracruz cellulose et le groupe agroalimentaire Sadia, avaient parié il y a quelque mois sur un dollar faible et signé des contrats à terme dans cette monnaie. La hausse du billet vert leur a fait perdre des montagnes d’argent quand les contrats sont arrivés à échéance.
Les ventes de dollars de la BCB ont couvert, à des taux d’intérêts faibles et pré-fixés, la demande d’entreprises pour honorer leurs contrats en dollars.
La BCB y gagne car les dollars ont été achetés à une époque où le billet vert était bas face au real.
"Avec les interventions, nous avons assumé la position de principal créancier en monnaie étrangère. La hausse du dollar a engendré des bénéfices pour le gouvernement", a assuré M. Appy. Cependant, la durée de ces bénéfices "dépendra du taux de change à l’avenir", a-t-il prévenu.
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=201957
Wall Street accuse le choc, mais résiste à la panique
New York - La Bourse de New York chutait de nouveau vendredi en matinée, mais résistait mieux que les autres places financières mondiales, emportées par un mouvement de panique qui intervient 79 ans jour pour jour après le début du grand krach de 1929.
Vers 14H45 GMT (16h45 HEC), le Dow Jones dévissait de 4,81%, soit 418,31 points, à 8272,94 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, cédait quant à lui 4,28% (68,58 points), à 1535,33 points, et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 4,71% (42,74 points), à 865,37 points.
Après une séance en montagnes russes jeudi, terminée sur une note positive, (le Dow Jones prenant 2%), la place new-yorkaise s’attendait au pire : les Bourses asiatiques ont fini leur séance sur un plongeon et les Bourses européennes dégringolaient dans leur sillage, de près de 10% par moment pour certaines.
Signe du pessimisme des investisseurs, les contrats à terme sur le Dow Jones, censés présager de l’ouverture, chutaient du maximum autorisé avant la séance, soit 550 points.
C’est un "environnement sans précédent pour le marché", a jugé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Le mouvement de vente est "mondial" et "n’épargne aucun secteur", a observé Anthony Conroy, vendeur d’actions pour BNY ConverEx. "Les gens se préparent à une récession plus longue que ce qu’ils avaient anticipé", a-t-il ajouté.
Les 30 valeurs composant l’indice Dow Jones évoluaient dans le rouge.
Alimentant ces craintes, de nombreuses sociétés ont dû revoir leurs prévisions de bénéfices à la baisse, comme Microsoft (-2,51% à 21,76 dollars) jeudi soir, et bien d’autres dans les jours précédant.
Mais la place new-yorkaise limitait les dégâts par rapport aux dégringolades observées plus tôt dans le monde, et le Dow Jones restait au dessus de son plancher récent, atteint en séance le 10 octobre, à 7700 points.
"On observe des niveaux tels que certaines actions sont extrêmement attractives pour un investissement à long terme", a expliqué M. Conroy. "Il y a des opportunités vraiment énormes".
"Le problème, c’est l’effondrement des marchés dans le monde entier en raison des inquiétudes économiques, mais la cause principale, c’est que les fonds spéculatifs sont obligés de liquider leurs positions", selon M. Goldman.
Pris à la gorge par un manque de liquidités, les "hedge funds" doivent dégager de l’argent frais. "C’est de la vente forcée, pas un jugement d’investisseur", a ajouté l’analyste de Wachovia.
Particulièrement attaqués, les producteurs d’énergie et de matières premières, qui pèsent environ 20% des indices, pâtissaient de la chute des cours du pétrole après la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire son offre, de moins de 1,5 million de barils par jour.
Cette annonce a été suivie d’une chute des cours du baril à 61 dollars à Londres et 63 à New York, au plus bas depuis mai 2007.
Le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, chutait ainsi de 6,00% et son concurrent Chevron de 7,41%.
Mais si le marché limitait ses dégâts, vu la volatilité observée, notamment pendant la dernière heure des échanges, "personne ne peut dire à quel niveau le marché va finir la séance", notait Patrick O’Hare, du site d’information financière Briefing.com.
Si le Dow Jones atteint une baisse de 1100 points (-12,6%) avant 14H00 locales (18H00 GMT), la séance sera suspendue une heure sur le New York Stock Exchange. Entre 14H00 et 14H30 GMT, la suspension sera limitée à 30 minutes et entre 14H30 et 16H00, la cotation ne sera pas interrompue.
Ironie de l’Histoire, le "jeudi noir" qui a lancé le krach de 1929 à Wall Street était également un 24 octobre, il y a exactement 79 ans.
Même le marché obligataire, refuge habituel de l’investisseur inquiet, baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,618%, contre 3,534% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,011%, contre 3,969% la veille.
24 octobre 2008 17h09
http://www.romandie.com/infos/news/200810241709030AWP.asp