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L’avocat de Battsiti demande une amnistie à l’Italie

Publie le samedi 6 mars 2004 par Open-Publishing

Me Jean-Jacques De Felice, qui défend l’ex-activiste italien d’extrême-gauche, appelle Rome à accorder une mesure d’amnistie pour la période des "années de plomb".

L’un des avocats de Cesare Battisti, l’ex-activiste italien menacé d’extradition, a appelé vendredi, lors d’une conférence de presse, l’Italie à accorder une mesure d’amnistie pour la période des "années de plomb". Rome "doit tourner la page", a précisé Me Jean-Jacques De Felice.

L’autre avocate de Cesare Battisti a estimé vendredi lors d’une conférence de presse que la question de la culpabilité de son client n’était "pas légitime". "Vous n’avez pas le droit (de la poser, ndlr) ou alors seulement dans un tribunal équitable ou dans un confessionnal. Et encore, dans un tribunal on a le droit de mentir, car c’est le droit de l’accusé", a déclaré Me Irène Terrel en réponse à une question d’un journaliste.

"Aujourd’hui, elle l’est encore moins (légitime) puisque ce sont des faits qui se sont passés il y a trente ans. Il est condamné définitivement. Il n’a pas droit à un nouveau procès (en Italie)", a-t-elle ajouté.

"Violation de l’autorité de la chose jugée"

"Courageusement, il se dit solidaire d’une période au cours de laquelle il y a eu de graves violences (...) Pacifions les choses, ne jetons pas de l’huile sur le feu. On ne peut pas alimenter éternellement la haine", a estimé Me Irène Terrel.

Cesare Battisti, remis mercredi soir en liberté, a été condamné par contumace à la perpétuité en Italie en 1993 notamment pour deux homicides et participation à deux autres. Il a toujours tout nié. La demande d’extradition de l’Italie doit être examinée le 7 avril.

Les deux avocats ont répété leur argument selon lequel l’examen de la nouvelle demande d’extradition de l’Italie, après un rejet en 1991, est une "violation de l’autorité de la chose jugée".

Le parquet fait valoir de son côté que la première demande d’extradition a été rejetée pour une pure question de procédure et pas pour des raisons de fond.