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L’expulseur des sans-papiers de Paris 8 n’a pas sa place à une tribune en faveur des sans-papiers !
Publie le vendredi 16 mars 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Journée d’études « Qui sont les sans-papiers ? »
L’expulseur des sans-papiers de Paris 8 n’a pas sa place à une tribune en faveur des sans-papiers !
Par MPE
vendredi 16 mars 2007
http://www.mouvement-egalite.org

– Nous, sans-papiers, qui avons occupé en décembre dernier l’amphi A1 de l’Université Paris 8 (Saint-Denis) pour demander notre régularisation et celle de tous les sans-papiers, pour la reconnaissance de notre droit à travailler et vivre en France dans des conditions humaines ;
– Nous, sans-papiers, qui avons fait la grève de la faim pour briser le mur du silence qui nous étouffe ;
– Nous, étudiants, enseignants, administratifs, Français aussi bien qu’immigrés, en situation « régulière » ou non, qui avons soutenu cette action ;
– Nous qui, à la veille des fêtes de fin d’année, avons été évacués par les forces de police à la demande de la Présidence de l’Université (et avec l’aval du représentant de « gauche » du Conseil général de Seine-Saint-Denis) ;
... sommes scandalisés par la tenue sous l’égide de cette même Présidence de la Journée d’études intitulée « Qui sont les sans-papiers ? »
Eh bien ! Monsieur Binczak, la réponse à la question posée par votre « journée d’études » est simple : Les sans-papiers, ce sont ceux qui, persécutés par le gouvernement de droite, espéraient trouver refuge et soutien auprès d’une Université réputée de gauche et que vous avez fait expulser par les sbires de Monsieur Sarkozy ! Ce sont les 25 grévistes de la faim qui ont été traînés par terre, comme des chiens, hors de votre université ! Ce sont les 11 blessés qui ont été hospitalisés et dont certains se sont retrouvés avec des certificats attestant d’une incapacité de travail allant jusqu’à 5 jours ! Les sans-papiers, ce sont ceux qui se font surexploiter par des patrons avides de profits faciles. Ce sont qui, chaque jour, vivent avec la peur au ventre de se faire évacuer, contrôler, arrêter, emprisonner dans des centres de rétention, expulser de force, parfois enchaînés ! Ce sont ceux qui, humiliés, menacés de retrouver la misère et la torture dans leur pays d’origine, préfèrent se donner la mort dans les cachots du soi-disant « pays des droits de l’homme » !
Pendant l’occupation, il nous a demandé de lui faire confiance, il nous a bercés de paroles compatissantes, soutenant en public la cause des sans-papiers... tout en préparant, dans l’ombre, avec les représentants de l’Etat et du Conseil général « de gauche », l’évacuation policière. Il nous a demandé de constituer une liste qu’il défendrait devant les autorités préfectorales. Qu’en est-il à ce jour ? Rien. Si ce n’est... l’expulsion d’un des nôtres, Hamadi Saïd ! D’ailleurs, Monsieur Binczak avait été averti de son arrestation et des menaces imminentes de son expulsion, mais n’avait rien fait ! Aujourd’hui, il revient avec les mêmes belles paroles pour se positionner comme défenseur de la cause des sans papiers... Quel cynisme ! Quel mépris ! Qui pense-il pouvoir encore tromper ? Son acte, odieux, a parlé pour lui : un expulseur de sans-papiers ne peut se dédouaner à coups de « journée d’études » ou de forum sur les sans-papiers, et n’a rien à faire à la tribune d’une quelconque initiative en faveur des sans-papiers...
Nous ne doutons pas que parmi les intervenants et participants à cette « journée d’études » (ou du forum du 15 et 16 mars) plusieurs sont là de bonne foi, ignorant tout des événements de décembre. D’autres, plus à l’aise dans les colloques que dans l’action, habitués à y intervenir au nom des sans-papiers, sont bien au courant des faits - même si nous ne les avons pas vus venir soutenir les occupants sans-papiers (ni même publier un simple communiqué de solidarité). Nous leur demandons : Etes-vous là par calcul politique et personnel ? Ou êtes-vous là pour dénoncer les responsables de la honteuse évacuation de ceux que vous dîtes défendre ? Quant à nous, nous refusons de cautionner une opération qui ne vise qu’à redorer le blason d’une Présidence aux prétentions de gauche.
Les belles paroles, les sans-papiers en ont entendu beaucoup, pendant des années et des années. Les dirigeants d’une certaine gauche nous en ont abreuvées... tant qu’il s’est agi de critiquer la droite. Mais, dès qu’ils arrivent à un quelconque pouvoir, municipal, universitaire ou gouvernemental, les actes que nous voyons, ce sont le même harcèlement policier, la même chasse au « faciès », les mêmes camps de rétention, les mêmes évacuations, les mêmes charters... ! Alors, ça suffit !
Nous vous appelons à nous rejoindre samedi 17 mars à 9h00, devant l’amphi X de l’université Paris 8, terminus de la ligne 13 (M° Saint-Denis université) pour dénoncer cette mascarade.
Contacts : Boukhalfa 06 20 37 36 02 - Mohamed 06 22 76 34 23
Messages
1. L’expulseur des sans-papiers de Paris 8 n’a pas sa place à une tribune en faveur des sans-papiers !, 29 mars 2007, 01:02
Bravo, je vous soutiens de tout coeur ! On ne peut pas accepter qu’un président dit "de gauche" tienne des propos hypocrites, procède à une expulsion et organise de suite un colloque sur les sans papiers. De qui se moque-t-on ? C’est ridicule ! Il veut se faire pardonner ou quoi ? Ce monsieur Binzcak ose avoir cette attitude alors qu’il critiquait son predecesseur et l’accusait d’avoir fermé la fac à cause de je ne sais quelle manifestation ou occupation ! Vous vous êtes vu monsieur Binzcak ? L’ancien président était beaucoup plus humain et beacoup HONNETE que vous ! Vous ne faites que mépriser les étudiants, qu’ils soient sans papiers ou non. Moi je soutiens les sans papiers et j’appelle au combat contre binzcak !