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Jean Voirin, secrétaire général de la CGT spectacles : "Nous dénonçons également la précarité"

Publie le jeudi 20 avril 2006 par Open-Publishing

par Julien DESCALLES

Jean Voirin, secrétaire général de la CGT spectacles, juge « inacceptable » la nouvelle mouture du protocole d’accord sur les intermittents. Il appelle à manifester aujourd’hui, 14 heures, devant le siège du Medef.

Où en sont les négociations du protocole d’accord sur les intermittents du spectacle ?

Hors de toute règle, le Medef a proposé vendredi une nouvelle mouture qui reconduit les conditions d’affiliation à l’Unedic, soit 507 heures sur dix mois pour les techniciens et dix mois et demi pour les artistes. Il y a deux nouveautés. D’abord, la formule prendrait en compte la totalité des salaires perçus sur l’année, et non plus le salaire journalier de référence. Cela irait dans le bon sens. Mais, elle prolonge aussi le fond transitoire, financé par l’Etat, pour ceux qui réalisent les 507 heures sur douze mois. C’est inacceptable.

En quoi est-ce « inacceptable » ?

Selon le texte du Medef, les techniciens devraient réaliser 607 heures en douze mois, et les artistes 579. Or, selon les dernières statistiques de l’Unedic (de 2003), 45% des artistes travaillent moins de 550 heures par an. Il y a une volonté manifeste du Medef de consolider le protocole de juin 2003. On nous parlait alors d’un bon accord car il allait à la fois professionnaliser et réduire le déficit. Sérieusement, qui pourrait le dire aujourd’hui alors que le déficit de l’Unedic a augmenté de plus de 10 % depuis 2003 ? En outre, 24 600 intermittents ont été « attrapés » grâce au fond transitoire obtenu par la mobilisation. A l’arrivée, le système coûte plus cher et les cotisations sont en hausse de 15 à 30 %. Il est donc nécessaire de faire du neuf.

Quelles sont les alternatives ?

La proposition du comité de suivi [regroupant des parlementaires et des intermittents, ndlr] n’a jamais été discutée. Le Medef ne veut pas en entendre parler. Si la réunion de demain était « conclusive », ce serait un coup de force. Plus les mois passent, plus cela tourne à la pantomime et plus l’exaspération monte. Nous appelons donc à un rassemblement aujourd’hui devant le Medef, et à un second le 24 avril devant le théâtre Mogador, pour la cérémonie des Molières.

La lutte contre le CPE a-t-elle modifié le cadre des négociations ?

Par rapport au Medef, cela ne change rien : ils pensent que leur parole est plus importante que celle du reste de l’univers. Mais le retrait du CPE donne du souffle aux intermittents comme aux permanents du spectacle. Les théâtres, comme les radios ou les télévisions, ont répondu majoritairement aux appels à la grève. Comme le mouvement anti-CPE, nous dénonçons la précarité . Nous défendons les acquis sociaux des professionnels du spectacle.

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