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L’emploi stable est en train de devenir, un but de plus en plus lointain

Publie le dimanche 16 juillet 2006 par Open-Publishing

Enquête d’Excelsior : depuis 2004, la proportion de nouveaux emplois pour les moins de 30 ans a diminué de 3,8%. La formation augmente. Les emplois dans les entreprises pour les moins de 30 ans diminuent. Les données d’Unioncamere : les secteurs, les métiers et les zones géographiques aux meilleures chances d’emploi pour les nouvelles générations

de FEDERICO PACE traduit de l’italien par karl&rosa

ROME - Il faudra encore attendre. Qui sait combien de temps encore. Si on est jeune et qu’on cherche du travail, hélas, les choses n’iront pas mieux cette année. Ceux qui sont en train de chercher un emploi ces mois-ci s’en sont déjà aperçu. Il n’y a pas beaucoup d’emplois. Et il semble presque qu’en Italie, comme dans nombre d’autres pays européens, les chances pour les nouvelles générations, plutôt qu’augmenter, sont en train de diminuer.

A un point tel, que quand les entreprises doivent décider d’embaucher une nouvelle ressource, elles pensent de moins en moins à des jeunes. La confirmation arrive des données de l’enquête Excelsior qui vient d’être présentée par Unioncamere, qui a demandé à un échantillon de 100 000 entreprises italiennes d’exprimer leurs besoins de personnel pour l’année 2006.

L’érosion des chances pour les nouvelles générations semble montrer une tendance irrépressible. En 2004, 43,3% des embauches concernaient les jeunes de moins de 30 ans, l’année dernière on est descendu à 40,9% et cette année ce pourcentage a subi une réduction supplémentaire, même si plus atténuée, qui a atteint 39,5%.

La diminution de la demande d’under 30 - nous a dit Giuseppe Tripoli, le secrétaire général d’Unioncamere - est un phénomène que nous relevons, même si avec une intensité différente, depuis que le Projet Excelsior a été mis en route. Les données nous montrent que la demande d’emploi juvénile tend à être, en proportion, de plus en plus qualifiée par rapport à la demande d’emploi en général, avec une incidence supérieure à la moyenne générale de bacheliers et de diplômés en son sein. Autrement dit : moins de jeunes, plus de jeunes qualifiés ».

Mais ce n’est pas un problème uniquement italien. Dans 22 des 30 pays de l’OCDE le taux de chômage des jeunes de moins de 24 ans est plus du double de celui des adultes. Dans ce contexte difficile pour les nouvelles générations, il y a quelques considérations positives. « Les jeunes - continue Giuseppe Tripoli - ont une plus grande possibilité d’être les « destinataires » de formation de la part des entreprises qui les embaucheront. Le cas le plus significatif est celui des diplômés. On remarque ici quelques différences par rapport au passé : la préférence de ceux qui ont déjà une expérience de travail est un peu moins marquée, même si elle est encore très élevée, et la tendance à former on the job les néo-embauchés, en mettant à leurs côtés du personnel expert, s’avère moins marquée elle aussi ».

De toute façon, il y a certains secteurs qui entraînent les jeunes plus que d’autres. Surtout dans le commerce, dans le secteur du crédit et des assurances, dans l’informatique et dans les télécommunications. Dans ces secteurs, un néo-embauché sur deux a moins de 30 ans (voir tableau). Par rapport à l’année dernière, les entreprises du secteur de l’informatique et des télécommunications, celles des services opérationnels aux entreprises et aux personnes montrent une dynamique positive. En légère croissance aussi les opportunités dans le secteur du commerce en gros. En ce qui concerne les zones géographiques, dans un contexte d’homogénéité globale, les entreprises du Centre de l’Italie ont légèrement le dessus dans l’offre de chances aux jeunes. Au Nord-est, au contraire, revient la primauté inverse. De toute façon, il semble que durant cette dernière année les entreprises du Nord, surtout, ont orienté leurs choix vers des figures plus « mûres ». Par rapport à 2005, on a enregistré aussi dans le Sud une aggravation pour les jeunes, dans un contexte rendu encore plus difficile aussi par d’autres évidences. En 2005, selon le dernier rapport SVIMEZ, dans le Mezzogiorno le nombre de personnes entre 15 et 29 ans qui ne font pas d’études et ne participent pas au marché du travail a augmenté de 5 000 unités, dont deux sur trois sont des jeunes femmes.

Si on regarde la dimension des entreprises on s’aperçoit que ce sont surtout celles qui sont positionnées aux extrêmes qui donnent plus d’occasions aux jeunes. D’un côté les petites entreprises de moins de dix salariés et de l’autre les grandes de plus de 500. Hélas, même ces deux réalités, surtout la deuxième, ont connu une réduction importante par rapport à l’année dernière.

Mais de quels emplois parlons-nous quand nous parlons de jeunes ? Dans quels métiers les garçons et les filles semblent-ils avoir un atout de plus à jouer ? Parmi les professions intellectuelles, scientifiques et de spécialisation élevée nous trouvons surtout les spécialistes en administration et en comptabilité. Quasiment sept sur dix nouveaux postes dans cette position sont destinés aux « under 30 ». De bonnes opportunités aussi pour les programmateurs scientifiques, les chimistes, les économistes, les auteurs de projets, les analystes informatiques et les ingénieurs mécaniques.

Parmi les professions techniques, celles où les jeunes semblent avoir un accès plus aisé, il y a celles des dessinateurs techniques et des auteurs de projets tandis que les chances dans la plupart des professions exécutives liées à l’administration et à la gestion dépassent aussi la moyenne. En ce qui concerne les ventes et les services aux familles, les jeunes sont préférés quand il s’agit s’embaucher des vendeurs, des coiffeurs barbiers et des personnels affectés à l’assistance aux passagers.

Un coup d’œil, enfin, aux titres décrochés. Les diplômés qui seront embauchés tout au long de 2006 seront un peu moins de 60 000. Le diplôme fort se confirme être celui de la filière économique, auquel sera réservé un tiers du total des postes.

De toute façon, les néo-embauchés seront surtout des bacheliers : 236.000 dont 47,9% de moins de 30 ans. Pour eux, les titres les plus demandés seront surtout ceux de la filière administrative commerciale, mécanique et touristique hôtelière.

Donc l’emploi stable est en train de devenir, pour les nouvelles générations, un but de plus en plus lointain. Mais tout cela ne concerne pas qu’eux. Si les jeunes sont contraints à remettre à de plus en plus tard l’entrée dans la vie adulte, remarque le sociologue Emilio Reynieri, on court le risque de mettre en crise l’équilibre entre les générations. « Les jeunes d’aujourd’hui - écrit Reyneri - seront-ils en mesure d’assurer cette fonction de soutien et de garantie de leurs enfants à laquelle font face aujourd’hui leurs parents ? »
(14 juillet 2006)
http://www.repubblica.it/2005/j/sez...