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L’Italie grandit. Grâce aux enfants des migrants
Publie le dimanche 3 juillet 2005 par Open-Publishing
de Maria R. Calderoni traduit de l’italien par karl&rosa
Nous avons la fécondation assistée. Par les immigrés. Probablement sans avoir recours aux embryons congelés ou à la fécondation hétérologue, naturaliter. Les dernières données sur l’allure démographique en Italie publiées, annoncent triomphalement que la population de notre pays a augmenté, de 2003 à 2004, de 573.130 créatures, un bel 1% de plus. Ce qui nous amène à subsister, ici dans la Botte, à 58.462.375, par rapport aux 57 millions et huit cent mille que nous étions une année auparavant.
Mais la bonne nouvelle ne s’arrête pas ici. En fait - c’est le même Istat (Institut national de Statistique, NdT) qui le souligne - deux tiers environ de la poussée démographique sont dus à la population immigrée, qui a fait enregistrer dans le Beau Pays, en 12 mois, 379.717 citoyens et plusieurs nouveaux bébés.
Le reste de la bénéfique augmentation est du à des rectifications de recensement par rapport à 2001 pour 150.000 unités ; à un solde positif intérieur pour 25.000 unités et enfin, au fait non négligeable que les vivants ont été plus nombreux que les morts, un compte de 15.000 personnes. Cette dernière donnée n’est pas grandiose, comme le fait remarquer la Statistique nationale, mais il s’agit là du premier solde positif - on l’appelle ainsi - depuis 13 ans, justement les vivants qui l’emportent sur les morts. Marquons le au crayon blanc, hourra !
Une nouvelle lignée métisse pousse sur le sol italique et, à ce qu’il parait, elle pousse vite : un premier effet des régularisations advenues après 2002 ; pas mal du tout. Mais les femmes italiennes elles aussi se sont réveillées : en effet, dans la même période, le taux de fécondité a monté : pas vertigineusement, mais il a monté, en passant d’une moyenne de 1,19 enfants par femme en 1995 à 1,33 enfants, toujours par chaque femme féconde, un joli saut...
De toute façon, la procréation est de plus en plus retardée : aux alentours de 30 ans au Nord, aux alentours de 28 au Sud. En somme, qu’on s’en contente, même si l’ Istat lui-même prévient que nous ne sommes pas face à une véritable inversion de tendance.
En tous cas, la nouvelle carte démographique dit aussi qu’on naît plus au Nord : c’est particulièrement au Nord Est qu’on a procréé le plus, avec 6,3 % d’augmentation par rapport à 2003 ; dans le Nord ouest on a 5% ; bien aussi en Italie centrale, avec 5,3%. "Une augmentation faible mais constante, particulièrement accentuée en 2004 et à mettre en relation avec une plus grande présence des étrangers. En effet, ces dix dernières années l’incidence des naissances d’enfants étrangers sur le total des naissances de la population résidente a plus que doublé, passant de 3,9% en 1999 à 8,6% en 2004". C’est ainsi que, grâce aux enfants venus d’ailleurs, on naît plus en Ligurie, en Lombardie (10‰), en Vénétie, mais aussi en Campanie, dans les Pouilles, en Sicile : en substance, là "où il y a une présence étrangère plus stable et enracinée".
Et voyons là où on meurt plus, juste pour savoir. Selon l’Istat (mais on dirait Monsieur de La Palisse) on meurt plus dans les régions "au plus fort vieillissement". C’est ainsi que les taux de mortalité varient de 7,7 morts pour mille habitants dans les Pouilles à 12,9 en Ligurie, cela par rapport à la moyenne nationale de 9,4. Et on meurt plus au Nord ouest, Nord est (Lombardie et Vénétie exclues) et au Centre ; alors que toutes les régions du Sud (sauf les Abruzzes et Molise) et les Îles ont un taux de mortalité inférieur à la moyenne.
Hormis les dernières augmentations, il s’avère que la zone d’Italie la plus peuplée (on ne sait pas avec combien de bonheur) est toujours le Nord, qui héberge presque 27 millions d’habitants (45%) ; ensuite le Centre avec peu plus que 11 millions, enfin le Sud avec 14 millions et les Îles avec 6 millions.
Nous ne sommes pas immobiles. Au cours de 2004 nous nous sommes déplacés, d’une zone à l’autre, à la recherche d’une nouvelle vie. En effet, seulement en 2004, presque un million et demi d’Italiens ont migré du Sud au Nord et au Centre (nihil novi). La région préférée, ambitionnée et attractive, aussi bien pour les migrants italiens que pour les étrangers, s’avère être l’Emilie-Romagne, choisie par 14%o. Suivie par la Lombardie, avec 12,9 et l’Ombrie, 11,9.
Et encore plus en détail, il s’avère que plus de 20 millions d’Italiens vivent dans des communes de plus de 50 000 habitants et deux tiers d’entre eux dans des communes de plus de 100 000 habitants ; en substance 17 millions sont concentrés dans 203 chefs-lieux de province et 9 millions vivent dans les seules villes, 12, de plus de 250 mille habitants. Dans les petites communes, qui sont presque 6 000, vivent 10 millions et demi de personnes à peine, moins de 18 % de la totalité de la population.
Courage, une Italie nouvelle, multiethnique, colorée, faiblement métropolitaine avance. Photo de groupe dans un intérieur. La population italique résidente, comme elle a été recensée au 31 décembre 2004, "vit à 99,4% en famille". Dans des familles de l’état civil qui s’avèrent être au jour d’aujourd’hui exactement 23 300 000. Des familles de l’état civil, régulières et petites. Adieu pour toujours à l’Italie prolétaire, celle avec tant de bras et tant de bouches : aujourd’hui, dit l’Istat, la taille familiale est small ; 2,1 composants en Ligurie, 2,9 en Campanie.
Les 0,6 % de notre population qui reste - environ 350 000 personnes - vit selon des typologies que l’Istat définit "cohabitations d’état civil" : il s’agit de casernes, de maisons de repos, de prisons, de couvents.
Des endroits concentrés surtout au Nord et au Centre. Peuplés surtout par des femmes (à plus de 60%).