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Jour de la Shoah : réaction de Marie-George Buffet

Publie le jeudi 27 avril 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés aujourd’hui pour la « Marche des vivants », marche entre les camps d’Auschwitz et de Birkenau, en mémoire des 6 millions de juifs massacrés par les nazis durant la seconde guerre mondiale.

L’émotion est immense.

Des millions de personnes y ont trouvé la mort, assassinées, gazées.
Nous n’oublierons jamais le désespoir de ce peuple, de ces familles qui ont perdu leurs proches. L’histoire est gravée à jamais en chacun d’entre nous.

Au cours d’un voyage que je viens d’effectuer aux Etats-Unis, j’ai visité l’United States Holocauste Memorial Museum et j’ai été bouleversée par les archives ayant trait à la période couvrant la seconde guerre mondiale qui permettent d’approfondir encore la connaissance de ces années tragiques durant lesquelles les juifs ont connu l’innommable.

A cet égard, le PCF peut s’honorer d’avoir compté dans ses rangs un grand nombre de combattants juifs qui ont participé bien souvent de façon décisive aux combats libérateurs dans lesquels beaucoup sont tombés héroïquement. D’autres ont contribué à la résistance non armée en prenant part au sauvetage des enfants, des femmes et des hommes, victimes de la barbarie de la bête immonde.

Le PCF et moi même, soutenons avec la plus grande émotion, à l’occasion du jour de la Shoah, toutes les familles venues honorer les noms de leurs proches, déportés puis assassinés dans les chambres à gaz par les nazis, durant la seconde guerre mondiale.

Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF

Messages

  • Je trouve révoltant que l’on ne se souvienne que des personnes juives ou d’origine juive pour la comémoration de la shoah ! On oublie systématiquement homosexuel-les, anarchistes, Noir-es, communistes, handicapé-es, etc...

    Même si le nombre n’est pas le même, peu importe ! Ces personnes ont aussi droit au respect !

    Il n’existe pas de hiérarchie dans l’horreur. Ce qui est grave, c’est l’acte, qu’il soit effectué plusieurs fois ou une seule importe peu.

    Bilba.

    • "Le PCF et moi même, soutenons avec la plus grande émotion, à l’occasion du jour de la Shoah,"
      tu vois Bilba , meme si je suis d’accord avec toi sur le fond , il est normal que le jour de la shoah
      on se souvienne des juifs exterminés , ce qui n’est pas normal c’est que l’on ne se souvienne pas des gitans , manouches , roms , et autres tziganes , seul autre peuple à avoir été detruit es qualité par les nazis , à l’occasion d’un autre jour de memoire .
      les autres groupes detruits ne sont pas moins dignes de respect et de memoire , mais dans leur cas , il ne s’agissait pas de detruire un ou plutot deux peuples .
      c’est une affaire de dimension dans la monstruosité et dans la perversion de l’esprit humain .
      amitiés
      claude de toulouse .

    • Je ne vois pas ce qu’il ya de révoltant à commémorer la disparition de 6 millions de personnes.
      Pour ma part, je n’ai jamais connu mes deux grands-mères.

      Marie-Georges Buffet très émue par la Shoah, l’est-elle autant par le Goulag, l’assassinat pur et simple d’écrivains, acteurs, poètes juifs sur ordre de Staline, l’éradication systématique de la Yevsektsiya (section juive du PCUS utilisant le Yiddish comme langue nationale) ?

      Je voudrais ici rappeler la mémoire de celui qui fut l’organisateur de la résistance dans le complexe Auschwitz-Birkenau : DAVID SZMULEWSKI. Né en Pologne, militant communiste, il se forme à l’agriculture dans un camp de pionniers en Pologne et part en Palestine dans les années 30, travailler en kibboutz. Lorsque la guerre civile en Espagne éclate, il s’engage dans les Bigades Internationales (au sein desquelles existe une brigade juive, la Brigade Botwine) puis, les forces de gauche écrasées, passe en France. Il entrera dans la Résistance et sera arrêté à ce titre.

      Déporté à Auschwitz, il y organise la résistance, le vol des médicaments dans les bagages des arrivants (le "Canada"), leur redistribution dans le complexe du camp par les équipes de couvreurs qui réparent les baraques ; ces derniers servant aussi de "facteurs", tout cela en collaboration avec les intellectuels et militants communistes polonais déportés. Survivant à la déportation, il sera nommé délégué par le gouvernement polonais au premier procès d’Auschwitz à Francfort, en 1964, se déplaçant à chaque fois avec des valises de documents.

      La Cour ira même jusqu’à se déplacer à Auschwitz pour constater "de visu".
      Décoré de la plus haute distinction militaire polonaise, membre du PC polonais, il sera jeté comme un malpropre avec son épouse et son enfant hors de Pologne, suite à l’énorme vague d’antisémitisme de 1968. Ne pouvant emporter qu’une petite somme d’argent, il en sera dépouillé par les douaniers polonais à la frontière avec la RDA.

      Il atterrit à Paris où les anciens déportés finiront par lui trouver un emploi dans le tricot.
      En 1984, il publie ses mémoires en Yiddish sous le titre "Zikhroynes fun Viderstand in Oyshvitz-Birkenoy" (Souvenirs de résistance à Auschwitz-Birkenau). Ce livre n’a encore jamais été traduit et est tombé dans l’oubli, ainsi que son auteur, puisqu’on n’en a même pas parlé lors du 6àème anniversaire de la libération d’Auschwitz. Je me propose de le traduire en français et de le publier.
      Son auteur est mort dans l’oubli le plus complet.

      Afin de ne pas oublier, comme il est répété dans le Chant des Partisans du ghetto de Vilius "Zog nisht kayn mol du geyst dem letztn veg" (Ne dis jamais que tu vas ton dernier chemin...).

      Avraham MALTHÊTE
      Conservateur des collections de manuscrits hébreux
      Bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle
      45, rue La Bruyère
      75009 PARIS
      jfm@aiu.org

    • Je n’ai JAMAIS insinué de près ou de loin qu’il était révoltant de comémorer la shoah. J’ai dit que ce que je trouve révoltant, c’est d’oublier systématiquement les autres victimes du nazisme !

      Ca n’a rien à voir avec le fait de trouver révoltant de comémorer la shoah ! J’ignore où vous avez été pécher cela. Je n’ai jamais dit pareille chose !

      A Claude de Toulouse : Les juives/ifs ne sont pas un peuple mais une religion. L’amalgame entre les deux, c’est Hitler qui le faisait. Et avant lui, le judaïsme lui-même pour (comme tente de le faire l’islam aujourd’hui) empêcher toute attaque contre les principes du judaïsme (car du coup, si l’on s’attaque à ces principes, on s’attaque au peuple. C’est du moins ce que voudrait faire croire le judaïsme.

      Cependant, si le but de Hitler était d’exterminer les personnes juives ou d’origine juive, il comptait faire pareil avec les handicapé-es, les communistes, les tziganes, les gitan-nes, les Noir-es, les homosexuel-les, etc... afin que "triomphe la race aryenne", donc non : je ne vois pas pourquoi on oublierait toujours de citer les autres victimes du nazisme ! Les oublier, c’est comme les envoyer une 2ème fois dans les camps !

      Bilba.

    • à Avraham MALTHÊTE : je suis moi-même d’origine juive, cela ne me permet pas pour autant d’effacer le nom des autres victimes de la shoah du souvenir et de l’hommage !

      à Claude de Toulouse : désolé, j’avais dit "vous", mais tu n’es pas concerné par les 1ères lignes de mon commentaire précédent qui étaient adressées à Avraham Malthête.

      Bilba.

    • NON C’EST FAUX !

      Bilba tu te trompes de révolte...
      C’est comme dans la lutte contre le CPE... on n’oubliait pas le CNE ni, en général, tout ce qui concourt à la précarité...
      Là, en honorant les victimes de la shoah, on honore tous les morts victimes de la barbarie humaine, dont il faut se souvenir qu’elle est tapie en chacun de nous.

      On va pas faire comme quand on était petits dans la cour de l’école :
       moi, mon papa, eh ben il s’est cassé un bras...
       eh ben moi, mon papa il s’est cassé les 2 jambes...
       moi mon papa le mien, eh ben il s’est cassé 3 jambes...

      L’important est de rester vigilant et d’entretenir la mémoire.

      NOSE DE CHAMPAGNE

    • "Marie-Georges Buffet très émue par la Shoah, l’est-elle autant par le Goulag, l’assassinat pur et simple d’écrivains, acteurs, poètes juifs sur ordre de Staline, l’éradication systématique de la Yevsektsiya (section juive du PCUS utilisant le Yiddish comme langue nationale) ?"

      Je ne connais pas personnellment Marie-Georges Buffet mais je n’imagine pas une seconde qu’elle ne le soit pas. L’insinuation est en elle même assez insultante à son égards. Il faut quand même avoir été plongé dans un coma profond depuis 30 ans pour croire encore le PCF fervent admirateur du petit père des peuples ....

      Par ailleurs et, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguité, sans rien retirer de l’horreur stalinienne et des malheurs vécus par les prisonners du goulag (souvent des communistes sincères !), il faut rappeler encore et toujours la spécificité de la shoah et des 3 génocides du 20 eme siècle.
      Les nazis (comme les turcs avant eux avec les arméniens et les hutus avec les tutsis) ont visé à éliminer physiquement un peuple de la surface de la planète. Dans le cas d’un génocide, le bourreau dénit à un etre humain le droit de vivre non à cause de ses agissements, de sa pensée, sa religion, sa richesse, etc ... mais à cause de ce qu’il est à la naissance. Et ce crime se déroule à l’échelle d’un peuple entier pour son éradication totale.

      Je crois que le ressort du crime est different que dans le cas de crimes de guerre ou de crime contre l’humanité. Encore une fois, je ne cherche pas à établir des graduations dans l’horreur, mais de comprendre la motivation des assassins pour ne jamais permettre à leurs descendants spirituels de recommencer.

      Jips

    • Avraham MALTHÊTE, je ne vous connais pas et au vu de votre réaction n’ai aucune envie de vous connaître.
      Marie George Buffet est une personne authentique, sensible et sincère. Ce qui n’est pas si courant. Une telle attitude alors qu’elle vous tend la main m’attriste. Je ne vous salue pas.
      JP

    • Militant communiste durant plus de 30 ans (j’ai adhéré en 1965 ou 1966), vendeur de l’Huma-Dimanche au coin du Bld Magenta et de la rue des Petits Hôtels, Paris X, y compris pendant mes perms de service militaire à Brest dans la Marine, j’ai quand même le souvenir encore tout frais de cette période dont Georges Marchais affirmait que le bilan était "globalement positif". Sans vouloir polémiquer plus avant, certains "copains" sont affectés jusqu’à aujourd’hui affectés d’un Alzheimer local par rapport à la période stalinienne, dont la ligne a été suivie et poursuivie par le PCF bien après la condamnation (toute virtuelle) de ce système.

      Pour ma part, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté le Parti, plus celle de l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme (je ne suis pas sioniste), vécu dans ma propre section.

    • Réaction à un commentaire qui me fait bondir pour crier ma colère

      Pour ma part, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté le Parti, plus celle de l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme (je ne suis pas sioniste), vécu dans ma propre section.

      Militant communiste ., ayant été membre et responsable du Parti, ..ayant même défendu cette connerie de"bilan globalement positif" je réponds que si de l’antisémitisme a pu, comme dans toute la société française - Jaurès le premier- polluer le combat émancipateur, c’est "globalement mensonger" - que d’insinuer que le Parti communiste a été antisémite.

      Que l’on discute des pays de l’est et des juifs, je veux bien.!

      Qu’on se demande si le soutien en 1967 aux pays arabes fut d’analyse de classe ou d’inconditionnalité à la politique extériere de l’URSS, je suis d’accord pour en parler et en débattre.


      Mais parler de "l’antisémitisme des militants du PCF", là je suis en colère
       !

      Pas simplement en mémoire de mes proches compagnons de camps avec des juifs non communistes..

      Pas parce que ce sont des militants cocos qui ont caché et sauvé de la mort un certain Marcel Bloch auquel ils filèrent des papiers "Dassaut" en référence à la fabrication des chars de même appellation.

      Pas en raison des Krasu, des Weyl, etc etc. ;

      Pas parce qu’à la libération, comme d’ailleurs les Orgas "juives" elles mêmes , la "Shoah "n’a pas été au centre de l’analyse des crimes du Nazisme.

      Mais pour une raison fondamentale : l’antisémitisme, comme le racisme antiarabe , sont des sujets en totale opposition au Communisme, aux communistes.

      A, certes lors tu as croisé de l’antisémitisme chez des communistes : je n’en doute pas.

      je connais des militants qui osent aussi parler des "bugnoules".
      .
      Mais il ne sauraient conduire à des amalgames , des insinuations, des raccourcis que je combats.

      De même, je ne supporte pas que , au prétexte du refus de condamnation du colonialisme et de la reconnaissance de crimes contre l’humanité perpétrés en Algérie, à Madagascar en Indochine, par la France ou dans les mêmes ou autres parties du monde par l’impérialisme yankee - on aie l’air de trouver que s’associer au devoir de mémoire de ce qu’a été le calvaire des juifs , ce soit "deux poids, deux mesures" de la part du PC

      Allez, soyons francs : "Le PC serait sensible au terrorisme intellectuel des BHL.".?

      MGB parlerait de la Shoah pour se faire pardonner de notre soutien au peuple palestinien..?*

      Même si c’était vrai en partie , c’est sans aucun intérêt.

      Le seul point mais il est secondaire( putain, j’ai failli écrire de "détail". ;) c’est l’utilisation du terme qu’on doit à Lanzmann : SHOAH..

      C’est un autre débat

      Juste et hors sujet pour rappeler les polémiques cet article "assez neutre"

      http://colleges.ac-rouen.fr/renoir/CDI RENOIR/shoah/shoah.htm

      Le vocabulaire pour désigner l’extermination des Juifs par les nazis varie selon les pays : en France, le mot Shoah, signifiant en hébreu « catastrophe », tend à s’imposer depuis le documentaire du même nom réalisé par Claude Lanzmann en 1985. Auparavant, le terme qui a longtemps prévalu est le terme de génocide, mot forgé en 1944 par le juriste polonais Raphaël Lemkin pour caractériser « la pratique de l’extermination de nations et de groupes ethniques ». Mais le mot génocide a souffert de voir son usage banalisé et utilisé dans de nombreuses polémiques pour désigner d’autres massacres de populations (Arméniens et Kurdes par les Turcs, Biafrais par le Nigeria, etc.). En Israël et dans les pays anglo-saxons est utilisé le mot Holocauste : dans le Livre de l’Exode de la Bible, il désigne des offrandes sacrificielles dédiées à Dieu. Toutefois, il ne fait pas l’unanimité, en raison de son caractère sacré qui sous-entend un sacrifice des Juifs pour plaire à Dieu. En Allemagne, ce sont les termes de solution finale (Endlösung) ou de destruction (Vernichtung) qui sont les plus couramment employés. Extrait de l’Encyclopédie électronique Encarta 2005.

      AC

      Longtemps en "charge " de rapports avec la Communauté juive de bordeaux (notamment avec les parties civiles du Procès Papon)

      Ami de Michel Slitinsky sans lequel Papon n’aurait jamais été jugé

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Slitinsky

      .
      précision :

      Michel lui , a ressenti non pas l’antisémitisme de son Parti..mais une déception de voir qu’en 80 quand il a "lancé" l’affaire son départ deux ans plus tôt du Parti n’a pas contribué à un soutien dans son travail courageux qui a permis que Papon soit jugé..

      Je parle en connaissance de cause de ces faits.

      En témoin actif.

      D’ailleurs il suffit de lire ses lignes d’un salopard pour voir combien l’anticommunisme et l’antisémitisme sont d’un même combat.

      officiellement, Slitinsky est « apolitique ». Il affirme toujours ne pas vouloir de « récupération politique ». En réalité, Slitinsky a été, durant des lustres, un militant communiste, ayant adhéré au parti stalinien au moins en 1946 : « Il faut dire que, malgré ses racines juives, Slitinsky n’a pas grand chose à voir avec les notables du Consistoire, écrit Le Matin. Il ne met quasiment jamais les pieds à la synagogue et ne participe ni de près ni de loin aux instances communautaires. Un marginal en somme. [...] Slitinsky est catalogué comme communiste. Il est vrai que l’auteur a longtemps milité au sein du PC où il conserve de nombreux amis. » En fait, après avoir réussi le concours de l’Inspection du travail, il prendra en main, à partir de la fin des années 40, l’hebdomadaire du parti communiste de Gironde. Ce n’est qu’en 1978 qu’il s’en éloignera, après la rupture de l’Union de la gauche et se refusant au « vote révolutionnaire de droite au second tour »

      .