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L’apprentissage de l’imbecilité en France

Publie le mercredi 26 juillet 2006 par Open-Publishing
19 commentaires

La France, dans le cadre des politiques éducatives de l’UE, est sur la même ligne que les USA.

La Pédagogie d’Etat, mise en place depuis une vingtaine d’années par les gouvernements de droite comme de gôche (lois Jospin 1989, Fillon 2003), a pour objectif implicite de discréditer le service public, parce que l’éducation est définie par l’UE comme un marché.

Les savoirs deviennent des "compétences", on n’enseigne plus la grammaire et la démonstration mathématique est mal vue par cette police pédagogigue qu’est l’inspection générale.

Les chefs d’établissement se prennent pour des chefs d’entreprise et réclament plus d’autonomie dans leurs relations avec les professeurs (ce qui signifie le mépris du statut de fonctionnaire d’Etat des enseignants), mais se refusent, par lâcheté et par carriérisme, de plus en plus souvent à sanctionner des élèves de plus en plus violents, et qui en tout état de cause empêchent les cours de se dérouler. Les enfants des classes populaires sont les principales victimes du fonctionnement de cette école, devenue "lieu de vie", mais l’inculture et l’ignorance se développent petit petit dans les classes moyennes.
Des centaines d’heures d’enseignement de français et de mathématiques ont été supprimées, au profit d’activités "ludiques", entre le CP et la troisième. Les élèves, devenus "apprenants" selon le jargon des "sciences" de l’éducation à la mode dans les IUFM n’apprennent plus grand-chose pendant ces 9 années, et certainement pas la maitrise de leur propre langue, ni le raisonnement logique !

Le professeur devient "animateur du groupe classe" : en fait il garde les enfants des travailleurs, alors que les exigences des programmes et des diplômes sont sans cesse revus à la baisse au nom d’une politique qui se voudrait de gauche (80% au bac, 50% de diplômés du supérieur !) mais qui détruit portant les fondements même de l’école, dilués dans le marché.

Certains syndicats jaunes (SGEN-CFDT, SE-UNSA) accompagnent et soutiennent ces orientations.

La FSU est ambigue : en ne posant que la questions des moyens, elle est souvent dans le déni de la question de la transmision des savoirs.

N’EST-IL PAS TEMPS QUE LES PROFESSEURS ENTRENT EN RESISTANCE ?

Messages

  • Nous, public, avons parfaitement compris que nos gouvernants laissent pourrir la situation, pour privatiser à terme l’éducation. A l’heure d’internet, de machines super-sophistiquées, des cartes monéo, nos dirigeants ne veulent plus de gens instruits, cultivés, sauf pour la classe sociale dominante (comme au bon vieux temps), mais des ignares, esclaves corvéables à loisir. Le tout c’est de ne pas laisser faire. Tous les êtres humains ont la même valeur. Que les politiques ne l’oublient surtout pas ou il y aura des révolutions encore et encore. C’est écrit dans l’histoire humaine.

  • Tout à fait d’accord avec votre observation de la démolition programmée du Service Public que nos gouvernants tentent de soumettre aux lois du marché. Je me bats au quotidien contre cette dérive depuis des décennies et c’est aussi pour cela que j’ai voté NON au TCE.

    Pour moi, l’Ecole, responsabilité d’un Etat qui représenterait réellement le Peuple, à la fois Institution et Service de tous, doit être préservée des lois de la concurrence, des appêtits privés et des luttes d’influence. Refusant les discriminations de toutes sortes, elle doit garantir à tous un droit égal à l’instruction, à la socialisation, à la culture, à l’éducation citoyenne, aux mêmes chances à l’entrée dans le monde adulte.

    Tous les citoyens devraient se sentir concernés par ce combat et pas seulement les enseignants.

    Mais vous liez cela, sans aucune logique, avec des lamentations trop souvent colportées par des grands médias complaisants sur une hypothétique dégradation de l’enseignement, de la discipline, des résultats, etc...etc...

    Ces lamentations ne peuvent venir que de gens ignorants du quotidien de nos écoles et abrutis par TF1 ou bien de collègues aigris par leurs échecs, paniqués à l’idée de devoir se remettre en question :

    En disant cela, je ne les méprise en rien, persuadée que je suis de la défaillance de notre système de formation qui ne prend en compte que le niveau disciplinaire et absolument pas la capacité à le transmettre. On obtient donc des enseignants compétents dans leur domaine mais qui ont trop peu souvent la fibre éducatrice et ne se rendent pas compte que ce qu’ils versent dans l’entonnoir tombe à côté.

    Nous subissons depuis des années une autre entreprise de démolition : c’est celle qui jette le discrédit sur l’école dans l’esprit du public :

    Rien de mieux que de répéter en boucle "le niveau baisse", "c’est la faute à l’hétérogénéité", "on n’a cessé d’augmenter les moyens sans résultats", "il faut sanctionner à tous de bras pour se faire respecter", ou "les pédagogistes amusent les gamins", rien de mieux, dis-je, pour préparer les esprits à accepter la privatisation !

    Tout cela est faux, archi-faux et ne résiste pas à une analyse sérieuse :

    Vous avez essayé de faire une des dissertations de philo du Bac ? plus difficile que celles de ma génération (j’ai 60 ans).

    Vous avez vu des gamins de CM penchés sur un projet collectif mêlant grammaire, écriture littéraire , histoire et théâtre ? nul besoin de notes ou de punitions pour les faire travailler ! juste les "obliger" à aller en récréation...

    Vous avez assisté à une étude puis à une discussion sur la civilisation arabo-andalouse, ainsi qu’à d’autres moments de la même classe de 3° multiculturelle, sur la Shoah ? Où est l’oubli de la transmission culturelle là-dedans ? Et quel gain pour l’apprentissage du vivre ensemble !

    Simplement, les enseignants qui pensent, dans le même mouvement, transmission de connaissances, accompagnement des expériences personnelles, gestion de la vie collective, avec toute l’empathie et la fermeté nécessaires, aimeraient bien que leurs efforts ne soient pas méprisés et démolis par une administration autiste.

    Ce qui est vrai, par contre, c’est que les écarts se creusent à cause du refus de la mixité sociale, du refus de mettre des moyens massifs pour des projets collectifs innovants et efficaces, du refus de repenser complètement la formation des maîtres...

    Et dans cette entreprise de démolition, nos ministres (celui de l’Education détenant la palme de l’incompétence et de la perversité) cherchent à se rallier les parents modestes angoissés par l’horizon bouché ou ceux, plus chanceux, désireux d’éviter la mixité sociale à leurs chers petits.

    A nous de ne pas tomber dans le panneau : nous n’apprendrons pas "l’imbécillité" à nos élèves si nous donnos du sens aux apprentissages, si nous éduquons leur esprit critique et leur apprenons à vivre ensemble tout en les rendant sensibles aux merveilles de la culture. J’en connais plein qui le font tous les jours et...ça marche !!

    Einna

    PS : Il est vrai que le niveau en orthographe a baissé : 2 "l" à imbécillité.

  • Education Nationale : le bateau coule ! Jetez les chaloupes à la mer !

    Voici un article que j’ai trouvé et qui répond mieux que je ne saurais le faire à vos inquiétudes sur l’état de l’école :

    http://www.meirieu.com/FORUM/rzewuski.pdf

    Quant à la privatisation : battons-nous ! notamment en popularisant les pratiques d’excellence qui existent et que nos dirigeants planquent sous le tapis.
    ça fait des années que les établissements publics expérimentaux ont donné d’excellents résultats mais on se garde bien de les publier et de généraliser ces pratiques (ce qui était prévu au départ).

    Pour tuer son chien, on l’accuse de la rage...

    • J’ose espérer qu’il existe des parents d’élèves non exclusivement préoccupés de LEUR cher tête (couleur au choix), qui s’impliquent dans la défense du service public de l’enseignement seul garant de l’Egalité républicaine. A moins qu’ils n’aient hâte, eux aussi, de balancer leur progéniture dans la fosse au crocodiles de l’ultralibéralisme.

    • Il est faux de prétendre que la FSU s’en tient à des considérations budgétaires, elle initie constamment des réflexions sur les programmes, les emplois du temps, les conditions d’exercice du métier d’enseignant (il faut lire les diverses revues, par exemple l’US). La prise en compte financière est , in fine , décisive si l’on veut pouvoir mettre en oeuvre les conclusions de ces analyses. Bonnes vacances à tous. Joel

    • Réponse à Einna :

      Vous écrivez :

      Ces lamentations ne peuvent venir que de gens ignorants du quotidien de nos écoles et abrutis par TF1 ou bien de collègues aigris par leurs échecs, paniqués à l’idée de devoir se remettre en question

       Etant professeur mais n’aynt pas de télévision, je dois conclure que je suis "aigri par mes échecs" (échecs au pluriel !).

       Je pensai en écrivant l’article que ce n’était pas MES échecs que je redoutais pour l’avenir.

       J’ai dû mal m’exprimer...

       sans doute un nouvel échec.

      Je vous remercie de bien vouloir considérer que nos débats doivent cesser ici, Einna.

      AB

    • En ce qui concerne le texte sur le site mérieu. com, il défend le pédagogisme en dépit de 20 ans de désastre dans l’école de la République.
      C’est plutôt normal : Mérieu, gourou de la secte de la pédagogie d’Etat est un des idéologues de cette école où l’on n’apprend pour ainsi dire plus rien, cette école où les élèves ne maitrisent ni leur langue ni la logique élémentaire.
      Notons néanmoins que les enfants de Mérieu fréquentent l’école privée, et pas celle qu’il a tant contribué à abaisser...

    • Meirieu est depuis 30 ans un courtisan du ministre. Un orfèvre dans l’oeuvre de démolition.

    • Plutôt que d’"initier" (sic), la FSU ferait mieux de défendre VRAIMENT les personnels, à commencer par les TZR spoliés par l’administration.

    • J’ai lu le texte que vous citez :

      http://www.meirieu.com/FORUM/rzewuski.pdf

      Il n’est pas de Meirieu mais de Olivier Blond-Tzewuski.
      J’ai l’impression que vous vous êtes braqué dès le début parce que vous pensiez que c’était de Meirieu et que vous ne l’aimez pas, non ?
      Moi, je suis tout à fait d’accord avec ce texte : ça m’a fait du bien de voir des enseignants qui poursuivent leur mission civilisatrice coûte que coûte.
      Croire que l’on n’apprend plus rien à l’école parce qu’on a sans doute eu quelques mauvaises expériences, je comprends mais je trouve que c’est un peu superficiel ; j’ai eu des profs (pas qu’un ou deux) passionnés par leur métier, qui partaient des intérêts et du niveau des élèves, pas en oubliant d’être exigeants mais en les amenant à monter petit à petit, en croyant en eux au lieu de les humilier. Mais ils se donnent un mal de chien et personne ne les soutient.
      C’est notre système de notes, de sanctions, de compétition qui est mal foutu.
      Dans les pays nordiques, ils n’ont pas ça et ça marche beaucoup mieux et les élèves aiment l’école et ont de meilleurs résultats.
      Michel

    • Réponse à 83**34**

      J’ai lu aussi le texte de Blond-Rzewuski (et non pas Blond-Tzewuski comme votre citation l’indique).
      Mérieu est un gourou, mais il est évident qu’il n’est pas seul en cause : la Pédagogie d’Etat est un système, théorisé par les "sciences" de l’éducation, mis en application par les gouvernements de droite comme de gôche, les rectorats, l’inspection, les chefs d’établissements, les "syndicats" SGEN-CFDT et SE-UNSA : il s’agit de feindre de croire que le savoir surgit des "apprenants" !

      C’est évidemment cette immense escroquerie qui produit l’illettrisme de masse.

      Cela est dissimulé par d’excellentes statistiques officielles au brevet et au bac : la population n’est guère en mesure de connaitre l’ampleur des dégats.

      La situation réelle de l’instuction publique lui est dissimulée, comme lui est dissimuléee la situation réelle du chômage ou de l’inflation par les statistiques officielles.

      Vous affirmez que ça marche bien dans les pays scandinaves...(et même -crédibilité ?- que les élèves "aiment" l’école ! ) Comment mesure-t-on l’amour de l’école sérieusement ?
      Quels arguments apportez-vous ?

    • Ca marche peut être bien sans redoublements en Suède, mais aux USA aussi...ds le premier cas le taux de cas "graves" (quasi-analphabètes) est pratiquement nul, pas ds le second... Donc il y a un facteur explicatif déterminant qui est autre que cette querelle notes/pas notes. Perso je suis assez convaincu par E. Todd (voir l’Illusion Economique pour la version courte, puis par ex l’Invention de l’Europe si ça vous plait).

      Levochik

      j’ai retrouvé que pour les maths mais ça doit être pas mal corrélé :
      http://www.oecd.org/document/11/0,2...

    • "Croire que l’on n’apprend plus rien à l’école"

      Il ne s’agit pas de croire...mais de voir. Difficile quand on a la tête enfouie dans le sable et que le sinistre balance des taux de réussite aux exams digne des élections des dictateurs...

      Un enseignant du Secondaire.

    • "C’est notre système de notes, de sanctions, de compétition "
      Ca fait au moins quarante ans que ces rengaines sont rabâchées...
      Quand on est au tour de 90 % de réussitre aux examens du Secondaire, que les redoublements ont pratiquement cessé, comment parler de compétition ?
      Quand des enseignants injuriés ou agressés ne sont quasiment JAMAIS défendus par l’administration, mais au contraire accusés par elle d’être responsables de ce qui leur arrive, comment oser dire que le système de sanctions est sévère ? Il n’est pas sévère, il n’existe pratiquement plus . Une retenue de plus en plus souvent ne s’effectue que si l’enseignant accepte de la surveiller...!

  • "Je vous remercie de bien vouloir considérer que nos débats doivent cesser ici, Einna." dit A.B.

    Ah ? bon ! A.B. n’a plus envie de me lire ! un peu court comme argument mais c’est son droit.

    J’ai quand même la permission d’écrire sur Bella Ciao si j’ai envie ? merci.

    Dans cette discussion, on a mélangé 2 débats :

    1) La guéguerre habituelle entre ceux, d’une part, qui ne pensent qu’à transmettre verticalement des connaissances (indispensable, certes, mais insuffisant). Avec ceux-là, il faut que ça passe ou que ça casse (en général, pour les enfants les plus fragiles, ça casse)...Et, d’autre part, ceux qui cherchent le moyen de "traduire" le message et de faire émerger des potentialités (mais oui, c’est possible dans un environnement favorable ; toute l’évolution de la nature et de l’homme le prouve).
    Ceux-là sont étranglés par le système qui est très très loin de promouvoir les pratiques préconisées par des pédagogues comme Meirieu et d’autres : Je visite des centaines de classes et travaille avec un grand nombre d’équipes du primaire au lycée et n’en vois guère.

    Mais, bon : MARRE ! Passons...

    2) La défense du Service Public sapé de toutes parts par un libéralisme sauvage et ça, ça devrait rassembler tous ceux qui se sentent une part de responsabilité dans l’avenir de la Jeunesse :

     la ségrégation sociale entretenue (et après on s’étonne de la violence !),
     la misère des universités,
     le scandale de l’orientation,
     l’apprentissage à 14 ans (on leur refuse la culture car on ne sait pas s’y prendre),
     les cadeaux au privé,
     le manque d’éducation à l’analyse et à l’esprit critique,
     l’inadaptation de la formation des maîtres,
     les coupes sombres dans les crédits alors qu’on annonce l’inverse, etc...

    Tout cela devrait nous faire hurler ensemble, parents, enseignants, éducateurs...pour résister à cette entreprise de démolition.

    Car ce système fabrique des veaux, consommateurs dociles et citoyens désinformés, incapables de voir qu’on leur vole la liberté et la démocratie.

    Ceci dit, il faudrait détailler mais j’ai aussi à faire avec les enfants de sans-papiers et le Liban...alors, salut.
    Einna

    PS :
    Au sujet des résultats des pays nordiques, il semblerait qu’un facteur (aux dires des enseignants que je connais ; aux USA, je ne connais pas) soit la perception qu’ont les jeunes du regard bienveillant et encourageant de l’ensemble de la communauté scolaire. Mais c’est complexe et tout n’est pas parfait en Finlande.

    Voir l’enquête européenne PISA, bien connue et utilisée en Europe (sauf en France !)

    http://www.oecd.org/document/0/0,2340,fr_2649_201185_34010578_1_1_1_1,00.html

    • REFERENCES, ELEMENTS STATISTIQUES ?

       Comme quelqu’un affirmait la supérorité des systèmes éducatifs scandinaves (allant jusqu’à affirmer péremptoirement que les écoliers finlandais aimaient l’école ...) J’avais posé cette question sur les références statistiques permettant la comparaison des sytèmes éducatifs nationaux en me doutant bien que que quelqu’un, fatalement, allait sortir l’enquête PISA de l’OCDE : ce fut Einna et cela me donne l’occasion de reprendre le débat.
      Merci Einna pour votre sagacité, qui montre que vous n’êtes manifestement pas en situation d’échec !

       L’enquête PISA est effectivement bien "connue" -ses résultats ont été TRES largement "diffusés" (je parlerai de propagande- par les médias capitalistes- Elle "démontre" que le système éducatif finlandais "marche mieux" que le système français parce qu’il n’ y a pas de redoublement en Finlande. L’avantage du système finlandais est donc évident :
      il coûte moins cher.
      Cette conclusion n’est pas surprenante quand on sait ce que représente l’OCDE.

       Il est néanmoins cocasse de constater que certains "progressistes" utilisent désormais les conclusions de l’OCDE dans leurs analyses...

      A.B.

    • Extrait de l’enquête, afin que chacun comprenne les choix idéologiques de l’OCDE :

      Dans la plupart des pays qui ont obtenu de bons résultats, les collectivités locales et les écoles jouent aussi un grand rôle dans la définition du contenu de l’enseignement et/ou l’utilisation des ressources, et bon nombre d’entre elles ont entrepris de mettre en place des classes hétérogènes.

      Le dogme est donc de faire exposer le cadre national du service public d’éducation.
      La pédagogie d’Etat s’y emploie en france (projet d’établissement, horaires disciplinaires variables, contrôle continu) : à terme, c’est la fin du bac anonyme et national pour les élèves (diplôme qui deviendrait sans valeur) et la fin du statut de fonctionnaire d’Etat pour les enseignants qui sont trop "chers" et trop "protégés" selon l’OCDE)

      C’est déjà plus clair comme ca, le "travail" de l’OCDE, non ?

    • Je suis evidemment en désaccord avec l’affirmation selon laquelle on aurait "mélangé" deux débats :

       1) La question quantitative (les moyens budgétaires accordés à l’éocle de la République)
       2) La question qualitative (la transmission des savoirs, le respet des disciplines scolaires)

      Ces deux débats ne font qu’un seul : chacun peut comprendre qu’ils sont étroitement liés l’un à l’autre.

      Voici pourquoi :

       C’est la Pédagogie d’Etat qui les relie : sur le plan qualitatif, le service public doit coûter moins cher, et il convient, dans le cadre de l’UE de lui accorder le moins de moyens possible.
      Pour cela, il faut que les professeurs soient le moins qualifiés possible afin de les payer le moins possible : il faut déclasser le type social professeur.

       C’est là que le qualitatitif et le quantitatif se rejoignent.
      L’idéologie de la pédagogie d’Etat a donc besoin, à la fois d’abattre le statut des fonctionnaires, et de réduire la transmission des savoirs à très peu de chose.

      La bourgeoisie, quand elle est éclairée, exige que ses enfants connaissent les bases de la langue et de la logique ne s’y trompe jamais, et préfère laisser les "expérimentions pédagogistes" au bon peuple, qui n’y voit que du feu.