Accueil > "L’ascenseur social n’a jamais existé"
Texte inspiré et repris de :
L’éducation, un besoin social essentiel,
mais un service public développé dans le cadre du capitalisme et qui en porte les limites
Exposé du Cercle Léon Trotsky du 30 janvier 2009
La société capitaliste a en commun avec l’ancien régime d’essayer de trouver une légitimité dans des mythes intemporels.Ceux ci sont censés etre partagés par le plus grand nombre.
Le système éducatif et son "histoire républicaine" fait partie de ces mythes. Quoique que fut les avancées de l’école de Jules Ferry qui a su au moins faire disparaitre en grand partie l’illetrisme il faut s’attacher à disséquer cette école dite républicaine qui n’a en fait de républicain que le nom.
Avant la massification de l’école , les capitalistes avaient au moins l’honneteté de montrer leur vrai visage dans leur politique éducative. Jusqu’à la fin des années 1960 la majorité des élèves n’atteignaient jamais le secondaire et étaient orientés vers le monde du travail dés 14ans .les meilleurs d’entre eux pouvant espérer devenir instituteurs.Seuls les enfants de riche suivaient un enseignement au collège et lycée .
"Aujourd’hui, tous les enfants accèdent au collège, où ils restent au minimum 4 ans, et la plupart d’entre eux continuent en lycée, puisqu’ils sont près de 70 % d’une classe d’âge à accéder au bac, soit 7 fois plus que dans les années soixante" .Pourtant les inégalités n’ont jamais disparu et se sont meme accru.
Ainsi la création de nombreuses filières a été une sorte de barrage pour orienter les pauvres vers les filières techniques et professionnelles. De meme les inégalités régionales se sont considérablement creusé , certains lycées parisiens accueillent à eux seul une grand partie de la nouvelle élite capitaliste.Alors que les zep et bon nombre de lycée de province sont dépourvues de moyen et abandonnées faute de volonté politiques. Les violences et échecs scolaires sont des preuves parmis d’autre du sentiment d’abandon de ces élèves .Ceux ci ayant adopté une attitude de défiance vis à vis d’un système injuste.
"Car il ne faut pas oublier qu’on n’est pas démotivé de naissance, on le devient."
L’échec envisagé comme un échec individuel.L’échec scolaire est un concept récent qui n’a jamais rééllement été expliqué par les capitalistes car voulu par eux .Cette echec qui est souvent mit sur le dos des parents incapables de tenir l’éducation des enfants est encore la preuve de la lacheté de ces puissants toujours prompt à donner des leçons alors que leur politique ne cessent de creuser les inégalités sociales .
Les capitalistes ont un sens aiguisé de la communication et du marketing , les exemples de réussite scolaires de personnes issu de milieux défavorisés sont ainsi pour eux la preuve de l’"égalité des chances".Qui n’a pas vu ces lycéens de zep émus à l’idée d’entrer à science po paris , l’antichambre de l’ena et du pouvoir technocratique.Mais pour ces quelques élèves fortement médiatisés combien d’autres abandonnées ?
"Tous les beaux discours sur « l’égalité des chances », qu’on nous sert depuis des années, sont aussi faux aujourd’hui, dans la bouche d’un ministre de l’éducation de droite, qu’ils l’étaient hier, dans celle d’un ministre de gauche. Mais ils ont un but : convaincre les élèves, et derrière eux leurs parents, que les plus méritants peuvent réussir quelque soit leur origine sociale. La réussite scolaire, et au bout la réussite sociale, ne tiendrait qu’à leurs propres aptitudes ; l’échec scolaire ne serait dû qu’à eux-mêmes. Ainsi le tour est joué : ce n’est plus la société inégalitaire qui est en cause, c’est l’inégalité du mérite de chacun ! "
Conclusion :" Pour conclure, le système éducatif en France doit son essor historique au développement de la bourgeoisie. Dans le cadre du capitalisme, il ne pouvait qu’être limité, profondément inégalitaire, et il l’est resté jusqu’à aujourd’hui. La meilleure éducation, la culture universelle, cela reste réservé aux enfants de la bourgeoisie.
Mais pour les enfants des classes populaires, l’école, c’est quand même ce que la société offre de mieux, avant l’exploitation capitaliste ou le chômage. L’Education Nationale, comme d’autres services publics, fait aujourd’hui partie des conditions d’existence de la population. Relativement gratuite, elle permet de pallier, au moins un peu, l’insuffisance des revenus des travailleurs. C’est pour cela que le désengagement de l’État, qui s’aggrave d’année en année et tous gouvernements confondus depuis trente ans, a des conséquences sociales catastrophiques, particulièrement dans les quartiers populaires. Et ce n’est pas l’annonce récente de recruter des médiateurs dans ces quartiers, pour lutter contre l’absentéisme scolaire, qui peut changer quoi que soit.
C’est pourquoi les lycéens, les enseignants, les parents, tous ceux qui se mobilisent en ce moment pour limiter la dégradation actuelle, ont bien raison. Et ils ont tout notre soutien. Mais leur combat ne peut vraiment déboucher que s’il s’inscrit dans un combat plus général contre le capitalisme.
Car la crise de l’éducation est liée à la crise du capitalisme. La bourgeoisie n’a plus rien à faire de la production elle-même, pourquoi donc investirait-elle dans l’éducation, c’est-à-dire dans la formation des producteurs ? On l’a vu, l’investissement de la bourgeoisie dans l’éducation, c’était d’abord un investissement sur le long terme, parce qu’il y avait une nécessité d’élever le niveau général d’instruction de la population laborieuse, pour permettre un accroissement ultérieur de la production. Mais aujourd’hui, les capitalistes ne voient même plus l’intérêt d’investir dans le long terme, dans une instruction minimale. La crise de l’éducation, c’est finalement l’un des aspects qui révèle le pourrissement du capitalisme, et par lequel son caractère sénile, usurier se manifeste."
original disponible sur le site de lo :
http://clt.lutte-ouvriere.org/