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JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES
Publie le mercredi 8 octobre 2008 par Open-Publishing7 commentaires

de Brunz
Tout est là, pourtant.
Une belle crise systémique comme on n’en avait pas vues depuis des décennies, dont les directs responsables en matière de législations complaisantes et investissements calamiteux sont non seulement toujours aux affaires, mais ont le toupet de vouloir y remédier en espérant une courtoise amnésie collective sur le fait que, pendant au moins deux décennies, ils ont amené des téra-hectolitres à leur putain de moulin fou.
Un Peuple très majoritairement épuisé par la non-espérance qui nimbe le pays depuis la fin des "trente glorieuses" (période qu’il faudrait d’urgence rebaptiser "les trente glorioles", tant on le galvaude pour évoquer une sorte de paradis perdu...), parce qu’il n’existe au stade actuel aucune alternative réelle à l’abominable streum sarko-ségo, avec variante "neunoeuil" et "méééeuuuhhhh" !... L’espoir ne fait plus vivre. Juste survivre. Couché. Et du bout d’un bulletin qui ressemble de plus en plus (et odore comme tel avant et après usage) à du faf à train.
Un gouvernement veule, incolore et servile, non seulement parce qu’une constitution archaïque et périmée le lui impose, mais aussi du fait de la frousse immodérée du siège éjectable sur lequel il est sis.
Un chef d’Etat non seulement grossier et stupide au point d’acculer le gros du Peuple à une précarité structurelle inédite, mais également "d’assumer" une opulence personnelle et l’admiration pour des personnages encore plus grossiers et stupides qu’il ne l’est lui-même (Bush, Berlusconi... "assumer" étant le maître mot, la petite formule magique par laquelle tous les imbéciles de ce monde dédouanent les pires crimes ou bêtises) tout en injectant dans ses discours des éléments de pseudo-gauche qui le rendent encore plus pitoyable et brouilleur de brèmes (et en font un des grands champions du faux-cultisme malfaisant toutes époques et catégories confondues).
Mais il n’y a "rien de bandant dans l’air" (ou de mouillant, pour vous Mesdames...).
Tout paraît mou et répétitif autour de nous (c’est un ressenti personnel, mais je me permets de pluraliser le concept sans évidemment vouloir l’imposer) :
– le ressassement mécaniques tant des discours politiques dominants que de ceux passéistes (les intuitions de Marx sont toujours foudroyantes, mais la planète a quelque peu changé et morflé en un siècle et demi, bordel !...).
– les manifs robotiques, sectorielles et souvent confidentielles (malgré les deux milliards de manifestants déclarés par les organisateurs, histoire de faire contre-poids aux deux cents relevés par la Préfecture).
– la légitime répugnance à l’idée même d’utiliser la violence (et en particulier celle stupide et désespérée qui fit les moches jours d’AD ou des BR), tout en la fantasmant tant les violences et les injustices subies sont parfois grandes.
– les arts et la culture en rade évidente (avec toujours de belles exceptions, comme cette pièce que j’ai eu la chance de voir à Ivry il y a quelques jours), avec suprématie du fléau télévisuel et quelques rares poches de résistance sur web ayant de plus en plus de mal à exister (et à ne pas se sectariser par réflexe automatique de défense).
Ce n’est pas la peur de perdre ce que l’on a qui nous mine, mais la crainte justifiée de ne rien gagner en essayant de changer les choses...
La JOIE a toujours été de toutes les REVOLUTIONS ! De la Carmagnole au Temps des Cerises, des guinguettes du Front Populaire aux jouissances sans entraves soixante-huitardes, pour ne parler que de cette France que je connais le mieux, et ce sans aucune arrière-pensée ethno-centriste.
La Joie est comme la Révolution : une ravissante salope qui ne se décrète pas, mais se vit (ou subit, question de camp ou de choix) à l’improviste !
Elles sont comme des soeurs siamoises, visuellement troublantes, mais dont la folie et le naturel alternatif ont un charme fou !
Pour retrouver et connaître l’une, il nous faudra également partouzer avec l’autre !
Le salut ne viendra que de la rupture de tous les schémas !
Du déchiquètement du moindre scénario !
De la mise en abîme de l’amour à la papa !
Du médius sempiternellement levé à la gueule du pouvoir établi, mais aussi enfoncé dans le derche de ceux qui prétendront s’y substituer avec pour seul programme de renouveler le bagne !
:)
Brunz
Messages
1. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 8 octobre 2008, 14:23, par Copas
Avant c’était moche,
tout en gris,
puis vint la couleur,
............. et brunz.............
la révolution et les soulèvements populaires sont les plus belles palettes du bonheur....
j’ai connu ceux de 36 , 45 , 68 et tous, humbles, ont souvenirs de cela comme une ivresse et un bonheur partagé de ces moments, un océan de libertés qui comblent cœurs et âmes.
A l’heure où nous vivons sous la menace du rutabaga, se souvenir que la porte sur le printemps et l’été est du coté du soulèvement populaire (sinon, les tickets, les soupes populaires contraintes, Sarko au petit déj en réveille matin, maton).
Lagarde s’est précipitée ce jour pour donner un premier chèque au petit commerce et à la petite entreprise, sans un liard pour la classe prolétaire, rutabaga vous dis-je....
On n’attend plus que des discours sur la France éternelle, les valeurs éternelles du labourage , contre les arabes et les pas bien blancs (nos juifs à nous), on n’attend plus que le noir et blanc de retour à la télé, rutabaga vous-dis-je.
Alors qu’on sait où elle est la couleur, on sait où il est le bonheur, dans la liberté populaire, celle qui devra bien occuper les lieux de production, qui mettra CRS et gendarmes mobiles crosses en l’air,...........
Le bonheur est révolutionnaire.
1. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 8 octobre 2008, 15:05
BRUNZ et COPAS,quel talent ! qui n’est pas étranger à des solides convictions.
N’ayant rien à commenter,je m’en vais.....vous relire.
Merci.
Fraternellement LE REBOURSIER
2. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 8 octobre 2008, 15:41
Merci LE REBOURSIER !
Venant de quelqu’un qui n’est vraiment pas un manche de la plume (putain la vache ! :D), ça donne du baume au coeur et des fourmillements à l’ego !
Ceci dit, en toute franchise, COPAS nous surclasse tous à mon avis (chose dont on se fout éperdument, puisqu’il n’existe aucun concours entre ceux qui écrivent pour faire avancer les choses, mais il fallait que ce soit dit au moins une fois publiquement).
Je le lis toujours avec délectation. J’en suis presque amoureux ! :D
Son style, outre que jubilatoire et jamais pompeux, est toujours argumenté béton et s’engage dans une profondeur d’analyse qui personnellement me fait sentir instantanément moins idiot que la seconde précédent sa lecture (voir son dernier article sur Mister Brown).
Cet homme a des bases, du chou et de l’instinct.
Et aussi du tact, de l’élégance et beaucoup de pudeur.
Pas mieux !
:)
Brunz
3. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 8 octobre 2008, 17:17, par thomassaint (ankou 56)
bon, les gars, n’en jetez plus ! Même si l’amour, toujours, c’est vachement beau ! Et pus, tiens, vous avez raison ! Doux jésus, je me sens moi aussi tout amour...
4. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 8 octobre 2008, 18:13, par Copas
Paf !
J’ai les chevilles qui ont explosé !
T’es con ou quoi, Brunz ?, j’suis obligé de ramper maintenant....
2. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 9 octobre 2008, 15:20
"""Le salut ne viendra que de la rupture de tous les schémas ! ""
hum hum je suis pour
aussi pour le nom des partis,aussi pour le NPA j’ai proposé :
"le parti du temps des cerises"
mais là j’suis trop en avance à ce qu’on dirait..
dommage Breton aurait aimé
Damien
1. JOIE ET REVOLUTION, SOEURS SIAMOISES, 9 octobre 2008, 18:48
Trop en avance ou trop à la masse... Le temps (cet enculé !) nous le dira.
Breton aurait quand même kiffé sa race surréaliste !
:)
Brunz