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" L’Humanité " a cent ans

Publie le samedi 17 avril 2004 par Open-Publishing
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C’est un anniversaire important pour la presse française : il y a cent ans, le 18 avril 1904, le premier numéro de "L’Humanité" était publié en France. Dans son premier éditorial, intitulé "Notre but", son fondateur, Jean Jaurès, expliquait le rôle qu’il voulait faire jouer au journal, oeuvrer "à la réalisation de l’humanité". Une ambition militante qui est toujours la sienne aujourd’hui.

Imprimé à l’époque au 142, rue Montmartre à Paris, le quotidien paraît alors sur quatre pages au prix de cinq centimes (il se vend aujourd’hui 1,20 euro).
Sept ans plus tard, le 19 avril 1911, "L’Humanité" devient le quotidien de tout le mouvement socialiste. Mais un drame le frappe le 31 juillet 1914 : Jean Jaurès est assassiné au café du Croissant, à Paris. Dans son ultime éditorial qui paraît le même jour, Jaurès affirme : "Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir".

La continuité de l’action, elle est incarnée en octobre 1918 avec Marcel Cachin qui est porté à la direction du journal par le Conseil national du Parti socialiste. Le congrès de Tours, en décembre 1920, marque la naissance du Parti communiste. "L’Humanité" devient alors un journal communiste puis, le 8 février 1923, l’organe central du Parti communiste, Section française de l’internationale communiste (SFIC).

La première "Fête de ’L’Humanité’", qui est depuis devenue une véritable institution, est célébrée le 7 décembre 1930 au parc Sacco-et-Vanzetti, à Bezons (Val d’Oise).
Avec l’arrivée de la guerre, le 26 août 1939, "L’Humanité" est confisquée et sa publication interdite. A partir du 26 octobre de la même année, et jusqu’au mois d’août 1944, 317 numéros du journal seront édités et diffusés clandestinement. Le 21 août 1944, il sort de la clandestinité. A l’époque, il est imprimé sur une feuille recto verso et coûte deux francs. Le 3 octobre 1948, "L’Humanité Dimanche" vient s’ajouter au quotidien.

Le quotidien subit une succession d’évolutions, et le 7 octobre 1985, il s’offre une cure de rajeunissement avec une nouvelle formule sous format tabloïd. En février 1994, "L’Humanité", qui était l’"organe central du PCF", devient le "journal du PCF". Et le 20 novembre 1997, "L’Humanité Dimanche" devient "L’Humanité Hebdo".
Autre évolution le 18 mars 1999 : la naissance de la nouvelle "Humanité" qui n’est plus le "journal du PCF", mais un "journal communiste". "L’Humanité Hebdo" fusionne avec "L’Humanité" du samedi.

Le 6 mars 2003, le Haut Comité des célébrations nationales du ministère de la Culture et de la Communication annonce que le centenaire de la fondation de "L’Humanité" figurera sur la liste des principales commémorations retenues pour 2004.

Le 12 mai 2003, pour engager l’année de son centenaire, "L’Humanité" se donne de nouvelles couleurs, en présentant un mini sommaire à la Une, des rubriques réorganisées. Le quotidien se veut "plus direct, plus efficace, plus interactif", et "accorde plus d’espace aux lecteurs".

Malgré les difficultés financières traversées par le journal, son directeur, Patrick Le Hyaric, se veut optimiste, affirmant que les ventes ont augmenté l’an dernier et que le quotidien vise à atteindre l’équilibre début 2006, tablant alors sur "une diffusion de 53.000 exemplaires par jour". Car "L’Humanité", qui rejoint le cercle fermé des journaux centenaires, après "Le Figaro" et "La Croix", doit pouvoir continuer à exister au nom du "pluralisme de la presse". PARIS (AP)

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