Accueil > L’ouvrier qui fait trembler la multinationale : Il faut sauver l’ouvrier (…)
L’ouvrier qui fait trembler la multinationale : Il faut sauver l’ouvrier Fournès !
Publie le vendredi 21 septembre 2007 par Open-Publishing8 commentaires

de Eric Woljung journaliste au Patriote, Ariège
C’est l’histoire d’un simple ouvrier smicard qui fait trembler une multinationale. Elle se passe en ce moment même, et ceux qui cherchent de la lutte concrète sur le terrain feraient bien de dresser l’oreille. Il s’appelle Alain Fournès, et eux c’est le groupe Chargeurs. Nous sommes dans le bassin textile du Pays d’Olmes, en Ariège. Oui, oui, c’est bien en France, au pied des Pyrénées. C’est l’histoire d’un homme qui par son engagement syndicaliste, à su s’élever à un niveau d’expertise sur le fonctionnement de son entreprise internationale tel que les journaliste économiques le consultent pour savoir ce qui se trame chez Chargeurs, le groupe dirigé par Eduardo Malone et Jérôme Seydoux.
Certains de ses propos, au sujet d’une opération de rachat de son usine par une holding étrangère, ont été retranscrits dans la feuille confidentielle, réservée aux boursicoteurs, « La Lettre de l’Expansion ». Et l’analyse de l’ouvrier aurait fait chuter l’action Chargeurs. Son employeur appelle ça une « faute lourde ». Ils ont donc tout simplement décidé de virer l’ouvrier trop bien informé.
Pour ceux qui veulent venir, la manif de soutien c’est lundi 24 septembre 2007, devant l’usine Avelana, à Lavelanet, en Ariège donc. Il y aura là ses camarades de la Cgt, ceux du collectif de gauche qu’ici on appelle EGAL 09. Les socialistes qui tiennent la ville enverront, peut-être, un message personnel de soutien… Il y a longtemps que la politique a abdiqué.
Quand un simple ouvrier fait vaciller un géant économique et vient troubler l’ordre établi, on peut appeler ça un événement rare, sinon majeur, dans notre société.
Un ouvrier qui comprend le système et le dénonce, qui se retrouve pris au sérieux par les journalistes de la presse économique, évidemment, ça n’est pas prévu dans les plans des financiers. Les rois ont oublié qu’ils peuvent être matés par un simple pion.
Un ouvrier comme Alain Fournès, ça fait son grain de sable, et va savoir si ça va pas faire en plus école.
Un ouvrier, ça ne parle pas aux journalistes économiques.
Lorsqu’un ouvrier s’affranchit de la peur, de la paresse intellectuelle et de la facilité que le système économique attend de lui, il devient une sorte de masse imprévue dans les rouages subtils et bien huilés du système.. C’est le cas d’Alain, dont les interventions télévisées restent dans les mémoires, à toutes les époques de la chute de l’industrie textile. Et c’est lui qui est encore là, dans l’un des derniers ateliers français.
Quelle est cette tête qui dépasse et qui gêne ?
Quand en plus il revendique sa fierté d’être un ouvrier, le passé laborieux et spécialisé de son savoir faire, il s’élève alors au rang de symbole de la mise au pas générale. La Dépêche du Midi ne s’y est pas trompée, même elle, qui titrait mercredi : « Avelana veut licencier Alain Fournès. » Et on ne peut pas les soupçonner d’extrémisme ceux là. Un symbole individuel face à la globalisation marchande.
Ceci, nul dirigeant d’une branche quelconque de l’hydre économique internationale ne peut le tolérer, sous peine de voir son organisation s’humaniser un brin, et donc, de son point de vue, de s’affaiblir.
Lorsque le peuple asservi s’approche trop du niveau de connaissances de ceux qui l’utilisent, il menace réellement les privilèges de l’élite. C’EST POURQUOI NOUS DEVONS SOUTENIR ALAIN FOURNES.
Quand l’ouvrier conscient cherche à savoir pour combien de dollars , d’euros ou de dinars il a été vendu, on lui répond qu’il ne vaut rien et on l’expulse du terrain de manœuvres.
Ainsi le groupe Chargeurs, qui pèse 226 millions d’euros en bourse (18 m€ de bénef cet année), veut-il éliminer l’ouvrier Fournès, coupable d’intelligence, qui pèse un smic par mois ! L’ouvrier qui a fait chuter l’action Chargeurs. C’est possible ! Une voie d’avenir ?
Enfin, il faut soutenir Alain Fournès, parce qu’en vrai syndicaliste, il s’est assez élevé pour comprendre les manœuvres de ses dirigeants, tout en restant solidaire de ses camarades.
Messages
1. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 21 septembre 2007, 22:55
Pourquoi un travailleur aurait moins de droits qu’un citoyen ?
Pourquoi un travailleur n’aurait pas même droits à la liberté d’expression qu’un citoyen ?
Nous avons vu comment une entreprise essayait en France de s’attaquer à la liberté d’expression, à la publicité sur l’inavouable se déroulant sur un chantier patronal, en s’attaquant à Bellaciao.
Nous avons maintenant le pouvoir patronal qui essaye de faire du travailleur moins qu’un citoyen , de le baillonner, de le considérer en sujet, en essayant de le contraindre au silence, de le priver de ses moyens de subsistance pour qu’il cesse de dire ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son intelligence lui permet de déduire.
Cette bataille est emblématique, c’est à nouveau la bataille pour la liberté, la bataille pour faire pénétrer les règles de la démocratie dans les entreprises, face au caporalisme, au despotisme organisationnel, aux hiérarchies verticales qui exigent silence .
D’un côté la volonté de faire taire, au travers d’une organisation non-démocratique, qui ne fonctionne pas démocratiquement, qui est au service des actionnaires, d’un autre côté la liberté d’expression,et la vie, le courage et les valeurs de la démocratie.
Les libertés du citoyen doivent pénétrer l’entreprise car le monde se nourrit d’hommes et de femmes libres.
Soutenir Alain, c’est soutenir un morceau de la liberté de chacun.
Copas
2. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 21 septembre 2007, 23:29
si nous étions tous du même acabit !!! Le cours des choses changerait, sans nul doute.
Pour un Alain qui trouve un écho, combien résistent dans l’ombre de l’indifférence collective ? Ce serait faire injure aux milliers de militants (pas qu’à la CGT, d’ailleurs, ce qui montre que les "divisions"....) qui se battent que de les oublier
Bien sur qu’il faut se battre avec Alain, avec lui, ensemble : on est une force irrésistible, si on en prend conscience collectivement
P.Bardet, militant CGT
patrice_bardet@yahoo.fr
ce serait bien d’avoir un support de lutte, un moyen de relayer, d’éveiller les consciences, quand on n’est pas tout près ;
1. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 22 septembre 2007, 00:13
Se faire respecter, tout commence par là... surtout quand les chefs ne se sentant plus de joie, sont en train de sortir les couteaux pour intimider les salariés. Si on devait tous écrire ce qui se passe actuellement dans les entreprises, on en sortirait des milliers de livres... beaucoup de colère et une grève générale monumentale.
3. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 22 septembre 2007, 00:13
Et comment est-ce qu’on peut le soutenir autrement qu’en lui passant un simple coup de fil ?
JMH
1. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 22 septembre 2007, 01:50
Non d’une pipe ! dans ce foutu monde a la botte du patronat qui nous impose des boulots de merde dans des conditions de merde avec un salaire de merde pour une vie de merde , ya meme pas moyen de leur dire merde sans qu’ils sortent l’artillerie... je reve de millions de voix criant dans un bel ensemble ce joli mot , bien français , a la gueule de tous les chefs du monde... petits , moyens et grands , ils sont de la meme engeance...vous me direz qu’il en est qui sont ..euh...bon . p’tète mais c’est parce qu’ils sont l’exception , qu’ils confirment la règle...
bd
4. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 22 septembre 2007, 08:35
enfin un camarade qui a compris que la première tâche d’un syndicaliste est de faire l’analyse de la production pour démontrer tous les liens de classe qui lient les travaillleurs d’un groupe multinationale avec les travailleurs d’une autre mulltinationale.
l’analyse scientifique de la production est une arme de guerre dans la guerre de classes que nous subissons et qui va s’intensifier dans les prochaines semaines. Maintenant, c’est à nous syndicalistes de savoir si nous sommes au front ou en retrait du front.
Camarade Fournès, mes plus fraternelles et militantes salutations, tu mérites d’être connu
Eric Fatoux, Secrétaire général de l’Union Nationale des syndicats CGT de Cegelec et filiales
1. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale, 22 septembre 2007, 09:50
.../....L’analyse scientifique de la production est une arme de guerre dans la guerre de classes que nous subissons et qui va s’intensifier dans les prochaines semaines..../....
Et également un apprentissage pour les travailleurs à diriger les entreprises quand nous aurons virer les potes de Sarko.
.../....
l’analyse de la production pour démontrer tous les liens de classe qui lient les travailleurs d’un groupe multinationale avec les travailleurs d’une autre multinationale.../....
Qu’en peu de lignes tu abordes des questions de fond ! Merci. Pour se rendre compte de la communauté de destin des travailleurs.
Copas
5. L’ouvrier qui fait trembler la multinationale : Il faut sauver l’ouvrier Fournès !, 9 octobre 2007, 22:34
Solidarité d’un voisin des Hautes-Pyrénées. Vieux stal borné.