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L’agriculture en France.

Publie le mardi 18 juillet 2006 par Open-Publishing
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Certains pensent que la situation actuelle en France est très inquiétante tant dans le domaine de l’économie que dans le domaine de l’écologie. En effet, si nous continuons d’emprunter des chemins aussi peu recommandables que ceux que nous empruntons actuellement, nous courrons droit vers un mur. Si nous décidons de revenir sur nos pas pour explorer d’autres pistes, nous pouvons nous permettre d’être un peu plus optimistes. C’est l’ensemble de l’organisation de la société qu’il faut remettre en cause. Bien entendu, le mouvement ne doit pas être le fait de quelques « marginaux ». Les nouvelles voies devront être empruntées par la grande majorité de la population. C’est pour cela que sans attendre les résultats des élections de 2007, il est nécessaire d’effectuer un véritable travail de fond et d’information.

Dans le domaine agricole, comme dans tout système de production capitaliste marchand, le système actuel fonctionne à flux tendu. Les stocks sont gérés le plus souvent au jour le jour. Une grande partie de la production du territoire est organisée, préparée à l’avance par les grands groupes producteurs de marchandises.
De grandes étendues de sols sont cultivées dans le but d’obtenir trois grands types de récoltes :
 celles qui seront transformées et qui entreront dans la composition de produits plus élaborés tels que les pâtes alimentaires, les pâtisseries, les boissons.
 celles qui seront utilisées afin de fournir de l’alimentation pour le bétail.
 celles qui donnent des produits non transformables.

Dans ces trois secteurs de l’agroalimentaire, l’agriculture productiviste permet d’obtenir des rendements plutôt satisfaisants. Mais les coûts en matière d’environnement sont très élevés. Nous sommes obligés d’utiliser de grosses machines qui consomment énormément de carburant. Les sols sont malmenés, réduits à l’état de magmas poussiéreux. Des pesticides et des engrais sont répandus en grandes quantités. Dès la première averse, ils sont perdus. Ils s’infiltrent en profondeur dans le sol ou rejoignent les nappes phréatiques.
L’irrigation parvient à peine à arroser correctement les cultures. Par temps sec, une grande partie de l’eau s’évapore avant même d’avoir pu être utilisée correctement par les plantes. Les nappes phréatiques sont utilisées au-dessus de leur capacité et d’années en années le niveau de l’eau baisse.
La politique agricole a encouragé la mise en jachère des terres plutôt que leur reboisement.
Les surfaces consacrées aux bois et aux forêts sont de plus en plus réduites. Le cycle de l’eau ne s’effectue plus correctement. Il faut ajouter à cela un réchauffement climatique net du à l’augmentation considérable de l’émission de gaz à effet de serre. Le climat en France est bien moins humide que jadis. Tout le monde aura pu remarquer que la pluviométrie était en baisse constante depuis plus d’une vingtaine d’années. La présence de grandes forêts sur un territoire donné est absolument indispensable pour que des précipitations régulières et abondantes puissent s’y produire.
Pluies moins fréquents. Destruction des sols. Pollution du milieu environnant.
Depuis les années 60, le développement de l’élevage extensif et une exploitation des sols sans limites a créé de profonds déséquilibres.

Un certain nombre de productions pourraient être réduites de manière conséquente :

 La présence de sucre dans notre alimentation n’est pas vraiment une bonne affaire. Son utilisation à l’excès conduit aux ennuis de santé qu’un certain nombre d’entre nous peuvent connaître : obésité, caries dentaires, mauvaise régulation de la glycémie, troubles cardiaques. Nous pourrions diminuer grandement notre consommation sans mettre nos vies en danger. Les betteraves sucrières sont des plantes très gourmandes en eau et en produits chimiques. Nous en cultivons beaucoup trop. De nombreux aliments naturels contiennent déjà du sucre comme les fruits ou le miel.

 En ce qui concerne la viande : pour grandir et vivre en bonne santé, il n’est absolument pas nécessaire d’en manger de grandes quantités. Une consommation divisée par deux ou par trois voire plus ne nuirait absolument pas à la santé bien au contraire. L’alimentation carnée est riche en toxines, purines et excitants du système nerveux. La chair des animaux n’est pas exempte de pesticides. Sa consommation excessive conduit à des problèmes de santé : troubles cardiovasculaires, hypertension, ostéoporose, infections, constipation, cancer. Pour trouver l’énergie dont nous avons besoin, une assiette de pommes de terre ou de lentilles est bien plus préférable.
Le rendement énergétique de la viande est très mauvais.
Pour la produire, nous devons utiliser et user de grandes étendues de sols sous forme de prés, de champs de maïs et autres cultures fourragères. Si on prend une exploitation agricole mixte fictive lambda de 5 ha et en se basant sur le niveau actuel consommation de viande, 4 ha sont dévolus à l’élevage, le reste sert à la production d’aliments non carnés. Nous ne pouvons plus nous permettre de consommer autant de viande eut égard aux énormes surfaces de sols utilisées pour nourrir les bêtes et eut égard aux moyens considérables déployés pour entretenir les cheptels.

 Nous pouvons également réduire notre consommation d’huile. Il n’est absolument pas recommandé d’en consommer de grandes quantités tous les jours. Pour produire les volumes « nécessaires » à notre consommation, là aussi, de grandes surfaces de terre sont mobilisées. Nous pourrions nous contenter d’un filet à répandre sur des légumes frais. Quand elle non brûlée et utilisée en de petites quantité, elle ne pose pas de problèmes pour la santé.
Enfin pour les inconditionnels du genre, il n’est pas nécessaire d’en utiliser beaucoup pour produire de bonnes frites.

Toutes les surfaces libérées pourraient servir de support au développement d’un nouveau tissu rural local. Les productions maraîchères bio pourraient être étendues. Les surfaces forestières également. La production de bois permettrait d’alimenter le marché intérieur.

En Europe et plus particulièrement en France, il n’est pas vraiment autorisé de faire de la réclame pour les produits comportant le label « bio ».
Pourtant, il ne serait pas trop difficile de trouver des slogans :
« Les produits bio comme dans le jardin de nos grands-parents », « Goûtez la qualité ! » ou encore : « Un plaisir sans cesse renouvelé ! »
Et pour les personnes qui auraient du mal à comprendre pourquoi il est nécessaire d’acheter de tels produits, on pourrait leur proposer de comparer des clémentines. Celles que l’on trouve sur certains étals en fin d’année sont souvent insipides tandis que « les autres » ont un goût inégalé et inoubliable.
Pour un plat de lentilles, de purée ou de riz ou même des poireaux, la différence n’est pas flagrante. Pour des produits maraîchers et fruitiers, elle le devient beaucoup plus.

De toutes manières, la « publicité » faite autour de ce type de produits ne rapporterait pas beaucoup d’argent aux médias étant donné que ce secteur de l’agriculture n’est pas vraiment florissant. Il n’a pas les moyens de s’offrir de vastes campagnes d’information. Pourtant les mères de famille seraient très intéressées de savoir que ces produits contiennent beaucoup de vitamines, de sels minéraux et qu’ils ont des qualités gustatives incomparables. De plus ils sont certifiés avoir été cultivés sans engrais et sans pesticides ce qui constitue un argument de vente supplémentaire. Alors pourquoi n’en trouve-t-on pas plus ? Parce que le système actuel est « construit » afin de faciliter la production de marchandises à bas prix. Le consommateur doit pouvoir s’y retrouver dans son budget.
Il faudra donc à un moment ou à un autre que celui-ci accepte de payer le prix pour avoir des produits de qualité. Consommer moins mais mieux. Ce n’est parce qu’un produit est emballé avec trois enveloppes de plastique, qu’il est imprimé avec de belles couleurs qu’il a forcément une grande valeur.
On ne peut pas à la fois avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière. On ne peut pas demander aux agriculteurs de produire des aliments de qualité sans qu’ils ne reçoivent quoi que ce soit en retour. Le développement du monde rural passera par l’adoption d’une attitude raisonnable des uns et des autres en matière de consommation. Accepter de ne consommer que ce qui est vraiment utile. La France dispose de suffisamment de terres pour fournir à l’ensemble de sa population une nourriture de qualité et saine. Elles pourrait même se permettre d’en exporter dans les pays voisins.

Au début de ce siècle, il y avait 5 millions d’agriculteurs installés. Il n’en reste plus que 600 000 aujourd’hui. En 1960, dans une commune rurale lambda, sur 75 personnes actives, on pouvait compter : 27 exploitants, 19 salariés, 10 aides familiaux, 8 ouvriers, 3 maçons, 2 boulangers.

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