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L’Europe des peuples, ah ! ah ! ah !

Publie le mercredi 28 novembre 2007 par Open-Publishing

Les défenseurs de l’Union Européenne, en particulier à gauche, serinent sur tous les médias qu’elle a apporté « globalement » un progrès aux populations. Leur démarche stratégique consiste à désamorcer le lien pourtant intrinsèque entre la construction européenne et le renforcement hyperbolique du capital au détriment du salariat. Et force est de reconnaître que la douce musique libérale sur l’entente entre les peuples de l’UE et l’exorcisation du syndrome guerrier des années 30-40 parvient à affaiblir la perception que la clé de voûte du système qui a été mis en place en 1957 est on ne peut plus capitaliste.

Alors il faut profiter de la brèche imprévue qui s’ouvre dans le consensus libéral pro européen grâce à l’article du quotidien espagnol El País du 27 novembre (je n’ai rien trouvé là-dessus dans la presse française) pour rappeler l’essence de l’UE. Le titre se suffit à lui seul : La part des salaires dans le PIB de l’UE tombe de 70 % à 58 % en 30 ans.

Et de rappeler que la source de ce scoop c’est tout bonnement un rapport sur le marché du travail de…la Commission européenne ! Alors bien sûr les causes seraient du côté de la concurrence des pays émergents ou du progrès technologique. Bref la fatalité. C’est une forme d’aveu d’impuissance, l’UE, c’est ça, un inévitable transfert de richesse vers les plus riches. Alors nous voilà avertis : on attend des peuples que ce fatalisme économique se traduise par un fatalisme politique, en clair, pour la France, que le nouveau traité soit soumis à l’élite éclairée des parlementaires loin du fracas des passions populaires ! Et rendez-vous dans 30 ans avec une part des salaires dans le PIB européen de …46 % ? Et si on redisait non, c’est-à-dire oui à un référendum pour un non encore plus fort qu’en 2005 à l’Europe antisalariale ? Le temps presse...

Antoine Rabadan