L’HOMMAGE A JEAN CATELAS

Politique

L’hommage à Jean Catelas

Résistance .

Les communistes de la Somme ont rappelé la mémoire de ce cheminot, syndicaliste, député communiste, exécuté en 1941.

Il y a soixante-six ans, le 24 septembre 1941, Jean Catelas, condamné par un tribunal spécial créé par le gouvernement de Vichy, était guillotiné. Ce syndicaliste fut l’un des 72 députés communistes élus en 1936, lors de la victoire du Front populaire. Engagé dans les Brigades internationales, déchu de son mandat de député en 1939, il était entré dans la clandestinité avant d’être condamné par défaut puis arrêté le 14 mai 1941.

Hier, comme chaque année, les communistes de la Somme ont rendu hommage à la mémoire de ce cheminot picard. Mais cette année, après les initiatives du président de la République autour de la figure de Guy Môquet, fusillé à Châteaubriant, dans des circonstances et pour des causes analogues, la cérémonie a pris une dimension particulière.

Au côté des militants communistes de la Somme, de Joël Carlier, membre de Conseil national du PCF et responsable départemental, Olivier Dartigolles participait à cet hommage au nom de la direction du PCF. Retraçant l’histoire de Jean Catelas, il l’a croisée avec celle de Guy Môquet.

Tous deux sont arrêtés entre l’été 1940 et l’été 1941, relève-t-il avant d’ajouter que « les drames que vont vivre Jean Catelas et Guy Môquet sont des drames franco-français » puisque ce sont des députés français qui demandent la peine de mort contre les députés communistes, contre les communistes, puisque ce sont des policiers français qui arrêtent Guy Môquet avant qu’un sous-préfet participe à la désignation des otages de Châteaubriant.

« Ces crimes contre nos camarades ressemblent à s’y méprendre à des crimes de classe », a souligné Olivier Dartigolles en rappelant que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Pierre Pucheu, était très proche des milieux dirigeants du patronat.

Pour Olivier Dartigolles, l’histoire de Jean Catelas et de Guy Môquet livre pour aujourd’hui un enseignement contenu dans une phrase de Lucie Aubrac : « Résister se conjugue au présent. »

En proposant la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet dans les écoles le 22 octobre prochain, Nicolas Sarkozy propose une vision « dépolitisée » de l’histoire « un mensonge par omission en somme », estime le responsable communiste.

Car, pour lui, « séparer chez Guy Môquet le "patriote" du "communiste", comme le fait le président de la République, est à la fois absurde et malhonnête. Jean Catelas comme Guy Môquet étaient portés par l’idée communiste, une idée venue de loin, sans cesse étouffée, sans cesse renaissante et qui se reconnaît simplement à son irréductible refus de l’oppression et de l’exploitation. »

« Est-ce parce qu’il croit cette idée morte à jamais que le président Sarkozy se risque à faire du jeune communiste Môquet une icône pour notre jeunesse ? », interroge Olivier Dartigolles avant de s’adresser à tous ceux qui portent aujourd’hui l’idée communiste, pour « remettre sur pied cette histoire, ouvrir un nouveau chapitre ».

Et pour « faire passer la flamme de l’indignation de génération en génération ».

À tous ceux-là, insiste-t-il, « de redire combien il faut savoir parfois désobéir (…). D’expliquer l’énorme générosité, l’humilité aussi qu’il y avait chez Môquet ou Catelas. De réfléchir à ce que peut signifier l’engagement. De reconstruire des droits. Reconstruire l’espoir »

J.S.