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L’Italie s’apprête à expulser un millier de clandestins
Publie le samedi 7 mars 2009 par Open-Publishingmigrations samedi7 mars 2009
L’Italie s’apprête à expulser un millier de clandestins
Isolda Agazzi/InfoSud
Depuis que Rome a signé un accord d’expulsion avec la Tunisie, plusieurs émeutes ont éclaté dans le centre d’hébergement de Lampedusa. L’ONU tire la sonnette d’alarme
Trois cents clandestins viennent de débarquer à Lampedusa. Pourtant, cette petite île au sud de la Sicile avait été presque complètement délaissée par les candidats à l’immigration et les trafiquants : 1070 personnes y sont arrivées en janvier, douze seulement le mois passé.
Une baisse qui semblait due au durcissement de la politique migratoire italienne. Fin janvier, le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, a signé un accord avec son homologue tunisien, Rafik Belhaj Kacem, prévoyant la possibilité de renvois forcés, sur le modèle des accords conclus avec d’autres pays du Maghreb. Selon le HCR, 75% des personnes arrivées en Italie par la mer en 2008 ont déposé une demande d’asile et la moitié d’entre elles ont obtenu le statut de réfugié ou une autre forme de protection.
Pour les autres, c’est l’expulsion. Selon les chiffres du Ministère de l’intérieur, 190 clandestins ont été rapatriés en février. Pour la plupart des Tunisiens, mais aussi des Algériens, Marocains et Egyptiens. Plus d’un millier de personnes sont en attente de renvoi. Depuis fin janvier, ces expulsions ont lieu du centre le plus connu et le plus sollicité, celui de Lampedusa. De « centre d’accueil et de premiers secours » (CDA), le bâtiment vient d’être transformé en « centre d’identification et d’expulsion » (CIE). Les conditions d’hébergement y sont devenues encore plus précaires : en février, 1200 personnes y étaient hébergées, alors que sa capacité maximale est de 850. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres : plusieurs émeutes ont éclaté et le 18 février des Tunisiens ont brûlé une partie du centre.
Des ONG tunisiennes se sont rendues à Lampedusa la semaine passée, mais elles n’ont pas pu accéder au bâtiment. « Les habitants et le maire sont très remontés contre la présence du CIE, nous raconte le Genevois Jalel Matri, représentant du Centre national pour les libertés en Tunisie. Ils craignent que leur île ne devienne un Guantanamo bis. Il y a presque 1000 policiers pour 6000 habitants et les hélicoptères patrouillent en permanence. L’île est devenue une forteresse et le tourisme en pâtit fortement. » (....)