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L’union seule (? !) ou avec les autres...

Publie le dimanche 25 décembre 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

Le refus ou l’acceptation pour le Parti Socialiste d’accueillir ou non l’intégralité des forces de gauche risque de provoquer soit son éclatement définitif en son intérieur si il choisit d’adopter la deuxième situation tandis que dans la première des éventualités, il pourrait bénéficier de considérables avancées sur les définitions futures de son programme politique.

Encore faut-il établir, sans différentiations aucune, ce qu’impose ce terme d’ « intégralité des forces de gauche » et formuler toutes les difficultés avec lesquelles Lutte Ouvrière participera ou ne participera pas à la table des discussions ainsi que les exigences qu’apportera ou n’apportera pas la Ligue Communiste Révolutionnaire.

La présence de cette dernière est prépondérante pour les orientations économiques et les programmes souvent trop « allégés » qu’a proposés le PS depuis son émergence au pouvoir accompagné du Parti Communiste. Contrairement aux apparences, la LCR éclaire l’ordre du monde d’une réflexion plus ouverte et d’un regard plus élargi sur le fonctionnement social que ne l’accorde le PS toujours fringant d’étaler sa marque garantie du social et de la défense des pauvres sans jamais y parvenir réellement.

C’est sur la base ces enjeux que les discussions de la mi-janvier déboucheront ou ne déboucheront pas sur les marques solides de l’établissement d’une politique plus à gauche ainsi que sur un partage plus démocratique du pouvoir car en démocratie, ce n’est pas parce qu’on plafonne entre trois et cinq pour cent des suffrages que l’on doit rester aux marges d’une quelconque prise en compte démocratique.

Trois pour cent d’une réflexion « 100% à gauche » sur les problèmes de notre temps ne pourront certainement pas faire de mal à un PS quelque peu en panne d’inspiration ou bloqué dans ses tentatives de renversement directionnel... Dans ce climat de rivalités internes il se pourrait bien alors que la LCR joue le rôle d’arbitre non négociable et stabiliserait certainement plus solidement la confiance de nombreux électeurs qui décident de lui tourner le dos à la gauche actuellement.

Le refus quasi aristocratique prononcé par certains représentants des idées socialistes ferait définitivement glisser un socialisme plus vers la course aux électeurs que la recherche à l’établir sur des bases solides sur lesquelles toutes les formations de la gauche pourraient participer lui refusant de ce fait à jamais son origine démocratique et le caractère historique qui l’on fait se tourner chaque fois vers telle ou telle alliance pour sauver sa possibilité de pouvoir et claquer le museau à ces dites formations de gauche jugées trop extrêmes, souvent ennemies, frères à la surface, trop rarement capables de gouverner ensemble...

Dans la situation actuelle de toute puissance droitière et son cap des 210000 adhérents franchis, préférable serait, on s’en rend compte, que la gauche envisage la construction d’une union élargie afin d’engranger la vitalité militante de ces formations éloignées souvent nées de ruptures idéologiques avec l’histoire de partis de gauche trop en recherche du monolithique pouvoir que d’une attache forcenée envers la démocratie.

Je crois fermement que le Parti Socialiste ne pourra se régénérer de l’intérieur en s’éloignant de ses « camarades » après ses épanchements de candidatures pour les présidentielles dont il a fait preuve et le rejet formulé par certains d’accepter dans les discussions l’ouverture vers les idées non négligeables des formations militantes de la LCR et de Lutte Ouvrière.

Il ne s’agit pas pour les échéances à venir de sauver ce que ce parti qu’est le PS n’a jamais conquis tout seul (électoralement parlant) mais de ressouder au maximum son origine participative avec tout l’ensemble de la gauche, seul rassemblement possible qui puisse permettre d’engager et d’appliquer l’évolution sociale et le progrès historique lié aux rééquilibrages économiques voulus par tous.

Messages

  • Si il y a une chose à ne pas faire c’est de partir d’un concept d’union de la gauche, en en cherchant les meilleures inspirations et toutes les inspirations, alors que l’histoire de ces dix dernières années nous apprend, en grande partie, que les combats s’articulent autour du sens, du fond, et qu’ainsi ils produisent de la puissance et de la force à la gauche, et, in fine, de l’unité.

    Les recherches d’unité à gauche depuis plusieurs dizaines d’années se sont construites en perdant de plus en plus de sens, de fond et d’orientation. En même temps que leurs progénitures gouvernementales étaient de plus en plus marquées par une soumission de plus en plus grande à un capitalisme de plus en plus concentré, de plus en plus hargneux envers les populations.

    Le défi qui nous est lancé implique, non pas de réunir ceux qui nous frappent et ceux qui sont à nos côtés (car qu’est-ce que de chercher à s’allier avec ceux qui défendent l’affaiblissement de la démocratie, defendent la fin de la séparation des pouvoirs, defendent la soumission de la souveraineté populaire aux libertés des groupes financiers ?),

    .... mais de partir d’une défense pas à pas des interets des travailleurs et de toutes les couches populaires, défendre les interets de l’humanité (ce qui implique un regard et une action particulière puissante sur la defense de l’environement dans tous ces aspects), defendre les libertés individuelles quand elles ne se construisent pas sur la diminution des libertés des autres.

    Le combat contre le TCE fut une de ces première batailles qui privilégia le retour au fond et au sens.

    Les suivantes quand elles s’écartent de ces "basiques" conduisent à la reprise en main par la droite et la bourgeoisie des cartes maîtresses, la crise des banlieues est entrée comme un poignard dans le ventre mou de la gauche, incapable de faire parler les interets des couches populaires contre la violence, la manipulation de la droite sarkoziste qui a cherché cette bataille.

    Non pas que celà impliquait un soutien quelconque à une jacquerie auto-destructrice, mais un soutien ferme aux interets d’une jeunesse révoltée et abandonnée par les politiques pro-bourgeoises de la droite et du PS.
    Cette absence de fermeté en defense tant des jeunes révoltés que de l’interet des populations des quartiers, banlieues déshéritées, voir un soutien à une logique autoritariste contre les quartiers populaires, fut une victoire de la droite agressive.

    Les prochaines batailles devant nous vont nous confronter à une droite de rupture, cherchant le KO, et la mieverie d’une partie de la gauche actuelle, notemment au PS, ne pesera pas lourd face à une droite disposant des plus grands médias et désirant en découdre le plus durement possible afin de taire, écraser dans l’oeuf par l’exemple les vélléités de révolte avenir .

    Les batailles à venir devront viser explicitement la bourgeoisie, partir des 2/3 des français qui n’aiment pas le capitalisme, qui détestent le despotisme ultra-liberal.

    Mettre des mots sur ces plaies, être les meilleurs defenseurs des libertés individuelles et de leurs extensions (à l’inverse donc de certains discours de gauche), proposer la gestion des entreprises par leurs salariés, être ceux qui proposeront de passer sous contrôle démocratique réel l’ensemble des choix de société, assurer une puissante liberté d’expression (et donc gagner la bataille actuelle du net), développer des thèmes qui en tout point de l’Europe puissent être repris, voilà l’enjeu.

    Les forces à même de mener cette bataille existent, il s’agit de les réunir. Elles ont un potentiel très majoritaire à gauche et probablement également dans la société entière. Elles sont beaucoup plus grandes que les partis et organisations de gauche qui leur ont servi jusqu’à maintenant de porteurs d’eau.

    Les dirigeants actuels du PS, n’étant jamais revenus sur leurs orientations anti-sociales et anti-democratiques qu’ils continuent explicitement de mener dans les batailles qui comptent, par exemple dans le soutien à Mr Lamy à l’OMC, ne font pas partie pour l’instant de cette alliance possible.

    La question n’est pas de savoir si la LCR puisse être exclue ou pas d’une bataille unie de la gauche mais qui soutient, ou pas, la démocratie et les interets des populations européennes.
    Questions ainsi posées, le PCF, la LCR, LO, les altermondialistes une majorité de verts et un très gros morceau du PS en font partie, ainsi que des millions de personnes en France qui auront alors un rôle dominant er controleur des alliances des uns et des autres.

    Bataille ainsi menée, nous pourrons reellement peser, même sur ces dirigeants du PS, même sur la droite et surtout nous peserons sur la bourgeoisie, ses groupes financiers, industriels et de services.

    Vues ainsi les choses nous indiquent d’autres alliances, d’autres fonctionements et d’autres proximités.
    PC, LCR, etc.

    Copas

    • Si l’union doit exister, elle doit s’appuyer sur les revendications populaires et commencer par défaire ce que la droite à fait. L’arc de force politique ne peut pas et ne doit pas englober les sociaux libéraux de la direction du PS.
      Aussi, je ne voterai et ne ferai voter pour aucun candidat(e) qui proposera une alliance avec le PS, tel qu’il est aujourd’hui.
      Bref, je crois que je vais (re)voter facteur !

      >A+

      Stéphane (Toulouse)

    • C’est vrai Copas t’as raison ce terme d’union est très vague et presque insignifiant pour bon nombre d’électeurs...

      Il n’est jusqu’à présent question que de mise à la table des négociations car pour établir un programme novateur la présence du PC, de la LCR, des Verts-Rouges et surtout de Lutte Ouvrière (c’est plus difficile) sont toutes nécessaires et indispensables... Après quoi, il sera plus claire de se retirer ou pas du projet socialiste... Donc :

      Electeurs ! Aux réunions...

    • 1, 2, 3, 4, 5, etc , qui n’en veut ? La droite crie : "émietteurs ! Aux Urnes !"

      Mon Un est un boutin de retour
      Mon Deux fou sorti du fin fond de son Puits
      Mon trois , au milieu le neuneu !
      Mon quatre est un electron libre de droite
      Mon cinq est l’agité de neuilly, lapin de la fable du lièvre et la tortue
      Mon six le bouzin du gallouzonzon

      Va savoir si mon sept ne sera pas à nouveau l’ancien facho d’occident, retaillé tendance sado-maso du liberalisme

      Que l’estomac crie famine et d’autres numéros se précipiteront dans la mêlée...

      Et une question, une seule : Qui à gauche affrontera LePen au deuxieme tour ? Un vrai homme / femme de gauche ou bien la droite hollandaise ?

      Allons ! L’enjeu est encore plus surprenant que nous le croyons !

      Copas

    • De Claude d’Auvergne :
      Le culte de la personnalité à fait des ravages, peut-être faudrait-il faire attention a ne pas personnaliser le débat concernant "l’adversaire", ne serait-ce que parcqu’il a de tapées de fusibles dans ses tiroirs
      Je voudrais seulement observer : la bourgeoisie, le capital a eut trois hommes politiques remarquables depuis la libération :
      De gaule,
      Miterand,
      Chirac,
      Tous les trois ont ceci en commun, ils ont eu un discours, ou une image de gauche, pour un fois elus pratiquer une politique de droite (et même de droite extréme).
      Il reste à établir une liste de femmes ou d’hommes politiques restant crédible s’ils tiennent un discours de gauche et pret à,une fois au pouvoir pratiquer une politique de droite, et, par voie de conséquence, ramer pour le F.N.

      L’histoire regorge d’exemples de ce genre, et de surprise pour les, euh ? naifs ?
      Salut a tous, calins aux filles, Claude.

  • Je ne suis pas certain que la seule question est :"le PS va-til comprendre qu’il est bon d’inviter toute la gauche, notammenent la gauche anticapitaliste" pour discuter d’une orientation de politique à mener.

    La question essentielle, et Krivine y a répondu, à mon sens comme il fallait, c’est de savoir si il était concevable de "parler programme" avec le PS. La réponse est non, car alors on pourrait aussi aller voir du côté de Bayrou (la différence étant parfois très ténue si l’on considère un Kouchner ou un Strauss Kahn).

    Réellement il est temps de ne plus parler du PS, en temps qu’appareil, quand on veut nommer la gauche. Mais bien sûr on ne sera jamais de trop pour aller s’opposer à la politique de casse du pouvoir en place : les élites du PS ont l’occasion de montrer de quoi ils sont capables, on leur fait une place dans la bagarre à nos côtés.

    bon réveillon à tous

    Amicalement

    Jean-François M