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Jean Groix, cette autre victime de Fourniret...
Publie le jeudi 17 avril 2008 par Open-Publishing3 commentaires
... du gouvernement de l’époque, de sa police politique et des media à leur botte.
"Ouest-France" revient sur le cas de Jean Groix, rien dans les autres quotidiens.
Surprenant, n’est-ce pas ?
*Ouest- France 16 avril 2008 page 4 toutes éditions*
http://www.nantes. maville.com/ Jea...
* Jean Groix, cette autre victime de Fourniret *
Qui se souvient de ce militant breton de 41 ans, d’abord soupçonné
du meurtre de Natacha Danais, avoué plus tard par Fourniret ? Piégé
dans une histoire infernale, il s’est pendu, à Fresnes, en 1990.
De la mort de Jean Groix, militant actif de l’Union démocratique
bretonne, on ne parlera pas devant la cour d’assises des Ardennes.
Pourtant, il est aussi une victime de Michel Fourniret.
Retour sur les faits. Le mercredi 21 novembre 1990, Natacha Danais, 13
ans, disparaît à Rezé, au sud de Nantes. Trois jours plus tard, un
promeneur découvre son corps sur une plage déserte de Brem-sur-Mer
(Vendée). Le 29 novembre, la police nantaise se rend chez un voisin de
la victime. Jean Groix, vétérinaire à Rezé, connaît l’adolescente. Et il
possède une fourgonnette blanche, comme celle signalée par la soeur de
Natacha, le jour de sa disparition.
*De sales rumeurs*
Au cours de la perquisition, scène incroyable : les policiers tombent
nez à nez avec trois militants basques armés, planqués dans une chambre.
Jean Groix est envoyé à Fresnes pour association de malfaiteurs. Pour le
meurtre de Natacha Danais, il est mis hors de cause. Deux mois plus
tard, il se pend dans sa cellule.
*« Le mal était fait »,* se souvient avec amertume, Michel Herjean,
co-fondateur du mouvement Emgann, mêlé de très près à l’hébergement des
Basques. *« Les médias, la police, la quatorzième section antiterroriste
de Paris, tout le monde s’est emparé de l’affaire. Et les commentaires
sont allés bon train. »* Des rumeurs infondées mais tenaces se répandent
comme de la poudre : Natacha a été tuée parce qu’elle avait surpris les
Basques.
*« Il se sentait cassé »*
*« Quand on est militant politique, on est prêt à assumer des actes
répréhensibles. Mais être accusé du meurtre d’une gamine, c’est
épouvantable ».* Alan-Erwan Coraud, militant breton qui vit aujourd’hui
dans le vignoble nantais, avoue avoir* « été déstabilisé au début de
l’affaire. Pas longtemps. On est vite montés au créneau pour l’aider ».*
Quelques voix s’élèvent mais la plupart des sections bretonnes ne
soutiennent alors Jean Groix que du bout des lèvres.
Sa soeur, Yolande Coëffic-Groix, en parle encore avec émotion.* « Je
l’avais vu au parloir, la veille de sa mort. Un quart d’heure. Il était
déprimé. Le ciel lui tombait sur la tête. Il se sentait cassé, projeté
dans un monde qu’il ne connaissait pas. »* Bien que mis hors de cause,
Jean Groix n’aurait pas supporté les soupçons. Le lendemain, on le
retrouve mort dans sa cellule.* « Il s’est peut-être suicidé. Mais
j’aurais toujours un doute. »* Pendant longtemps (et encore aujourd’hui)
des sympathisants de la cause bretonne ont cru au complot politique, à
une cabale policière. L’affaire des Irlandais de Vincennesreste dans les
mémoires.* « À l’époque, on ne croyait pas au hasard »,* se rappelle
Alan-Erwan Coraud.
Seize ans plus tard, Michel Fourniret avoue le meurtre de Natacha
Danais.* « Pour nous, cela n’a rien changé. C’était tellement évident
que Jean était innocent »*, gronde sa soeur. Elle s’indigne toujours du
traitement médiatique de cette affaire. *« Toute la famille en souffre
encore. »* Yolande veut se souvenir de son frère comme d’un homme *«
droit, qui se battait pour ses idées. Il aimait les gens... Il me manque
tellement ».* La vie continue, mais avec un *« sentiment d’injustice »*
entêtant. *« La rancoeur, elle ne fera revenir personne. »
Marylise COURAUD.
Les Irlandais de Vincennes. *En août 1982, trois « dangereux terroristes
», selon l’Élysée, sont arrêtés à Vincennes par le capitaine Barril et
le GIGN. L’instruction judiciaire fait apparaître de graves
irrégularités. Ils sont libérés en octobre 1983. Paul Barril, accusé par
l’un de ses informateurs d’avoir déposé des armes au domicile des
Irlandais, n’est pas poursuivi. Des officiers de gendarmerie sont
condamnés. En avril 2003, l’affaire est close.
*Le meurtre de Natacha Danais *est évoqué, à partir d’aujourd’hui, par
la cour d’assises des Ardennes, qui juge Michet Fourniret et Monique
Olivier.
Ouest-France
Messages
1. Jean Groix, cette autre victime de Fourniret..., 17 avril 2008, 18:55, par Patrick
très peu de choses dans les media...
1. Jean Groix, cette autre victime de Fourniret..., 18 avril 2008, 15:50, par madmarx
Dans "Le Soir" de Bruxelles :...
Charleville-Mézières (France)
De l’un de nos envoyés spéciaux
Les « victimes collatérales » des assassins n’ont pas leur place dans les procès d’assises.
La mémoire de Jean Groix, le vétérinaire breton injustement accusé du meurtre de Natacha Danais en 1990, n’a pas été réhabilitée par la cour d’assises des Ardennes. Son nom a été brièvement évoqué. Son suicide, en 1991, a été évoqué comme une anecdote de l’enquête menée sur la mort de la fillette de 13 ans mise à mort par Fourniret.
En Bretagne, on pleure toujours la mémoire bafouée de ce militant indépendantiste paisible, mais engagé.
Huit jours après la découverte du corps de Natacha, les enquêteurs font irruption chez le Dr Groix, 41 ans. Il figure sur leur liste de suspects. Le vétérinaire est un voisin des Danais. Il lui donnait des cours de maths. Et sa camionnette blanche correspond, pour les policiers, à la description de la fourgonnette blanche aperçue par la sœur de Natacha. Lorsqu’ils pénètrent chez le praticien, les enquêteurs découvrent trois militants basques armés, qu’ils affectent d’une appartenance à l’ETA. Le Dr Groix est arrêté. Les enquêteurs spéculent : c’est parce que Natacha aurait découvert la présence de « terroristes basques » qu’elle aurait été éliminée. Au terme de sa garde à vue, le vétérinaire est inculpé d’association de malfaiteurs par un juge antiterroriste. Incarcéré à la prison parisienne de Fresnes, il se désespère des accusations de meurtre d’une enfant portées contre lui et répandues dans la prison. Le 29 janvier 1991, il se suicide. L’opprobre allait encore le poursuivre après sa mort…
En 1992, ainsi que le rapporte son ami indépendantiste Michel Herjean, d’autres Bretons sont arrêtés pour avoir hébergé des militants basques. « Ceux qui hébergent des Basques comme vous sont des assassins », leur auraient lancé les policiers de la 14e section antiterroriste. Ils leur auraient affirmé que Jean Groix aurait lavé à grande eau le sang de Natacha répandu dans sa camionnette. Et ils leur présentent le « vétérinaire de Rezé » comme un « pervers sexuel » harcelant dans son cabinet de jeunes stagiaires. Ils savaient pourtant que Jean Groix n’avait rien à voir avec le meurtre de Natacha. Ils façonnaient l’équation « terroristes = pédophiles » pour mieux faire craquer leurs suspects.
De tout cela, il n’a pas été question au procès Fourniret. Jean Groix aurait mérité d’être publiquement réhabilité en audience.
METDEPENNINGEN,MARC
2. Jean Groix, cette autre victime de Fourniret..., 21 avril 2008, 17:51
Merci beaucoup, ça fait chaud au coeur.