Accueil > L’afro américanisme de Clinton
par ahmed meskine
Pendant que son époux libère les deux journalistes détenues par le régime de Pyong-Yong, madame Clinton débarque hardiment à Nairobi et déclare que pour l’Afrique « la seule ouverture des marchés ne suffit pas. Pour se développer, il faut des lois qui sont appliquées, la transparence, la responsabilité et une atmosphère qui attire l’investissement ». Rien que ça !
C’est dire si les américains sont loin, très loin des réalités de cette Afrique qui se débat comme elle peut contre la famine, la sécheresse, le sous-développement et surtout contre ses gouvernants incapables d’assurer une stabilité politique qui permette l’amorce de la construction de véritables états durables. Si le Kenya est devenu un modèle de bonne gouvernance particulièrement depuis qu’Obama occupe la Maison Blanche, il n’en demeure pas moins que les autres pays sont encore au stade du balbutiement entre un tribalisme qui s’adapte peu aux nouvelles donnes mondialistes et un nationalisme qui n’a mené que vers la corruption et le bradage des ressources naturelles.
Et lorsque Hilary montre du doigt la corruption comme source première de la régression, elle devrait savoir que l’investissement marche surtout par rapport à cette gangrène introduite par les multinationales dans les pays sous-développés. Que la corruption se fait et se défait selon des règles, pensée, mises en chantier par ces mêmes multinationales. La survie du libéralisme est à ce prix et la morale n’occupe qu’une place secondaire dans ce processus. La morale c’est le lot des pauvres qui s’en enorgueillissent en conservant une conduite qui préserve certes l’équilibre social mais qui se trouve complètement dépassé en ce siècle de jungle.
Et c’est pour cela qu’ils sont pauvres. Parce qu’ils n’ont rien compris à leur siècle. Alors de grâce lorsque les américains veulent donner des leçons sur les méfaits de la corruption qu’ils se remémorent ce qui s’est passé en Irak et dans bien d’autres contrées de ce monde où leurs seuls intérêts ont primé en opposition avec ceux des populations.
Se refaire une virginité en prenant le Kenya comme socle de démonstration, reste tout simplement ridicule et burlesque. Le reste n’est utile qu’à procéder au classement des pays africains en bons, passables ou mauvais.
Lourd de sens pour l’avenir des projets américains dans un continent où ils recherchent une assise militaire d’abord et avant tout.