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Koweït : les transactions boursières suspendues par la justice
Publie le jeudi 13 novembre 2008 par Open-PublishingKoweït : les transactions boursières suspendues par la justice
KOWEIT, 13 nov 2008
Les transactions à la Bourse de Koweït, la deuxième du monde arabe en termes de capitalisation, ont été suspendues jusqu’à lundi après une décision sans précédent d’un tribunal, pour tenter de limiter la chute de l’indice et les pertes des investisseurs.
"La cour administrative a ordonné la suspension immédiate des transactions jusqu’au 17 novembre, date à laquelle elle réexaminera le sujet", a indiqué une source judiciaire.
Ce jeudi est le dernier jour des cotations hebdomadaires à la Bourse de Koweït, vendredi et samedi étant jours fériés dans cet émirat musulman du Golfe.
Le tribunal avait été saisi d’une plainte d’un investisseur ayant souffert de fortes pertes ces dernières semaines, a précisé la source judiciaire.
Au moment de la suspension, l’indice KSE perdait 1,8%, tiré vers le bas par les secteurs des banques et des investissements. Il a atteint son plus bas niveau depuis 40 mois.
Cette décision, sans précédent depuis la création de la Bourse koweïtienne au milieu des années 1970, a été saluée par les opérateurs de la place qui se sont rassemblés en criant "Vive les petits porteurs, Merci à l’avocat".
L’un des manifestants a même invité ses collègues à dîner pour célébrer l’évènement, selon un photographe.
Le mois dernier, les investisseurs de l’émirat avaient manifesté pendant quatre jours, réclamant l’intervention du gouvernement pour stopper l’hémorragie du marché, dont la valeur a perdu environ 100 milliards de dollars depuis juin. Le KSE a perdu plus de 43% depuis le 24 juin, date à laquelle il avait atteint un pic à 15.654 points.
Selon les attendus du jugement, dont une copie a été obtenue, le tribunal a ordonné cette suspension pour enrayer les fortes pertes subies par les investisseurs après le plongeon de l’indice.
La plainte était dirigée contre le Premier ministre, le ministre du Commerce qui est également le chef de la commission boursière, et le directeur général de la Bourse, selon le jugement.
Le tribunal a aussi estimé que les autorités boursières n’avaient pas pris des mesures susceptibles de faire rebondir la place financière, touchée par les inquiétudes sur une récession après la crise financière internationale des derniers mois.
Les autorités du quatrième producteur de brut de l’Opep ont pourtant pris une série de mesures pour tenter de rassurer les marchés. L’Autorité des investissements koweïtiens, le fonds souverain de l’émirat qui a investi environ 300 milliards de dollars sur le marché mondial, a ainsi racheté des centaines de millions de dollars d’actions.
La Banque centrale a également financé à hauteur de plusieurs millions de dollars les banques locales pour les préserver des turbulences financières. La semaine dernière, le Parlement a voté une loi garantissant les dépôts dans les banques locales et étrangères du Koweït.
Mais ces mesures n’ont pas eu les effets escomptés sur un marché désemparé par les pertes estimées à un million de dollars de la Gulf Bank, la deuxième banque de l’émirat, et d’autres fonds d’investissements.
Les autres places du Golfe ont continué leur chute jeudi, la plupart pour la sixième journée de cotation consécutive.
Aux Emirats arabes unis, Dubaï a terminé en baisse de 4,9% à 2.106,14 points, son plus bas niveau depuis plus de quatre ans. Ce marché a perdu 24,7% en une semaine et 64,5% sur l’année. Sa valeur vedette, le géant de l’immobilier Emaar, a abandonné près de 80% depuis janvier.
A Abou Dhabi, l’ADX a perdu 1,5% à 2.765,07 points malgré un léger rebond de 0,6% du secteur immobilier. Il est en baisse de 16,8% cette semaine.
Doha a reculé de 2,6%, Mascate de 2,4% et Bahreïn de 0,9%.
La Bourse saoudienne, la plus importante du marché arabe, avait clôturé mercredi pour le congé hebdomadaire sur une baisse de 10% sur la semaine.