L’occupation des sans-papiers de la fac de Saint-Denis continue

Toute la journée, les autorités universitaires ont exercé d’énormes pressions pour faire cesser l’occupation, maniant tour à tour les promesses frauduleuses, le chantage, la division entre les sans-papiers et entre les sans-papiers et leurs soutiens.

Malgré toutes ces tentatives de démoralisation, les sans-papiers réunis en AG viennent courageusement de décider, à l’unanimité, de poursuivre leur mouvement. Plusieurs centaines de personnes sont encore ce soir à leurs côtés pour leur exprimer leur solidarité active.

Les autorités universitaires avaient commencé par proposer, soi-disant pour éviter une expulsion "inévitable", une solution de "repli" à l’extérieur... Une grossière manœuvre pour faire cesser l’occupation que les sans-papiers ont déjouée.

Puis, dans l’après-midi, le président de l’université demandait aux sans-papiers de constituer une liste de personnes à régulariser, devant être close au 23 décembre, et promis de former une « cellule de suivi » et de les défendre auprès des autorités compétentes. Toujours en échange d’une cessation de leur lutte ! Ajoutant, ultime chantage enrobé dans un soi-disant « soutien », que s’ils partaient d’eux-mêmes sans qu’intervienne la police pour les expulser, il serait en meilleure position pour négocier en leur faveur. Sinon sa position n’en serait qu’affaiblie...

Mais on a beau approcher de Noël, les sans-papiers ne croient plus depuis longtemps au Père Noël ! Ils savent pertinemment que ce que veulent les autorités universitaires, c’est se débarrasser d’eux - si possible sans trop se salir les mains ! Que le président d’université, malgré toute sa soi-disant « compréhension » et ses promesses, est dans la totale incapacité de résoudre leur situation. Que leur seule possibilité d’arracher quelque chose, c’est leur mobilisation, leur unité et la solidarité !

Mais nous posons la question : est-ce que le président (qui avait fixé ce vendredi comme date butoir pour une évacuation) a déjà pris la décision d’appeler la police si les sans-papiers continuent leur occupation ? Divers indices nous le font craindre : à l’heure où nous écrivons, des vigiles tentent de dissuader l’entrée de soutiens venus de l’extérieur. Un car de CRS est aux abords de la fac...

Nous lançons à nouveau un appel à venir massivement soutenir les sans-papiers de Saint-Denis. Il faut rappeler que parmi eux il y a 25 femmes et hommes qui sont en grève de la faim depuis mardi. Aucun médecin n’est venu les examiner. Leur situation s’aggrave. Aujourd’hui, trois grévistes de la faim ont eu de sérieux malaises. Il y a urgence !

A l’heure où le moindre propos de tel(le) ou tel(le) candidat(e)et où les marchandages électoraux font la une des journaux, sont relayés par les chaînes TV aussi bien « publiques » que privées et que les politologues nous abreuvent de commentaires - pas un mot sur la lutte des sans-papiers ! Une scandaleuse indifférence médiatique, mais aussi politique et syndicale. C’est que les mobilisations des sans-papiers viennent déranger les petits calculs électoraux !! Même des organisations qui font profession de défendre les sans-papiers et de lutter contre le racisme sont aussi absentes que muettes !

Tous ceux, toutes celles, quelle que soit leur appartenance politique, syndicale, religieuse ou autre, qui veulent combattre les injustices - et la vie que cette société fait mener aux sans-papiers est une des pires injustices - ont toute leur place dans le combat aux côtés des sans-papiers. Aujourd’hui, ceux de Saint-Denis ont besoin de notre solidarité. Il n’y a pas une minute à perdre. Soyons dès ce soir, et jusqu’au bout, avec eux dans la lutte

MPE

Vendredi 22 décembre - 19 heures

http://www.mouvement-egalite.org