Accueil > L’exigence de démocratie sociale
À en croire certains commentateurs, la semaine dernière la CGT « en campant sur des positions intransigeantes », mettait la France en péril : le blocage des négociations à Perrier était censé servir de démonstration.
Ce conflit, du moins dans sa phase actuelle, est en cours de dénouement. Après les concessions de la direction, il est possible de reprendre les discussions. Le syndicat Cgt consulte les salariés avec la proposition de lever le droit d’opposition dont il a fait usage.
Incontestablement, une partie du patronat est dépité. Isoler et battre l’organisation syndicale qui est au cœur des préoccupations sociales de cette rentrée, tel était bien son objectif. Il doit y renoncer une nouvelle fois. Qui plus est, la Cgt a fait avancer trois exigences sur le dossier Perrier : améliorer le niveau d’embauche des jeunes, garantir la convention collective et assurer une politique conséquente d’investissement sur le site.
Démonstration est aussi faite que le « droit d’opposition », institué par la loi Fillon, est un mécanisme biaisé puisqu’il accule l’organisation majoritaire qui conteste l’équilibre d’un accord à dénoncer la totalité de celui-ci. À nos yeux, seul le principe « d’accords majoritaires » est conforme à l’esprit d’une véritable démocratie sociale. Il obligerait les directions à rester plus longtemps autour de la table des négociations tout en garantissant la légitimité des termes de l’accord.
Preuve est une nouvelle fois donnée : les salariés du privé comme du public peuvent compter sur la Cgt. Mais notre ambition ne s’arrête pas là. Nous voulons que toutes les organisations syndicales convergent pour créer un meilleur rapport de force et gagner des avancées revendicatives. C’est aussi la leçon des récents événements.
Le 27 septembre 2004