Accueil > L’ADN pour les étrangers fait exploser la majorité

L’ADN pour les étrangers fait exploser la majorité

Publie le jeudi 27 septembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

L’ADN pour les étrangers fait exploser la majorité (libre belgique)
BERNARD DELATTRE

Mis en ligne le 27/09/2007
 - - - - - - - - - -

L’Assemblée désavouée par le Sénat : premier couac parlementaire pour Sarkozy.

CORRESPONDANT PERMANENT A PARIS

Q uel est le problème ?", avait feint de s’interroger benoîtement Nicolas Sarkozy, il y a peu. Le problème, il est désormais patent : dix jours à peine après le début de la session parlementaire, un peu plus de quatre mois seulement après son accession à l’Elysée, le Président a vu sa majorité exploser, mercredi. En effet, moins d’une semaine après qu’il a été voté par l’Assemblée, l’amendement parlementaire autorisant le recours à des tests ADN pour l’établissement de filiations d’étrangers candidats à l’immigration par regroupement familial a purement et simplement été supprimé, en commission, par le Sénat.

Ce revirement, pour retentissant qu’il soit, n’a pas complètement surpris mercredi à Paris où, depuis quelques jours, l’on sentait le vent en train de tourner dans la majorité.

Après les ministres d’"ouverture" Kouchner et Amara, le haut-commissaire Martin Hirsch s’était dit "pas favorable" aux tests ADN. L’aile catholique de la majorité avait exprimé son malaise par la voix de la ministre Christine Boutin, "partagée" sur un amendement qui la "choque beaucoup". Après que des députés chiraquiens eurent refusé de voter le texte, Dominique de Villepin s’était déclaré "blessé" par un amendement "pas constitutionnel" et qui "ne correspond pas à l’Histoire et à l’esprit de notre pays". Le sénateur et ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait dit ne pas croire que "le lien biologique soit le lien exclusif de la structure familiale". Même Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur auteur de lois très restrictives sur l’immigration, était sceptique. Et les échos assuraient que certains parmi les plus proches conseillers de l’Elysée n’étaient pas ravis.

Si le Sénat confirme mardi en séance publique son vote de mercredi en commission, la majorité sarkozyste devra régler ce différend au sein de la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs. Ce ne sera pas une partie de plaisir.

 - - - - - - - - - -

Messages